Posté 21 août 2009 - 13:39
Vu Inglourious Basterds.
J'allais un peu en terrain conquis étant un fan absolu de Tarantino. J'ai néanmoins essayé d'adopter un regard neuf, de faire fi des éloges de ceux qui, dans un souci d'excellence, vantent les mérites du réalisateur parce que c'est "hype" de le faire et ceux qui le débectent également et uniquement parce que c'est "hype" et qu'ils ne veulent pas rentrer dans le moule.
Dans la sphère Tarantino, on a déjà une mini révolution avec, pour la première fois, un changement d'époque et de lieu (si l'on excepte l'escapade japonaise de Kill Bill). Le cadre diffère réellement et surtout les couleurs : plus de couleurs pop, flashis, fluos mais du noir, du rouge, de l'obscur. En parallèle de ce temps d'adaptation à l'ambiance nouvelle, on retrouve immédiatement ce qui ouvre chaque film de Tarantino, à savoir un long dialogue totalement improbable qui suspend aux lèvres des protagonistes. Et l'on retrouve tout au long du film les ingrédients habituels : longs dialogues, scènes gores sans filet, des pieds (ici, celui de Diane Kruger), de la musique totalement anachronique (la BO apparaît néanmoins assez faiblarde par rapport aux opus précédents).
Perso, j'en ai eu pour mon argent. J'ai vu ce que j'attendais de ce réalisateur et j'ai réellement apprécié.
Je souris à la lecture de certaines critiques ici ou là totalement déphasées par rapport au propos du film. Certains pensent révolutionner la critique en stigmatisant le choix de Tarantino de rendre Hitler totalement ridicule alors que c'est exactement l'effet recherché. Pareillement, certains s'offusquent de voir l'amalgame allemand = nazi omniprésent alors que, justement, c'est ce qui est recherché car le propos est subjectif et vécu dans l'esprit de juifs américains avides de vengeance gratuite.
Je ne parle même pas de ceux qui cherchent à étaler une quelconque culture en s'exclafant que jamais des Juifs n'ont cherché à se venger de nazis autrement que par différents procès alors que, jamais, Tarantino n'a eu la prétention d'offrir une oeuvre historique mais bien une sorte de conte burlesque. Il suffit de se souvenir que le film débute par la phrase "Il était une fois".
Ce sont ces critiques de fond qui m'apparaissent tout à fait ridicules et hors de propos. Pour la forme, chacun jugera, appréciera, appréhendera comme il le ressent.
Mais il est un élément qui m'apparaît indiscutable, c'est la colossale performance de Christoph Waltz qui interprète là peut-être le meilleur personnage de la saga Tarantino. J'ai découvert un immense acteur dont la performance s'appuie, là, essentiellement sur une maîtrise quasi parfaite de 4 langues qui offre une crédibilité tout à fait sensationnelle au personnage. En parlant des langues, il est essentiel de voir le film en VO car il se partage entre l'anglais, le français, l'allemand et à un degré moindre l'italien et le doublage ne peut que massacrer le rôle essentiel tenu par ce jeu de langage omniprésent durant 2h30.
Une déception : les scènes en français un peu faiblardes et une Mélanie Laurent qui atteint tout juste les chevilles des Uma Thurman, Pam Grier, Rose McGowan, Vanessa Ferlitto ou Mary Elizabeth Winstead.
En bref, je le conseille vivement à tous ceux qui, en général, aiment Tarantino. Logiquement, les déceptions devraient être moindres.
"Hé camarade, si les jeux sont faits, au son des mascarades on pourra toujours se marrer !"