Spéciale dédicace à l'Alien, que l'électricité comme mode de propulsion d'avenir faisait se gausser (
Les constructeurs se branchent en masse sur les batteriesG.E. - 16/06/2008 16:46 - L'Expansion.com La plupart des groupes automobiles se sont alliés avec des électroniciens, généralement japonais, pour développer conjointement des batteries pour voitures électriques. Derniers en date ? Peugeot Citroën avec Mitsubishi, mais aussi Samsung avec l’équipementier allemand Bosch.
C’est un peu la nouvelle star du secteur : les batteries lithium-ion déchaînent les passions du monde automobile, puisque la plupart des grands constructeurs s’entendent en ce moment avec des électroniciens – presque tous japonais – à la pointe des motorisations électriques. L’objectif avoué de ces duos de circonstances : concevoir puis équiper leurs voitures d’accumulateurs long durée, fiables et performants, à même d’embarquer des moteurs 100% électriques ou bien hybrides (électrique + essence) dans des délais raccourcis. Et c’est là que la technologie lithium-ion prend tout son sens, car cette dernière laisse entrevoir de nets progrès en terme d’autonomie. Laquelle était jusque là le point faible des voitures électriques – pas plus de 200 km par exemple pour la Toyota RAV-4 EV, pourtant la meilleure de sa génération.
PSA serait ainsi tout près de s’allier avec Mitsubishi avec des premiers lancements dès 2010, croit savoir la presse nipponne, cependant que le sud-coréen Samsung s’apprête à monter une co-entreprise dans ce même domaine avec l’équipementier allemand, Bosch, numéro un de son secteur. Mais cette coïncidence n’est nullement fortuite. Car, il y a quelques jours sinon quelques semaines, les concurrents du groupe dirigé par Christian Streiff ont eux aussi dévoilé leur dispositif : Toyota formera un tandem avec Matsushita avec lequel il coopère déjà ; Renault et son partenaire Nissan ont lancé leur joint-venture avec NEC ; Volkswagen s’est rapproché de Sanyo, le n°1 mondial des piles rechargeables, et Continental, un autre équipementier allemand, rival de Bosch, s’est emparé de 16% du japonais Enax, spécialisé justement dans les composants pour batteries lithium-ion. D’autres rapprochements de ce type ne sont pas à exclure dans les semaines et les mois à venir tant le créneau semble porteur.
L’électrique appelé à représenter 15% du parc mondial
Sur le fond, les constructeurs s’inscrivent déjà dans une optique post-pétrole. Le spectre d’un baril à 200 dollars – il frôle aujourd’hui les 140 dollars – les oblige en effet à repenser les modes de propulsion de leurs modèles. Or, jusqu’à présent, l’aiguillon économique ne jouait pas selon Carlos Ghosn, le patron de l’Alliance Renault-Nissan : « Pendant très longtemps, nous avons vécu dans un monde où l’essence n’était pas chère. Cela n’a pas favorisé les ruptures technologies »
Le deuxième point de bascule tient aux exigences environnementales. La lutte contre les gaz à effet de serre – dont le CO2, le principal agent nocif – tend à s’imposer comme une priorité. C’est même, dixit Carlos Ghosn, « l’un des grands défis du XXIème siècle », sachant que les voitures sont responsables à ce jour de 12 à 14% de la pollution au dioxyde de carbone. Martin Winterkorn, le dirigeant de Volkswagen, ne dit pas autre chose lorsqu’il confie à la presse outre-Rhin : « Dans les prochaines années, nous n’allons pas passer outre le moteur essence et diesel, mais l’avenir appartient à la voiture électrique (…) Mon but est de faire une Golf qui consomme 3 à 4 litres aux 100 km » contre 4,3 litres actuellement pour la version la plus « verte » du modèle phare de VW.
Enfin, le troisième et dernier élément justifiant le recours massif à l’électrique, est lié à l’explosion démographique. On annonce 1 milliard d’êtres humains supplémentaires d’ici à 2020. Mais surtout, cet afflux de population sera concentré dans de colossales mégalopoles. D’où l’urgence écologique de préserver de tels espaces, au risque d’être asphyxié. « Seuls les véhicules dégageant zéro émission pourront circuler en ville » renchérit Carlos Ghosn. D’après le PDG des groupes français et japonais, le potentiel commercial des véhicules électriques se situe à ce jour aux alentours des 10 millions d’unités par an sur un total mondial d’environ 70 millions. Soit 15% du parc.