Commentaire des supporters de avant Niort...
Le jour et l'ennui
Entre les ambitions annoncées par la présidence du club (qui annonçait viser le « top 2 » en Ligue 2) et la réalité, le fossé est énorme. Peut-être a-t-elle oublié qu'avec un nouvel entraîneur, un nouveau projet se mettait en place et qu'il faudrait de la patience avant de pouvoir espérer accrocher l'une des premières places. Gérard Bonneau, lui, semble bien en être conscient, même si les derniers mercatos qu'il a orchestrés ne ressemblent pas vraiment à ceux d'une équipe qui se planifie sur le long terme, à quelques exceptions près.
Tout repose alors sur les épaules d'Omar Daf, qui est certes un jeune entraîneur avec une ou deux saisons prometteuses à son actif, mais qui n'a pas réellement impressionné depuis son arrivée. Une fois l'avantage physique lié à une préparation très intense et l'envie d'en découdre de la part de quelques revanchards évaporée, son équipe n'a plus jamais semblée dominatrice ni dangereuse. Et ce depuis sept journées désormais. Sept matchs sans connaître la victoire (2 nuls, 5 défaites). Pire encore, il n'y a qu'un seul match dont le contenu paraît satisfaisant dans cette période (contre Sochaux, défaite 2-0).
L'absence de Xande Silva a fait beaucoup de mal, mais qu'en est-il des mouvements offensifs vus lors de la première journée de Ligue 2 ? Camara et Nassi, à peine arrivés dans l'équipe, permutaient parfaitement avec Soumaré et Le Bihan, qui ont vécu une saison précédente très compliquée et semblaient transformés. Désormais, nous nous retrouvons avec une formation apathique, qui est pourtant à quelques détails près la même équipe que lors de la J1, mais sans mouvement. Sans désir, sans folie. Et par conséquent, sans but (seul Le Bihan a marqué lors de ces 7 dernières journées, 1 but et 1 CSC provoqué).
Le cruel manque d'occasions créées est une autre raison pour laquelle les supporters de Dijon s'impatientent. Même en l'absence de bons résultats, nous sommes prêts à parier que si l'équipe sur la pelouse parvenait à sortir les ballons proprement, à créer des décalages en possession et à frapper au but, les spectateurs seraient plus indulgents. Pour le moment, ils doivent se contenter d'une passe à dix stérile avant une inévitable perte de balle et un contre adverse. Si le DFCO prend moins de buts que la saison passé, il est également moins passionnant à suivre.
Ne pas brûler les étapes
Mine de rien, le DFCO a un train de vie largement supérieur à de nombreux clubs de Ligue 2. Bien supérieur aux autres équipes du bas de tableau, même si Metz et surtout Saint-Étienne (qui sous-performe mais qui a reçu trois points de pénalité) espéraient mieux, eux aussi. Autant dire que Dijon n'est pas à sa place en deuxième partie de tableau, une position qu'il occupe actuellement (15e) mais où il figurait également pendant 33 journées de la saison 2021-2022.
Les coûts de fonctionnement du club ne font que croître d'année en année, surtout avec les apparitions du centre d'entraînement et du nouveau centre de formation. C'est pourquoi Dijon doit toujours faire attention à ses dépenses, encore plus quand ses nouvelles installations ne sont pas encore suffisamment performantes et bien exploitées pour attirer et conduire régulièrement vers l'équipe première des talents qui participeront à la stabilité sportive et économique du DFCO. Le dernier rapport de la DNCG (concernant la saison 2020-2021, en Ligue 1) montre que le club a un résultat net positif de près d'un million d'euros, mais nous nous attendons à être dans le rouge sur les saisons suivantes, même avec l'aide aux clubs relégués (à laquelle Dijon n'aura plus droit à partir de 2023-2024, voir règlement LFP).
Pourtant il est légitime de se poser des questions en tant que supporters si, en plus du spectacle famélique proposé, les résultats ne sont pas du tout au rendez-vous et la menace d'une relégation est bien réelle. Il serait franchement dommage s'il est décidé de laisser du temps à Omar Daf (ce qui pourrait être une bonne chose étant donné son succès sur le moyen terme à Sochaux et le nombre très élevé d'entraîneurs passés par le DFCO sur les quatre dernières saison) de ne pas lui donner les moyens nécessaires pour sauver le club du pire cette saison et de lui faire porter à lui seul le chapeau d'une politique sportive calamiteuse, dont il n'est pas responsable.
Enfin, cela serait un très mauvais calcul dans une saison (et même deux saisons consécutives) avec quatre relégations vers le National 1, de ne pas investir davantage pour éviter de subir le même sort que l'AS Nancy Lorraine. M. Delcourt, qui a tant apporté au Dijon FCO, voudra probablement céder sa place de président dans les saisons à venir et vendre ses parts à un autre investisseur. Il serait fâcheux, après plus de dix années passées à le développer, de faire une croix sur un profit en laissant le club en troisième division, 5 ans après l'avoir mené vers une 11e place en Ligue 1, meilleur classement de son histoire.