Bien entendu.
Mais il y a tellment d'enjeux, au delà même des primes qui ne sont pas mirobolantes, il y a surtout des points UCI, nécessaires pour les coureurs et pour les équipes (Pour info, AG2R était dernière en World tour en mai)
Un top 10 d'un grand tour en rapporte beaucoup d'où les stratégies frileuses.
Pour en avoir discuté avec des cadres de 2 équipes françaises à Moirans lundi, tous sont unanimes sur le travail de sape de la Sky et notamment de Poels, l'essoreuse. Le rythme est tellement élevé qu'il est difficile d'attaquer et de prendre ne serait ce que 30".
Mais y a-t-il seulement quelqu'un pour tenter de les mettre en difficulté ?
Depuis deux heures, les Astana les amènent dans un fauteuil. Pourquoi ? La Movistar avait fait la même chose l'année dernière. Ou alors, l'autre stratégie qui me fascinera toujours : "envoyer un coureur à l'avant pour servir de relais au leader". Celle-ci est sidérante. Depuis 1974 je crois, il n'y a pas un seul coureur qui, dans cette configuration, a accompagné son leader plus de 50 mètres. Pas un. Mais ils continuent. La Movistar s'est grillée trois coureurs comme ça dans ce Tour. Combien de Sky se sont échappés ? Aucun.
Alors le travail de sape, je veux bien, Poels est effectivement très fort cette année, mais ils sont bien aidés par la nullité de leurs concurrents.
Il serait suicidaire de partir de loin ? Ah bon ? Et cramer ses coéquipiers en les envoyant devant ou en les faisant rouler 100 bornes, soit autant d'économisées pour la Sky, c'est quoi ?
Où est Quintana dans les passages à 10, 12%, là où les grands grimpeurs sont censés faire la différence ? Loin ou près de l'arrivée, il n'est nulle part.
Froome est de très loin le coureur le plus fort, le plus intelligent et le mieux préparé, c'était évident depuis 3 semaines, mais il est sacrément bien aidé.
J'invite les coureurs qui trouvent la Sky trop forte à en discuter un peu entre eux le matin, mais autrement qu'en étant fataliste, en se posant les bonnes questions.