Nous payons l'abandon des personnes ghettoisées dans des espaces quasi-clos où ils n'ont eu que leur communauté et leurs croyances religieuses pour se fédérer. Facile à récupérer à terme par quelques dictateurs bien avisés.
Pitié JL, le couplet de la France responsable de ce qui lui arrive, pas aujourd'hui.
Si tu as la prétention (et la bonne idée) d'exiger des autres qu'ils n'adoptent pas de position misérabiliste et complaisante, tu te dois également d'être exigeant avec toi-même, et de ne pas considérer qu'un arabe devient un terroriste parce que c'est un bougnoule et que c'est dans ses gènes. C'est là qu'est la xénophobie et l'insupportable, le pendant parfait de l'abjection complaisante d'un Aymeric Caron.
La bonne idée serait peut-être de cesser de penser de manière binaire, que les choses sont blanches ou noires. On peut être terrifié et alerte face aux problèmes que posent le communautarisme islamiste en France sans pour autant céder à la xénophobie primaire.
Comment penser décemment que des banlieues, les populations immigrées, basculent dans la délinquance voire le terrorisme si elles n'ont pas été "abandonnées" par la République qui les a faites venir, ou tout du moins ne le ressentent pas comme telles ?
Par "abandon", j'en entends tous les aspects. Pas seulement celui qui voudrait que ces banlieues n'aient pas été intégrées comme il le fallait aux circuits économiques, sociaux et culturels de l'ensemble du pays, mais aussi l'abandon de leur encadrement pour répondre aux dérives qui sont loin d'être nouvelles. La France n'est-elle pas responsable des dérives de ses quartiers ? La population elle seule est coupable de basculer dans la violence ? C'est un plaisir par essence pour ces gens de faire le Mal ? C'est de l'inné, et non de l'acquis ? Ces territoires ont été "perdus" à cause des gens qui y vivent et non de l'Etat qui les encadre ? Je te laisse responsable de ce point de vue.
Je te laisse te conforter dans l'idée que la France et l'Occident n'y est pour rien. Que l'ingérence des occidentaux dans les problèmes du Moyen-Orient n'ont en rien contribué à l'accentuation du communautarisme de populations, concentrées dans des endroits coupés du reste de la société, n'a pas fédéré celles-ci autour de valeurs et de coutumes qui résonnaient davantage à leurs oreilles que celles de la République qui les accueille.
Tu peux continuer à m'accuser de laxisme ou de complaisance si ça t'amuse et si tu penses que c'est la solution, je m'arrêterai là de toute manière. Je pense pour ma part que pour s'en sortir, il faut regarder les problèmes en face. TOUS LES PROBLÈMES : l'Islam qui se coupe de plus en plus de la République française et de ses valeurs ; mais aussi les banlieues et des populations qui se coupent des mêmes entités, se réfugiant dans dans la religion pour avoir l'impression de s'en sortir.
La religion n'est pas une cause, c'est une conséquence. C'est un refuge pour des personnes désœuvrées, sans repères. Il y aura toujours des illuminés pour se battre au nom de Dieu parce que ça les amuse. Mais pas dans ces proportions. Il y a surtout des jeunes sans repères qui fuient vers quelque chose qui leur donne l'impression d'exister. L'Islam est aujourd'hui leur opium, comme le star system, la célébrité est celui d'autres.
Tu peux continuer à penser que je suis un mauvais garçon qui défend les terroristes parce qu'ils n'auraient pas été bien intégrés, mais ce n'est pas mon propos. Mon propos, c'est de ne pas être manichéen pour trouver une véritable solution, et pas une solution basée sur l'émotion à chaud ou sur le raisonnement PMU. J'admire Onfray pour ce qu'il ose dire depuis quelques années. Les dangers qu'il annonce sont réels. Mais dans le même temps, il faut arrêter de considérer que la France n'a aucune part de responsabilité dans les travers qui la mettent à mal. Sans quoi, ce n'est rien d'autre que du racisme primaire qui considérerait que des immigrés se transforment en criminels pour ce qu'ils sont par nature. Je refuse de tomber là-dedans, dans ce constat binaire, irresponsable et déculpabilisateur.