SOCHAUX / LIONEL MATHIS :
« Le coach inspire le respect »
lundi 07 avril 2008 - 11 h 00 - Aurélien CANOT
« Le coach inspire le respect »
Même s’il n’effectue pas la saison qu’il espérait, Lionel Mathis reconnaît que Francis Gillot est le capitaine qu’il fallait pour redresser un navire sochalien tout près du naufrage cette saison.
Lionel Mathis, après cette victoire à Auxerre, Sochaux compte 41 points. Peut-on dire d’ores et déjà que vous êtes sauvés ?
Franchement, non. Dans nos têtes, le maintien n’est pas assuré. Mathématiquement, à la trêve, la descente n’était pas encore confirmée et nous savions que nous pouvions encore nous sauver. Là, c’est la même chose. Mathématiquement, nous pouvons encore descendre. De grands pas ont été faits depuis quelques matchs mais il nous faudra encore une victoire. Ensuite, on pourra dire que Sochaux est sauvé.
En tout cas, vous ne pouvez pas nier que le Sochaux de cette fin de saison n’a rien à voir avec celui du début de saison…
C’est vrai que ça n’a rien à voir. Par rapport à l’année dernière, l’effectif avait beaucoup changé donc il fallait voir de quoi il était capable. Ça a mis du temps à se mettre en route et là, depuis la trêve, nous avons le rythme d’une équipe européenne et de haut de tableau. C’est bien même si je le répète, il nous faut encore une victoire pour nous sauver. Mais quand on voit où nous en étions à la trêve, le principal est sauvé pour cette année.
L’arrivée de Francis Gillot n’est bien évidemment pas étrangère à ce renouveau sochalien…
Oui, il a fait du bien car c’est un entraîneur de qualité. Maintenant, Frédéric Hantz en est un également. Mais avec lui, l’amalgame ne s’est pas fait. Nous avons connu aussi quelques soucis d’arbitrage et un manque de réussite qui ont fait que nous n’avons pas réussi à enchaîner des dynamiques avec Frédéric Hantz. Avec Francis Gillot en revanche, nous avons su faire basculer tous ces problèmes de notre côté. En début de saison, nous avons aussi raté des matchs et ce n’était pas la faute de l’entraîneur. Mais c’est vrai, Francis Gillot a sûrement une grosse part de responsabilités dans la remontée du club.
Francis Gillot donne l’impression d’être fait pour Sochaux, ce qui n’était pas le cas de Frédéric Hantz. Est-ce votre sentiment ?
Honnêtement, je ne suis pas sûr que Frédéric Hantz ne soit pas fait pour ce genre de club. Maintenant, on ne sait pas trop pourquoi cela ne colle pas avec un entraîneur. Francis Gillot connaissant déjà la maison, cela a peut-être aidé aussi. Mais il ne faut pas jeter la pierre à Frédéric Hantz car sur certains matchs, les seuls responsables étaient vraiment les joueurs et personne d’autre. Mais Francis Gillot a réussi à apporter sa touche, c’est bien. Et il faut espérer que cela continue jusqu’à la fin de la saison.
Comment Francis Gillot s’est-il conduit à son arrivée alors que la situation de l’équipe était catastrophique ?
Il a eu un discours assez énergique dans lequel il a bien fait comprendre à tout le monde que nous étions beaucoup, qu’une ossature allait se dégager et que certains joueurs n’allaient pas spécialement être dans le groupe. Et on peut remarquer qu’à l’entraînement, même si nous sommes 25, tout le monde est vraiment motivé et ça joue vraiment à fond. Francis Gillot a su concerner tout le monde, même si par certains choix, ce sont souvent les mêmes qui sont remplaçants ou envoyés en CFA, comme je l’ai été. Mais ça crée une émulation et nous ne lâchons pas pour autant. Le coach inspire vraiment le respect et il met avec les joueurs une certaine distance qui est intéressante et qui donne envie de se battre. Car sa manière d’œuvrer nous interdit de nous reposer sur nos lauriers.
« Un coup d’arrêt dans ma carrière »
Est-il plus pointilleux qu’un autre coach ?
On ne peut pas être entraîneur en Ligue 1 et ne pas être pointilleux étant donné le football pratiqué maintenant. Il est pointilleux à l’entraînement, il l’est également sur les matchs : nous préparons bien les matchs et les séances. Et c’est aussi ça qui amène les résultats.
Avez-vous senti au fil de cette saison que vous finiriez par voir le bout du tunnel comme c’est le cas aujourd’hui ?
Nous n’avons senti que depuis peu que nous n’allions peut-être pas devoir attendre la dernière journée pour nous sauver. Même si ce n’est pas encore fait. En début de saison, ça tenait vraiment à pas grand-chose car les matchs auraient pu parfois basculer vraiment à rien. Mais Francis Gillot a réussi à faire en sorte que cette petite chose qui ne penchait pas en notre faveur nous profite aujourd’hui.
Avez-vous également vu un changement progressif dans l’état d’esprit du groupe ?
L’état d’esprit change forcément avec les bons résultats. Quand vous enchaînez comme nous venons de le faire neuf matchs sans défaite avec quatre victoires d’affilée, il y a forcément une flamme qui s’anime à l’intérieur du groupe et qui positive. En début de saison, vous perdez tout le temps à domicile, vous gagnez un match sur cinq, donc c’est davantage le doute qui s’installe. Mais il manquait peu de choses pour que cette flamme nous habite dès le début de la saison. Alors bien sûr, aujourd’hui, nous l’avons et tant mieux. Mais il faut la garder.
Sur le plan personnel, votre saison restera elle aussi décevante. Comment l’expliquez-vous ?
Il y avait un petit flou par rapport à ma blessure de l’année dernière. Je ne pensais pas que cela allait être aussi dur. Mais voilà, le contexte, cette blessure et le fait que l’équipe ne tournait pas en début de saison ont fait que je n’ai pas eu la réussite avec moi. Je n’ai pas réussi à enchaîner des matchs pour pouvoir retrouver mon niveau et quand j’ai été aligné, je n’ai pas toujours réussi à faire de réelles performances pour pouvoir faire pencher la balance en ma faveur et gagner une place de titulaire. Donc ça reste une déception pour moi mais je m’accroche.
Comment voyez-vous cette fin de saison pour vous ?
Là, je suis bien et je sens que cela peut vraiment basculer. Mais c’est un coup d’arrêt dans ma carrière car j’ai plus l’impression d’avoir fait un pas en arrière qu’en avant. Mais comme tout cas personnel, le mien peut très vite aller d’un côté ou de l’autre. J’espère retrouver prochainement le niveau qui était le mien à Auxerre, que ce soit à Sochaux ou ailleurs, et retrouver la dynamique que j’avais en équipe de France Espoirs. Pour le moment, seule la survie de Sochaux compte. J’aurai le temps de discuter de mon avenir plus tard.
En espérant qu'il rugisse de nouveau.