et aujourd'hui, sans l'ombre d'un doute, le plus gros cachet de l'histoire des Eurocks est pour Iron Maiden.
Ils avaient pris 2 millions pour jouer au Hellfest l'année dernière (ce qui est moins que Metallica cette année) et les cachets continuent d'exploser, augmentant année après année, ce qui a laissé sur le carreau un nombre conséquent de festivals dont les regrettés Vyv à Dijon et Cala Mijas à Malaga autant pour des raisons financières que politiques. On a pu voir aussi tous les problèmes rencontrés par les Vieilles Charrues ou, pour d'autres raisons, Musilac qui a failli mettre la clé sous la porte il y a 2 ans.
Les organisateurs de festivals ont une pression démesurée sur les épaules : il faut vendre des billets, limiter les coûts, respecter les orientations politiques des patrons/sponsors/partenaires (ne vous demandez pas pourquoi Arcade Fire a été rayé de la carte des festivals français après l'affaire liée au chanteur). Il faut équilibrer la prog pour qu'elle soit ''représentative'' de la population. Respecte la parité, etc.
Une année ''sans'' et tu peux passer à la moulinette.
En cela, Kem, dont j'ai souvent critiqué les choix de programmation, s'en sort comme un chef. Il a tout compris. Il programme des artistes ''bankables'' en étudiant à la loupe le ratio ''cachet de l'artiste''/''nombre de places qu'il fait vendre''. Il préfèrerait 10000000 fois avoir en tête d'affiche Pearl Jam plutôt que David Guetta, les Strokes plutôt qu'Indochine, Porcupine Tree plutôt que Bigflo&Oli mais il sait que nous en sommes en France et que nous ne sommes pas un pays de rock.Quand Pearl Jam vient à Lollapalooza Paris, le site est désert, quand Pearl Jam vient dans n'importe quel pays européen voisin, c'est un événement et c'est sold-out direct.
Donc programmer Iron Maiden est un petit risque tout de même. Surtout après le flop Metallica dans les années 90 au Malsaucy. Pour rentabiliser la venue aux eurocks de Maiden, il faut à la fois augmenter le prix du billet par rapport aux autres jours du festival mais aussi diminuer le nombre d'artistes pouvant jouer avant eux (comme ça avait été fait pour Guetta, Muse, Indochine)
Clairement les Eurocks tablent sur 30 000 billets vendus à 85 euros : 2 550 000 euros.
Ce système de journée minimaliste est l'anti-thèse de l'esprit d'un festival mais, à côté de ça, on créé un événement, on projette de la lumière sur le festival, on gagne en prestige. Et, pour peu que la reste de la programmation les vendredi, samedi, dimanche soit à la hauteur, ça sera un carton total.
A la place de Guetta/Maiden/Indochine/Muse, on peut imaginer dans les années qui viennent les venues de Billie Eilish, Olivia Rodrigo, Dua Lupa ou Justin Timberlake, ce genre de pop-star qui blinde des immenses salles.