Posté 06 janvier 2024 - 10:27
Article sur fcsm dans l'équipe numérique.
"Après avoir failli disparaître l’été dernier, le FC Sochaux-Montbéliard s’est réinventé grâce un mode de fonctionnement collectif vertueux, malgré quelques tensions en interne.
PIERRE-ÉTIENNE MINONZIO
Alors qu’il était présenté comme moribond il y a cinq mois, en raison d’une dette de 23 M€, le FCSochaux-Montbéliard semble aujourd’hui très bien se porter.
Sauvé des eaux par deux de ses anciens dirigeants, Jean-Claude Plessis et Pierre Wantiez, le club franc-comtois a rebondi en National, où il pointe à la 5e place.
Mais le plus grand mérite actuel du FCSM réside dans sa capacité à incarner un football dit populaire, à travers son mode de fonctionnement d’apparence collectif, puisqu’il appartient à 46 actionnaires locaux, qui ont investi entre 30 000 €et 1 M€ pour sauver le club l’été dernier. Mieux, parmi eux, le deuxième plus gros contributeur est l’association Sociochaux, dont l’apport (780000 €) provient d’une collecte réalisée auprès de 11000 supporters, qui se définissent comme des socios. Car leur représentant, Mathieu Triclot, siège au CA (conseil d’administration) de Sochaux, auprès d'actionnaires influents et de Plessis, redevenu président après l’avoir été entre 1999 et 2008.
Wantiez areçu des SMS d’actionnaires qui s’interrogeaient sur les choix tactiques du coach
Cet attelage original, dirigé dans les faits par Wantiez (le président délégué), a pour l’instant franchi les obstacles qui se sont présentés, par vena nt n o ta m m e n t à amoindrir le déficit structurel du club, grâce à une réduction des dépenses et àun plan social. Des efforts appréciés mi-décembre par la DNCG. Malgré ces avancées, des divergences demeurent en interne, comme l’a démontré l’abandon récent du projet de gouvernance initialement porté par la direction, à savoir la mise en place d’une SCIC (une Société coopérative d’intérêt collectif, un modèle qui donnait plus de pouvoir aux socios et aux collectivités).
Finalement, seul le centre de formation sera dirigé par une SCIC, ce qui aplutôt déçu l’un des actionnaires, Pierre-Arnaud Rollin : «Je pensais qu’il aurait mieux valu mettre en place une SCIC globale, cela aurait été un beau symbole, une suite logique de l’état d’es-prit collectif affiché l’été dernier pour redresser le club.» De même, quand, en début de saison, les résultats sportifs n’étaient pas au rendez-vous, Wantiez a reçu des SMS d’actionnaires qui s’interrogeaient sur les choix tactiques du coach, Oswald Tanchot. L’un de ses membres du CA lâche :« Il ya deux ou trois actionnaires qui sont dans l’agitation permanente, prêts à tout pour fragiliser le pouvoir en place, comme d’écrire aux collectivités pour se plaindre d’un soi-disant manque de transparence.»
Sans vouloir s’appesantir sur le sujet (« une des missions consiste à faire de la médiation en interne»), Wantiez précise simple ment qu’une assemblée générale des actionnaires se tiendra «dans un délai raisonnable», afin d’aplanir les éventuels désaccords, et met en avant la cohésion du chiffre d’affaires. Une analyse confirmée par Triclot : « Dans l’ensemble, ça se passe très bien, parce qu’on est tous alignés sur le même objectif : assurer la pérennité du club.»
Concrètement, celle-ci passera sans doute par l’arrivée de nouveaux investisseurs, puisque 6 M€ restent encore à trouver, dans les dix-huit mois, pour assurer la survie du FCSM à moyen terme."
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