Football FC Sochaux : cette fois, c’en est fini des espoirs de maintien en Ligue 2
Jeudi soir, le conseil d’administration de la LFP a repêché Annecy en Ligue 2, entérinant de facto la rétrogradation du FC Sochaux. Pourtant, plus tôt dans la journée, le Comité exécutif de la FFF avait refusé de se positionner, dans l’attente des recours juridiques du club. Cette fois, ça sent la fin…
Rémi Farge - Hier à 21:18 | mis à jour hier à 22:08 - Temps de lecture : 3 min
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Un entraînement aura lieu à Bonal ce vendredi matin. Le dernier ? Photo Christian Lemontey
Ce jeudi 3 août 2023 était sans doute la dernière journée du FC Sochaux en Ligue 2 avant un long moment. Symboliquement, elle a pris des airs de bouquet final, avec une tonne de rebondissements, tous plus obscurs et discutables les uns les autres, avec à la fin une seule et même conclusion : le FCSM est officiellement rétrogradé en National 1, et Annecy repêché en Ligue 2.
Pourtant, le matin, le Comité exécutif de la FFF avait, courageusement, refusé de se positionner. Il était assez improbable de voir la plus haute assemblée du football français déjuger la DNCG et le CNOSF, mais un débat a quand même eu lieu. Et il fut animé ! C’est peu dire que le sort de Sochaux tracasse en haut lieu et que les récentes décisions mettent certains membres du Comex mal à l’aise, sans qu’on arrive à savoir s’ils sont nombreux.
Comme en parallèle de la réunion du Comex, l’avocat de Romain Peugeot a saisi le juge des référés du tribunal administratif de Paris, le Comex a hérité d’un argument en or pour… ne rien décider et jouer la montre. Histoire d’attendre le verdict de la justice et de s’y conformer. « Quand on s’appelle Aulas ou Keller, il est plus confortable de laisser la justice couper la tête du FC Sochaux que de le faire soi-même », ironise un proche du dossier.
Le tribunal administratif rejette le recours
Fallait-il saisir le tribunal administratif, où la procédure n’avait qu’une chance infime d’aboutir ? N’aurait-il pas été plus pertinent de laisser peser la responsabilité de l’avenir du FCSM sur les épaules du Comex, visiblement gêné aux entournures par cette question ? On ne le saura jamais. Toujours est-il que jeudi soir, le tribunal administratif a rejeté la requête sochalienne, arguant que le caractère « urgent » avait été causé par le club lui-même, qui a mis 14 jours pour saisir le CNOSF.
Avec la reprise du championnat ce week-end, laisser pourrir la situation n’était pas une option pour la Ligue de Football Professionnel. Président de la LFP et donc membre de droit du Comex de la FFF, Vincent Labrune a coupé l’herbe sous le pied de tout le monde en prenant les choses en mains. Réuni en urgence, le collège des présidents de clubs de L2 (sans le FCSM, exempté) a voté le principe d’un championnat avec 20 clubs, puis Annecy a été auditionné en catimini par la DNCG. Dans l’unique but d’anticiper toutes les démarches pour, le soir, repêcher le club haut-savoyard lors d’un conseil d’administration exceptionnel.
Jusqu’au bout, rien n’aura été fait pour aider Romain Peugeot et le FC Sochaux, dont le poids historique n’a visiblement pas pesé bien lourd dans la balance.
Nenking devrait déposer le bilan
En un mois, le FCSM aura pris dans la figure l’incompétence de son actionnaire, des délais intenables, des instances frileuses et des guerres d’influence au plus haut sommet du foot français. Pour, au final, être sacrifié au dernier moment, sans qu’on ne sache jamais ce que vaut le dossier de Romain Peugeot, que la DNCG n’aura finalement pas pris la peine d’ouvrir. On imagine la déception de l’arrière-petit-fils de Jean-Pierre Peugeot, impliqué physiquement et surtout émotionnellement dans cette bataille interminable. Il faut espérer qu’il lui reste un peu de force pour convaincre les investisseurs qui l’accompagnent d’envisager de reprendre le club en National 1, histoire de sauver le centre de formation et la majorité des emplois.
Hélas, la tendance est plutôt à un désengagement, comme l’a laissé entendre l’intéressé, sans le dire clairement, dans un communiqué de presse jeudi soir. Pourtant, nul doute que, dans pareille entreprise, il recevrait un soutien franc et massif de toute une région qui n’a de toute façon pas d’autre option que de continuer à voir en lui l’homme providentiel.
En attendant, pour noircir un peu plus le tableau, l’accord de vente passé avec Nenking est caduc, puisque conditionné à un maintien en L2. Et l’actionnaire chinois redevient donc, de facto, propriétaire du FCSM, sans doute pour déposer le bilan. Ce cauchemar est sans fin. Enfin, si, elle approche. Mais c’est une fin cauchemardesque.