Tapie : «Bidonné !»
Bernard Tapie a répondu, lundi soir, lors de l'émission "on refait le match" sur RTL et LCI, aux accusations lancées par Jean-Jacques Eydelie publiées samedi dans L'Equipe Magazine. Des accusations portant sur des arrangements de matches et de dopage présumé, notamment lors de la finale de la Ligue des champions remportée par Marseille en 1993 à Munich. Dans le même temps, l'UEFA a annoncé qu'elle allait se pencher sur l'affaire.
«Une cabale monstrueuse»
«Bidonné !» Bernard Tapie, président de l'OM à l'époque, n'y est pas allé par quatre chemins pour démentir la version d'Eydelie, réclamant que «les acteurs de cette finale soient convoqués» par l'UEFA. Bien décidé à occuper l'espace médiatique, Bernard Tapie a véritablement lancé l'offensive, répondant pendant une heure sur l'antenne de la radio et via un entretien paru ce mardi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. S'estimant victime d'une «cabale monstrueuse», il a reconnu être principalement touché par les accusations de dopage. «Sur le dopage, a-t-il lancé, je n'ai jamais accepté cela et, pire, je l'ai toujours combattu. Il est impossible que les professionnels du football se laissent avoir (...)».
Eydelie, titulaire contre le Milan AC le 26 mai 1993 à Munich, avait affirmé dans L'Equipe magazine, que les Marseillais avaient reçu une «piqûre dans le cul» avant la rencontre. «Le pire, avait-il précisé, c'est qu'au même moment, dans le couloir, Tapie faisait un scandale en réclamant un contrôle antidopage à la fin du match. Il gueulait: "Les Italiens sont tous dopés ! A moi, on ne va pas la faire !" Résultat, il n'y a eu aucun contrôle à la fin du match». La Ligue de football professionnel, qui a interrogé l'UEFA, a cependant indiqué que quatre contrôles antidopage, tous négatifs, avaient été pratiqués après le match.
Au vu de cette réponse, la LFP souhaite s'en tenir là. Ce qui pourrait ne pas être le cas de l'UEFA qui a annoncé qu'elle allait «se pencher avec la plus grande attention sur ce dossier malgré le temps passé depuis ce match». L'UEFA n'a toutefois pas ouvert d'enquête pour le moment, a précisé un porte-parole, qui rappelle que le règlement disciplinaire prévoit une prescription de 10 ans dans les cas de corruption et de dopage.
Wenger pas surpris
Bernard Tapie doit lui déposer plainte mardi contre son ancien joueur et L'Equipe magazine, selon son avocat, Maître Lantourne. «Et tous ces braves gens qui depuis trois jours me mettent dans une lessiveuse vont avoir à s'expliquer dans une procédure qui est simple, qui est la citation directe, où vous avez dix jours pour préparer vos preuves et venir démontrer ce que vous avez dit», a lancé Tapie, visant «tous ceux qui sont à l'origine de la boule de neige, ou ceux qui l'ont poussée pour qu'elle devienne plus grosse».
Si les réactions se sont focalisées sur la finale, notamment parce que les accusations d'Eydelie n'ont pas laissé indifférents au Milan AC, celles-ci ont trouvé un écho du côté d'Arsène Wenger. «Pour les dirigeants de l'OM, tricher était devenu une seconde nature (...). Pendant des années, quasiment tous les joueurs qui venaient à l'OM avaient participé à des arrangements», expliquait Eydelie.
«Ca ne me surprend pas (...), a réagi l'ex-entraîneur de Monaco (1987-94) dans L'Equipe. J'affirme en tous cas que cela ressemble à cent pour cent à ce que j'ai connu». «Ce sont des choses que je savais, que beaucoup de gens savaient. On parle ici de la pire période qu'a connue le football français. Il était gangrené de l'intérieur par l'influence et les méthodes de Tapie à Marseille», assure Wenger, tenant un discours qui tranche avec l'indignation de la grande majorité des acteurs de l'époque.
Pour Tapie, l'actuel entraîneur d'Arsenal agissait avec des arrière-pensées, l'accusant d'avoir joué un rôle dans l'affaire de corruption VA-OM qui a valu un condamnation à deux ans de prison dont huit mois ferme à l'ex-président de l'OM: «M. Wenger a été au coeur du problème OM-VA. Il manageait par derrière les témoins et les contre-témoins, en leur disant toi tu vas porter plainte, toi tu vas faire ci, toi tu vas dire ça.»
L'Equipe.fr