Alors que le sommet de Bruxelles se déroulait dans une ambiance feutrée, loin des attaques des derniers jours contre le "patriotisme économique" des Français, le chef de l'Etat s'est distingué par un geste d'humeur à l'égard d'un de ses concitoyens, sous l'oeil médusé de ses partenaires européens.
Ernest-Antoine Seillière, ancien président du Medef français, a déclenché l'ire présidentielle en choisissant de s'exprimer devant les Vingt-Cinq en anglais, "la langue des affaires".
Au nom de la défense de la francophonie et de la diversité culturelle, Jacques Chirac a boycotté le "patron des patrons" européens, quittant la salle du conseil avec dans son sillage le ministre de l'Economie, Thierry Breton, et celui des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy.
@L'express.com
Le Président de la République s'est enfin comporté comme tel.
Un Français, patron des patrons européens, ci-devant Baron Seillière a cru bon de s'exprimer en anglais devant le Conseil européen alors que le français est une des langues officielles de l'UE. Il a même cru bon d'ajouter qu'il s'exprimait dans cette langue parce qu'elle était celle des affaires.
Le Président (ça fait bizarre de l'appeler ainsi !) s'est alors levé et a quitté la salle ostensiblement pendant le discours non sans avoir ordonné aux ministres qui l'accompagnaient de faire de même.
Je n'oublie pas que pendant 11 ans, Jacques Chirac n'a pas fait grand chose pour la francophonie, laquelle aurait plutôt reculé pendant ses mandats, à l'étranger comme en France même. Mais lorsqu'il se comporte en Homme d'Etat, il faut lui rendre hommage !
Je le fais d'autant plus volontiers que je doute franchement que certains de ses successeurs annoncés, l'un petit homme ambitieux anglosaxon-maniaque, l'autre femme euro-maniaque poitevine, aient le cran et surtout la conviction pour ce genre de geste.