« C'est une catastrophe ! »
Dans les rues de Montbéliard, dimanche soir, les supporters de Nicolas Sarkozy se sont faits discrets. A la différence de ses détracteurs.
« Alors les gars, plus que quatre minutes et on saura ». Pascal, assis sur le trottoir avec Michel et Momo, ses habituels copains de galère, scrute l'horloge de la gare SNCF de Montbéliard. Il interpelle les passants pour faire partager sa vision du monde. Il affiche clairement ses opinions : « Pourvu que ce soit Royal. On ne veut pas de l'autre... Moi, je suis allé voter à 8 h. J'étais le premier aux Batteries du Parc. »
Vingt heures. Les résultats tombent. Pas de scène de liesse populaire. Juste un pesant silence et des rues étrangement désertées.
En remontant la rue piétonne, quelques personnes sortent de leur maison. Les visages sont fermés. « Pfff ! Sarkozy », peste une dame qui fixe pensivement le pavé.
Quatre filles en larmes
A la brasserie Leffe, Ceyhan, le patron, a décidé de fermer un peu plus tôt que d'ordinaire : « Vous comprenez, on a des clients des deux bords et on préfère éviter les tensions ».
Quatre jeunes filles qui se trouvaient à sa terrasse se sont subitement levées. En larmes. Mais pas de joie. Stella, Mathilde, Julie et Aurélie ont 17 ans. « On est dégoûtées ! On n'arrive pas à comprendre ».
Dans les campagnes, les électeurs ont massivement opté pour Nicolas Sarkozy. « Là-bas, c'est la peur de l'inconnu. Pourtant, certains n'ont même jamais vu un immigré de près », analyse l'une des filles, persuadée que l'aspect sécuritaire a fait la différence. Mathilde pense aussi que Ségolène Royal « a été trop agressive dans le débat ». Stella complète : « Et puis Sarkozy est un beau parleur ».
« Refaire mai 68 »
Aurélie n'y va pas par quatre chemins : « C'est une catastrophe ! On a peur pour demain. Pour notre avenir ». Julie est du même avis que ses copines : « D'un autre côté, c'est la démocratie. Les Français ont choisi. Ils risquent simplement de tomber de haut ». Les quatre amies viennent de voir leur conscience politique s'affirmer un peu plus. « On va s'engager », promettent-elles. « On va peut-être refaire un mai 68 », avance Julie.
A l'évidence, les partisans de Nicolas Sarkozy -les plus nombreux comme le démontrent incontestablement les résultats- avaient choisi de fêter leur champion ailleurs que dans les rues de Montbéliard. Si l'on excepte ces sept cyclistes qui, à 21 h 30, remontaient la rue Cuvier en actionnant des instruments à vent faisant... pouet, pouet !
Source : l'Est Rep' de ce jour
C'est vrai qu'en rentrant chez moi c'était exactement ça... rue bien déserte... les rares personnes marchant en fixant le sol (moi y compris)...
J'ai croisé 3 jeunes de la ZUP (à priori) qui m'ont demandé le résultat... ils ne devaient pas être en age de voter... ils ont préféré rire jaune en apprennant (et après m'avoir demandé de répéter le résultat) que c'est M. Sarkozy qui avait remporté...