C'est clair que tu nous fais un scandale à la finkielkraut! Manque un smiley "claque la porte". Tu n'es pas dogmatique mais le discours est très reac', confirmé par tes références. Je ne cites pas Meirieu & co, il y a un travail à faire sur les compétences plus approfondi qu'à une époque plus reculée. Bref, la baisse du niveau est aussi un problème de travail personnel. L'école a décidé de donner plus de responsabilités aux familles pour pouvoir étoffer les enseignements. Mais on peut dire qu'on est franchement pas suivi. Bilan des conseils de cette année: 80% des élèves en difficulté le sont par fainéantise. Ce n'est pas faute d'avoir prévenu les parents, d'avoir puni pour tous les devoirs non fait.
Tu te moques de nous là ? Dans le milieu, vous êtes pourtant unanimes. Les parents sont des incapables. C'était voué à l'échec, dès le départ. Et puis quelle idée de vouloir "étoffer" alors qu'il y a déjà constat d'échec sur les bases ?
Les profs, si vous croyez dur comme fer que dans le microcosme (représentatif) de ce forum, le pourcentage de parents laxistes est plus grand que celui des mauvais enseignants, je voudrais juste que vous ayez le courage de vos opinions et que vous nous l'écriviez noir sur blanc.
L'échec est collectif. Et collectif ça veut dire que vous en faites partie. La différence avec les parents laxistes, c'est que vous tirez un salaire de cet échec collectif.
Sur les bases, il n'y avait pas d'échec mais des résultats corrects si on prend avant la massification dans le secondaire. Pas contre, l'accès a des études plus élèvés (juste avoir le brevet, éventuellement le bac) était difficile, seuls les familles aisées et une petite part de boursier y avaient accès. Sur le principe que le niveau social et culturel allaient s'élever, on massifie (collège unique en 1975) face à la demande de savoir. Vous en voulez plus? Alors on y va.
Tout fonctionne bien mise à part dans des quartiers à forte proportion d'immigrés où la maîtrise de la langue posait problème (ce qui est normal même avec toute la volonté du monde). Rapidement, on voit des ZEP apparaître dans ces quartiers urbains pour tenter de palier ces difficultés, elles mettent les moyens sous le gouvernement Jospin.
Ensuite, tout va s'accélerer très vite. Les ZEP sont des échecs, on passe au réseau prioritaire (RAR/RRS) qui se multiplie jusqu'en 2011 où on supprime massivement ces dispositifs. On réforme de nouveau en 2014/2015. Les rapports PISA tombent les uns après les autres, le niveau qui avait commencé sa chute début années 2000 s'accélère à partir de 2006-2007 et partout. On change les programmes, on supprime des profs à tour de bras, résultat toujours en baisse.
On lance la réforme du lycée. Le ministère ne veut pas publier les résultats de cette réforme 5 ans plus tard après plusieurs reports. Les rapports extérieurs montrent son inutilité. Mise à part faire des heures de pseudo accompagnement personnalisé pour compléter le service des collèges, des stagiaires et des déchets, ça n'apporte rien. Maintentant, on lance la réforme du collège qui reprend les mêmes bases que le lycée (3h d'accompagnement perso en 6ème, 1h dans les autres niveaux), et on crée des EPI qui veulent lancer des projets interdisciplinaires imposés, supposés briser l'ennui des gamins (tellement on est mauvais).
Sur le terrain, ce que je constate, c'est surtout des gamins de moins en moins suivi à la maison (comme l'a dit JL et bien développer), qui ne sont pas capables de s'organiser (car on leur a jamais appris) et qui ne peuvent réciter la moindre leçon (parents absents ou qui s'en foutent). On fait des heures et des heures à leur apprendre à ranger ses affaires, à faire son sac, apprendre sa leçon. Mais on n'est pas dans leur chambre et 24h/24 avec eux. Résultat : on brasse du vent. La responsabilité est collective, certes. Mais pour l'instant, la remise en cause semble se faire que dans un sens...
Ce problème reste minoritaire en moyenne mais il est en hausse. En gros, on était il y 10-15 ans a 3-4 gamins par classe. Maintenant c'est 7-8. Et l'écart se creuse de plus en plus avec des élèves qui suivent les conseils et sont suivis, sans faire plus, et les autres. On a plus une classe en 3, mais presque en 2.