Je fais comme tout le monde, je prends l'information disponible et j'essaie de construire mon analyse, qu'elle te plaise ou pas.
L’affaire est bien trop emberlificotée, historiquement, économiquement, géopolitiquement ... pour se cantonner à la simple lecture des médias mainstream occidentaux orientés comme le Huffpost.
Tu persistes à répéter que la Russie est isolée sous prétexte que la plupart des pays "ne cautionnent pas". Alors que se taire ne veut pas dire qu’on n’est pas d’accord. Ca veut surtout dire qu’on est prudent, quelle qu’en soit la raison. Et puis, tu imagines les mecs dire "vas-y Vladimir je te cautionne" ? En 2022 ?
On a tous le droit d’avoir un avis, ou une sensibilité. C’est toujours mieux que s’en foutre.
Mais à chaque fois que quelqu'un viendra me répéter que le Monde c’est l’occident (soi disant) démocrate je viendrai lui casser les couilles, même si
Personne n’a jamais changé d’avis après un commentaire internet
Je suis pas sûr de comprendre ta position. Tu minimises ce qu'il se passe en Ukraine parce que les US ont fait des coups pendables au Vénézuela (et dans bien d'autres endroits aussi d'ailleurs) ? Quel rapport ? Ne peut-on pas condamner les deux ? On est obligé de choisir un camp ?
Ben le souci, c'est que, dès lors que l'on regarde autre chose que notre nombril, on s'aperçoit que le monde n'est ni simpliste, ni binaire.
Contrairement à ce qu'ont raconté les abrutis en camping-car qui s'imaginaient les Jean Moulin du XXIème parce qu'ils montaient à Paris pour bloquer une 206 sur le périphérique en refusant une piqûre de rien du tout, et à qui les Ukrainiens donnent aujourd'hui une leçon qui doit leur être douloureuse, les Occidentaux de 2022 vivent dans un confort matériel et intellectuel jamais atteint dans l'Histoire de l'humanité.
Or, ce confort s'est bâti, contrairement à ce que racontent cette fois les nationalistes, par le crime, l'exploitation et l'asservissement, laissant derrière eux chaos, humiliation et ressentiment.
Le "meilleur des mondes" ne l'est pas pour des milliards de gens à travers le monde. À trop penser, avec notre économie neolibérale, nos grands discours, nos étendards philosophiques, que c'était "la fin de l'Histoire", nous avons baissé la garde et laissé d'autres populations se reconstruire en se nourrissant de ce ressentiment.
Et nous revient aujourd'hui en pleine gueule cette cruelle réalité : notre monde à nous, Occidentaux, s'est construit en opposition aux autres civilisations, et celles-ci aspirent et ont toujours aspiré à autre chose.
Et fait est que, et c'est là que je veux en venir, dans les yeux des autres, tu fais partie d'un "camp", que tu le veuilles ou non. Et c'est toute la complexité du monde qui vient. On peut être de parfaite bonne foi en condamnant la Russie pour son invasion de l'Ukraine ET les Etats-Unis pour leur politique impérialiste partout dans le monde, la réalité veut que la France est partie prenante de cette dernière et que cela nous implique tous autant que nous sommes.
Il y a cette terrible réalité qui ressurgit : le monde n'est qu'un concours de bites géant et nous en sommes tous victimes. Pierre_Minus a parfaitement raison quand il me répond sur le lien artificiel qui relie aux US, et il a encore davantage raison quand il dit qu'ils n'hésiteront pas une seconde à nous lourder quand la guerre des ressources aura explosé d'ici quelques années (décennies, espérons).
Mais aujourd'hui, j'ai du mal à m'ériger en autorité morale qui dépasse la division clanique du monde, parce que mon mode de vie, mon confort, ma culture me ramènent à ceux d'un "camp", à mon corps défendant, et que toutes les leçons que nous distribuons en disant "bien/pas bien" ne peuvent dès lors être qu'artificielles.
Et face à cette division là, critiquer la Russie est un peu moins artificiel que nous critiques des Etats-Unis car, dans ce cas précis, nous sommes partie prenante.