Pas de paranoïa, mais un gros flottement parce que personne ne sait trop quoi faire concrètement. Les services de la Ville sont un peu désemparés face à des sollicitations permanentes auxquelles ils ne sont pas habilités à répondre. Même à la préfecture, ça patauge. Nous sommes dans une situation inédite où le seul patron, finalement, c'est Emmanuel Macron. Personne ne sait quoi faire parce que les mesures prises sont intermédiaires : on peut faire un truc mais pas autre chose, tel truc peut rester ouvert mais pas l'autre, tel événement a lieu mais pas celui-ci ... tout est flou et c'est ce manque de repère qui désarçonne un peu.Sans ironie aucune, mais ça se passe comment à Mulhouse en ce moment à cause de de ce virus, la paranoïa s installe ?
Pour le reste, le centre était plutôt clairsemé hier et nous retrouvons toutes les attitudes classiques : le flippé du moindre contact, le gros lourd qui raconte qu'il ne va pas s'arrêter de vivre en ne comprenant pas que faire attention consiste à prendre soin des autres autant que de lui, l'énervé qui ne supporte pas qu'on lui ait annulé sa soirée du samedi soir etc. L'individualisme de certains (et pas une petite minorité) est assez criant dans ce genre de situations.
Pour être efficace, je crois que la ville aurait dû être mise en quarantaine dès mardi, (elle va l'être d'ici quelques jours) cela n'aurait pas réglé le problème des gens qui en sont déjà sortis, mais on éviterait de l'étendre encore un peu plus. Mais la sacro-sainte économie (j'ai lu ce matin que le report de PSG-Dortmund posait problème parce que cela "ne contentait pas les diffuseurs") passe avant tout et l'on retarde l'inévitable jusqu'à la seconde où ce n'est pas plus possible, plutôt que de prendre le taureau par les cornes en ayant un peu de courage.
Voilà, en tout cas, il n'y a pas d'ambiance de guerre civile, mais tout le monde est conscient de vivre une situation inédite et un peu spectaculaire, et on peut vite se sentir démunis sans aucun repères ni cadres structurants.