(Le pote au laid @ Jeudi 2 Mars 2006 15:55)
Formation révolutionnaire de type bande à Baader, brigades rouges and co avec des liens plus ou moins établis avec Carlos (pas le chanteur l'autre) lui même bénéficiant d'un soutien financier venant du bloc de l'Est toujours soucieux d'aider les bonnes volontés à déstabiliser les pays capitalistes, bref le foutoir idéologique de l'époque...
Pas avec Carlos. C'était un coup monté de la police pour dénicher Rouillan. Ca c'est terminé par une fusillade et l'arrestation de Ménigon.
Nous avons été arrêtés en 1987. Notre histoire carcérale est celle de la lutte contre l'isolement et pour le regroupement politique. Lors de notre arrestation, nous étions quatre. Nous sommes tous condamnés 2 fois à perpétuité avec 18 ans de sûreté (c'est-à-dire, nous devons passé minimum 18 ans en prison. Et c'est seulement au bout de ceux-ci que notre peine deviendra une perpétuité "normale" dont il est possible d'espérer la commutation en peine à temps. Ainsi, tout à fait éventuellement, nous pourrions sortir après 25 ans de prison).
Nous nous revendiquons communistes révolutionnaires. Entre 1982 et 1987, Action Directe a attaqué l'impérialisme occidental et sioniste. L'Unité des Révolutionnaires en Europe de l'Ouest pose l'antagonisme entre Prolétariat International et bourgeoisie impérialiste comme central à la recomposition du prolétariat : "l'auto-organisation ( ... ) dépend ( ... ) de la capacité des organisations de guérilla à oeuvrer aux tâches historiques actuelles - organisation de la violence révolutionnaire, internationalisme prolétarien pour l'émergence de l'organisation communiste en Europe de l'Ouest." Action Directe attaquait la formation ouest-européenne comme appui logistique et politique réactionnaire au roll-back impérialiste orchestré par Reagan and co. Notre politique se définissait également dans celle du Front anti-impérialiste proposé par la RAF en 1982.
Depuis la formation européenne est devenue l'Union européenne appliquant sans discontinuer les solutions bourgeoises à la crise générale du système capitaliste. Le roll-back impérialiste manifeste toujours son caractère vindicatif contre les peuples des Trois Continents, même si entre temps, le "diable soviétique" s'est dissipé en fumée, miné par l'impossible transition soft du capitalisme d'Etat en capitalisme proprement dit. Les bourgeoisies compradores du Sud se soumettent aux ordres des organes impérialistes, de l'ONU au GATT, du FMI à la B.M. Gérant cahin-caha leur concurrence, les trois pôles de la chaîne impérialiste : USA-Union européenne-Japon, organisent le pillage de la planète et la misère des 2/3 de la population mondiale.
Quasiment partout sur la planète, accompagnant l'exploitation intensifiée, les gouvernements imposent une aggravation de la répression et du contrôle. Nos métropoles sont les leaders de ce processus de destruction et aliénation.
Aujourd'hui, après 10 ans d'incarcération, notre détention n'est plus tant caractérisée par le projet de destruction que par la volonté de nous enterrer. Cette réorientation de la stratégie étatique s'analyse à partir d'un ensemble de facteurs. En premier lieu, nos luttes contre l'isolement et pour le regroupement, trois de 1987 à 1993. Ensuite se conjuguent ensemble le fait d'avoir partiellement réussi à briser Georges, la faiblesse continue du mouvement révolutionnaire français et la nécessité de gommer la contradiction qu'il y a à maintenir une détention d'exception alors qu'officiellement il n'y a pas de prisonniers politiques.
Nier l'existence des prisonniers révolutionnaires est une des composante de l'opération de légitimation permanente sécrétée par le système. Etat naturel des choses, on ne saurait résister à ses lois, qu'elles soient économiques ou juridiques. "Nécessaire adaptation à la mondialisation" ou façonnant une Europe forteresse contre "toute la misère du monde", aussi barbares et injustes soient-elles aux yeux de ceux et celles, toujours plus nombreux, qui sont précarisés, paupérisés, expulsés par charters, réduits à la charité, ..., ces lois doivent être vénérées par ceux-là mêmes qu'elles exploitent, oppriment et aliènent. Effacer les prisonniers révolutionnaires du paysage des contradictions parcourant nos sociétés est partie prenante du processus pour pérenniser la soumission à la valorisation du Capital.
Notre arrestation en 1987 faisait suite à d'autres. Elle mis fin à l'activité politico-militaire de notre organisation. Depuis nous nous efforçons à travailler politiquement malgré les conditions, nous discutons par écrit avec d'autres prisonniers révolutionnaires, nous participons à une publication (Front), aussi en traduisant des textes de discussions ou d'actions, en particulier du mouvement révolutionnaire européen. Le sens reste de ne renoncer à rien du combat nous ayons conduit ici : A travers un processus de guerre révolutionnaire prolongée, penser nécessaire et possible la révolution des Conseils mettant en place de nouveaux modes d'organisation sociale et politique.