Posté 04 décembre 2021 - 08:56
Il se confirme que nous avons plutôt un bon mojo sur cette saison.
Il n'y a que le match contre Nîmes, finalement, lors duquel les scenariis redoutés des saisons passées se sont produits cette année.
Le match d'hier est typiquement le genre que doivent gagner (et gagnent) les équipes qui montent.
Il faut espérer que notre cycle plus pénible se soit terminé hier et que l'un ou l'autre de nos adversaires entre dans le sien.
Concernant le match :
La grande force de cette équipe est la sérénité qu'elle dégage. C'est solide et c'est très bien organisé.
C'est à mettre au crédit de Daf, il a construit un édifice cohérent et de qualité.
La Défense, à l'exception du match à Toulouse, est très rarement mise en danger.
La faille, elle est identifiée et elle s'est confirmée hier. On manque d'impact devant pour nous rendre les matchs (et les victoires) plus faciles.
La débauche d'énergie de Kalulu masque de grosses carences devant le but.
Il y a un jeu en une touche de balle intéressant qui se met en place entre Mauricio, Kalulu, Weissbeck, même Do Couto ou Ndiaye, ça joue vite et bien, mais c'est parfaitement stérile.
Premièrement, personne n'ose dégainer à 20 ou 25 mètres. Nous avons cette manie de vouloir entrer dans le but avec le ballon et subissons un trop plein d'altruisme consistant à toujours chercher un dernier partenaire plutôt que de se considérer soi-même comme le détonateur final.
En ce sens, le choix de Niane en fin de match (par-delà son envie légitime de scorer pour se rappeler à quelques bons souvenirs) rappelle qu'il est fait de ce bois des attaquants qui osent, quitte à rater et devoir en assumer les conséquences.
Ensuite, il y a de nombreuses séquences lors desquelles l'équipe se coupe en deux. C'est paradoxal, alors que notre milieu est plutôt dense. Mais Aaneba et Pogba se retrouvent régulièrement dans une nasse adverse, sans l'appui de leurs milieux. Thioune redescend parfois, mais pas toujours. Ce qui contraint à balancer des ballons dans les airs pour Kalulu, avec le succès que l'on imagine.
On mise beaucoup sur l'espoir de casser une première ligne pour permettre à Ndiaye et Thioune d'être immédiatement portés vers l'avant et déclencher le jeu rapide évoqué plus haut. Quand ce n'est pas possible, on bute péniblement sur le manque d'impact dans les 30 derniers mètres.
Et c'est là que surgissent les interrogations et les craintes : Daf doit-il sacrifier son organisation, solide et maîtrisée mais inoffensive, pour ajouter de la présence et de la puissance devant en ne misant plus que sur un seul milieu pour faire le lien avec La Défense, ou doit-il prendre le risque de devenir beaucoup trop lisible et de nous voir buter inlassablement sur des défenses adverses regroupées ?
Je pense que le risque pouvait être pris face à cette équipe paloise de renforcer la ligne offensive. À domicile, il faut tenter quelque chose pour se libérer de ce spectre qui plane au-dessus des têtes.
Nous savons parfaitement monopoliser le ballon et le faire tourner - en cela, je trouve que la séquence suivant le carton rouge, lors de laquelle nous avons multiplié les séquences de passes pour faire courir les Palois et les user, était tout-à-fait bienvenue, malgré quelques huées et, finalement, l'égalisation - et je crois que nous saurions le faire même avec un milieu allégé. Et il y aurait davantage d'appuis, en revanche, pour des ballons aériens ou la multitude de centres que nous effectuons, jusqu'à présent dans le vide.
En tout cas, six équipes semblent s'être dégagées pour jouer jusqu'au bout les places tant convoitées. Nous sommes dedans. On est solides. Le rythme peut se tenir sur la durée mais nous sommes sur un fil. Tout dépend donc maintenant du degré de prise de risque qui sera le nôtre pour tenter de se faciliter la tâche, quitte à se fourvoyer, ou continuer comme jusqu'à maintenant en priant que cela passe encore et encore.
"Hé camarade, si les jeux sont faits, au son des mascarades on pourra toujours se marrer !"