lun 20 sep, 20h07
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MADRID (AFP) - Arrivé au Real Madrid comme homme providentiel en mai, José Antonio "El Macho" Camacho, homme à poigne, a jeté l'éponge dimanche, incapable de faire adhérer les joueurs vedettes à son message: cette erreur de casting pourrait coûter cher au club de football, au moral en berne et sans vrai chef aux manettes.
Moins de 120 jours, Euro et vacances de ses joueurs compris: c'est le temps qu'aura tenu Camacho à la tête du bateau blanc. En mai dernier, le président Florentino Perez était secoué par les remous d'une saison désastreuse. Pressé de donner un signal fort avant les élections présidentielles du club, il avait sorti Camacho de son chapeau.
Ancien capitaine du Real et de la sélection, joueur altruiste au service du Real, adulé par les socios, l'unanimité s'était aussitôt faite sur son nom. Et pourtant, son style "garagiste", ses attitudes d'adjudant chef et son intransigeance laissaient déjà entrevoir un choc avec un effectif de vedettes habituées à faire ce que bon leur semble.
Les supporteurs du Real pensaient qu'il en sortirait gagnant. Il n'en a rien été. "Je constate que le rendement de l'équipe n'est pas celui qu'il devrait être, et qu'il ne va pas s'améliorer pendant que je suis là", a convenu Camacho lundi.
Quand Camacho pensait travail et sueur, Ronaldo pensait amusement, Beckham glamour, Roberto Carlos attaque et Zidane technique... Le coach avait musclé les séances d'entraînement, privé une fois Ronaldo d'un ballon après un footing, avait critiqué Zidane pour son manque de finition devant ses partenaires, avait ôté à Roberto Carlos la liberté de monter qui était la sienne par le passé et il voulait empêcher Beckham et Ronaldo de voyager en semaine pour tourner des spots publicitaires.
En fait, il semble que Camacho ait bel et bien été dépassé par la tâche dans un univers qui n'était pas le sien. Après les défaites contre le Bayer Leverkusen (3-0) en Ligue des champions et l'Espanyol Barcelone (1-0) en Championnat, il a tenté d'endosser le rôle du responsable, sans doute dans le but de rassembler dimanche matin à l'entraînement. L'accueil réservé par les joueurs lui a fait penser à un sabordage.
"Cette année, le président, le comité directeur et les supporteurs ont cru en moi. Je remercie mes assistants", a affirmé lundi Camacho, sans un seul mot pour les joueurs, volontairement ignorés, pour montrer l'incompréhension entre les deux mondes.
Le président Florentino Perez, qui a comme à son habitude remercié l'homme qui part en saluant son "madridisme", se trouve désormais dans une situation inconfortable, même s'il assure que "les grands clubs réagissent calmement devant les difficultés".
Le casting est désormais difficile. Pour le moment, les dirigeants font mine de croire que l'assistant de Camacho, Mariano Garcia Remon va faire l'affaire. On espère l'effet "Del Bosque", qui avait sauvé le club il y a quatre ans après le licenciement d'une autre grande gueule autoritaire, John Benjamin Toshack. Del Bosque avait gagné la C1 quelques mois plus tard.
"N'attendez pas de révolution, il n'y a pas de raisons d'en faire", affirme Garcia Remon alors que dans ses oreilles résonnent déjà des noms plus réputés que les siens: Ottmar Hitzfeld, Carlos Bianchi, Marcelo Bielsa, Hugo Sanchez, Michel, Hector Cuper, Jean Tigana, Sven Goran Eriksson...
Le casting de la +Star academy+ est ouvert.
qui se fera couper la tête en premier? Coach Vahid? Anigo?
