My two cents :
- Macron dissout parce qu'il sait qu'il va se prendre une motion de censure tôt ou tard, ainsi il dicte le rythme plutôt que de subir. De plus ce serait inacceptable de subir un revers électoral doublé d'un revers institutionnel.
- Élections très rapides il faut déposer les têtes de listes dès ce vendredi 14/06.
- Un scrutin a deux tours est moins favorable au RN qui a épuisé son réservoir de voix (hors abstention).
- Le front républicain a été usé par "Ce vote m'oblige". Il sera beaucoup plus faiblard.
- RE a obtenu une majorité relative avec l'élan de la présidentielle. La dynamique étant bien moins favorable, ils vont fondre à l'assemblée.
> Une majorité relative du RN à l'assemblée est l'hypothèse la plus probable.
- Un RN en majorité relative peut être balayé n'importe quand par une motion de censure républicaine si il dépasse la ligne rouge.
- Un RN en majorité relative peut être censuré par une coalition républicaine pour nommer un 1er ministre de paille et conserver un pouvoir raisonnable, traitant les affaires courantes (vu plusieurs fois durant la IIIè).
- 3 ans c'est long. Pour l'égo de Macron et sa propension aux petites phrases c'est très long.
> Une majorité absolue du RN à l'assemblée est possible.
- Le RN obtient la possibilité d'appliquer son programme.
- Le Conseil Constitutionnel va avoir du boulot et son pouvoir de censure des lois va devenir central.
- 3 ans c'est suffisamment long pour gouverner et mesurer les effets des réformes.
- Le camp présidentiel passe dans l'opposition et prend la position du chasseur.
- Le RN va expliquer que c'est la faute du président si ça ne marche toujours pas et va justifier ainsi le vote Le Pen en 2027.
- Les exemples en Europe montrent qu'une fois l'extreme droite installée, ce n'est pas si simple de la discréditer (Hongrie, Italie, Slovaquie. Exception: Pologne au bout de 8ans)
- On pourrait interdire l'entrée aux frontières des athlètes étrangers pour rafler l'intégralité des médailles olympiques.
> Un équilibre des forces à l'assemblée ne permettant pas de dégager une majorité n'est pas à exclure.
- Macron tenterait de nommer un 1er ministre.
- Ce serait l'instabilité politique avec motions de censures en chaine, bloquant l'opportunité de toute réforme.
- Le président ne peut dissoudre qu'une fois par an. Donc gros bordel pendant un an. Un an c'est long.
- L'assemblée nationale ne peut pas s'auto-dissoudre en cas d'instabilité (à vérifier, c'était visiblement le cas sous la IVè au vote des 2/3 mais je ne retrouve pas l'équivalent pour la Vè).
> La gauche s'unit et dégage une majorité relative, c'est assez peu probable.
- Le temps est très court pour s'unir alors que les dissensions sont de plus en plus marquées ces derniers mois.
- Une union programmatique volerait en éclat en quelques mois, bloquant l'opportunité de toute réforme.
> RE renait de ses cendres comme par miracle en 3 semaines, c'est assez improbable.
- Retour à la case départ d'un point de vue parlementaire.
- Un poids plus important du PS pourrait permettre de passer quelques réformes dans un bloc centre-gauche.
- Renforcement de la Vè République qui protège l'Etat de droit.
En conclusion, y a-t-il une bonne voie ?
A mon sens, non. On verra mais je pense que l'histoire retiendra que c'est LA plus grosse connerie de la Vè (d'autant plus après Chirac). Macron se voit en De Gaulle, il pourrait bien finir par être Hindenburg.
L'instabilité et le vacarme des plateaux médiatiques va s'incarner au sein de l'AN. Les institutions vont probablement subir une forte instabilité.
L'image de la France va être mise en mal en particulier quand le monde va tourner son regard vers Paris.
La pression sur les taux va monter car les réformes ne seront pas menées et la dette va coûter encore plus chère.
L'écologie c'est fini pour un bon moment. On s'en reparle en 2030 quand ça commencera à couter des sous.
En fonction des évènements, la démission du président n'est plus qu'une simple vue de l'esprit.
Qui en tirera les bénéfices ?
Difficile à dire...
Macron ou Philippe en incarnant la stabilité perdue. On pourrait aussi voir ressurgir des figures de stabilité comme Hollande, Sarko ou Jospin (nan je rigole).
Bardella, Le Pen peuvent attraper la perche pour faire preuve de leur potentielle crédibilité.
La gauche peut profiter de l'electrochoc pour reformer un front populaire digne si elle comprend les enjeux.
Les partisans d'une nouvelle constitution peuvent avoir une fenêtre intéressante.