Posté 30 janvier 2013 - 01:54
Très touché, même s’il n’a pas joué la moindre minute, par ce revers de plus concédé contre le Togo, Ryad Boudebouz nous parle, dans cet entretien, de l’élimination amère concédée dans cette CAN. Non utilisé par Vahid Halilhodzic, face à la Tunisie et au Togo, Ryad, humble, et surtout réaliste, préfère revenir sur les raisons de cette débâcle, plutôt que de spéculer sur sa non-titularisation.
Une élimination dure à avaler, n’est-ce pas Ryad ?
Il ne faut pas blâmer cette équipe. Elle ne mérite pas la défaite, parce que je crois que le Togo a fait un hold-up aujourd’hui (entretien réalisé après le match). Sur le plan du jeu, on progresse, mais il faudra vite se remettre à travailler et trouver les solutions qu’il faut pour retrouver cette efficacité perdue depuis maintenant quatre rencontres et espérer passer à autre chose.
Vous étiez déçu de ce match et vous n’avez pas joué la moindre minute, c’est une situation qui ne vous convient pas, non ?
Absolument. En tant que compétiteur, je ne peux pas dire que je suis satisfait de mon nouveau statut en sélection. C’est sûr que j’ai envie de jouer et comme je l’ai dit, si le coach a décidé de ne pas me faire jouer, je respecte ses choix. Il n’y a rien à dire.
On a parlé d’une veille de match très difficile pour vous, il paraît que vous vous êtes isolé dans votre chambre et que vous avez même refusé de dîner avec vos coéquipiers...
La veille du match, j’étais tranquille, je suis resté calme. Pour ceux qui racontent des histoires, je leur dis que tous leurs mensonges me passent par dessus la tête. Les gens peuvent inventer ce qu’ils veulent sur ma personne, moi je reste moi-même, je ne changerai pas. Je ne suis pas un indiscipliné. Après, il est facile d’inventer des choses, de raconter des faits imaginaires lorsqu’un joueur n’est pas là sur le terrain... Tout ce que je peux leur dire, c’est que je travaillerai toujours plus pour redevenir titulaire.
Parlez-nous un peu de l’ambiance dans le vestiaire Ryad, après ce match perdu contre le Togo ?
Tout le monde était dégoûté, mais maintenant il faut assumer. On est des hommes, on va se relever, on va bien travailler pour chercher les véritables raisons de notre échec, même si je persiste à dire qu’avec un peu plus de réussite, on aurait pu faire mieux. C’est certain.
On vous sent abattu...
C’est vraiment le dégoût, on a effectué une longue préparation, très difficile, et ce résultat qui vient précipiter notre élimination nous a vraiment déçus. On ne trouve pas les mots pour expliquer cette élimination.
Il était comment, le coach, après cela, et il vous a dit quoi au juste ?
Il était vraiment énervé après le match. C’est légitime. Lorsqu’on joue bien et qu’on n’arrive pas à réaliser l’essentiel dans un match et qu’on termine avec zéro point et zéro but marqué, on est forcément abattus. C’est le travail de tout un mois ensemble qui s’en va comme ça en l’air. Après, c’est ce sont ses choix, on les respecte.
Les éliminatoires du Mondial arrivent, serez-vous capables de surmonter cette douleur due à l’élimination ?
Là, maintenant, c’est difficile de répondre parce que la déception est totale. Après, à mon avis, il faut vite oublier cet échec et se remettre au boulot parce que les échéances qui nous attendent arrivent et sont aussi très importantes.
Vous attendiez-vous un peu à jouer quand même ?
C’est sûr, je l’ai dit d’ailleurs. J’avais vraiment envie d’aider mes camarades, mais bon, voilà, il faut passer à autre chose. Ma non-titularisation ne vaut rien devant cet échec, donc je ne vais pas tirer la couverture sur moi, on a échoué tous ensemble.
Si le coach avait décidé de vous faire jouer, vous auriez pu faire quelque chose ?
Ecoutez, il serait prétentieux de ma part de dire que j’aurais pu changer le cours d’un match ou je ne sais quoi, mais une chose est sûre, j’aurais tout donné dans ces deux matchs. J’étais motivé et prêt à tout pour contribuer à la victoire de notre équipe nationale. Mais bon, il ne sert à rien d’en parler maintenant que tout est fini. Il faut travailler pour revenir dans le onze titulaire.
Il reste le match de la Côte d’Ivoire quand même...
Oui, même s’il est sans incidence pour les deux équipes, on doit prendre au sérieux cette rencontre. Il faut la gagner ! Pour nous, et pour nos supporteurs...
Justement, avec Ghoulam, vous étiez l’un des rares joueurs applaudis, un commentaire ?
Ça fait toujours plaisir d’être soutenu par ses supporteurs. Le public algérien est reconnaissant et cela me va droit au cœur. Lorsqu’ils étaient en train de m’applaudir, j’avais les larmes aux yeux. On ne peut pas rester insensible à ce fidèle public. Je promets de tout donner pour retrouver ma place et de leur procurer de la joie.
Vous regrettez le derby perdu contre la Tunisie ?
Oui, bien sûr. A vrai dire, on regrette les deux matchs parce que je crois que, tout comme la Tunisie, le Togo était largement à notre portée. Ce qui me laisse dire qu’avec un peu plus de maturité et plus de concentration dans le jeu, on aurait pu prétendre à mieux.