Si j'osais, je dirais que tes deux paragraphes sont contradictoires.
Tu causes comme Brighelli dans le premier avant de dire que c'est caca dans le second.
Pour moi l'accumulation de connaissance est d'un autre temps avec les moyens d'informations et informatique de maintenant. Il faut plutôt savoir trier l'information, avec certes une base de connaissance, mais beaucoup plus de compétences pour pouvoir se repérer.
Il va falloir que tu développes. Je manque de compétence pour te comprendre avec seulement ça. Quelles sont donc ces compétences qui me permettraient de trier l'information pour pouvoir me repérer ? Et qui seraient plus efficaces que des connaissances solides transmises par un professeur détenant le savoir ?
Je crois que cdsb90 parle là de la domination quasi absolue d'Internet aujourd'hui comme vecteur de transmission du savoir, que celui-ci soit bon ou mauvais et quelle que soit la véracité de l'information.
Les jeunes se nourrissent de cela avant de se nourrir des connaissances transmises par le professeur. Yann Moix par exemple (dont on a pas mal parlé ici) a expliqué que lorsqu'il donnait des cours à Sciences Po, ce qui l'insupportait par-dessus tout c'était la nouvelle mode des étudiants qui, pendant qu'il dispensait son cours, allaient vérifier sur leur ordinateur si ce qu'il racontait était vrai.
Internet est devenu le référent, plus que le prof. C'est un problème majeur.
Et il faut composer avec.
Je pense donc que le propos de cdsb90 (il me corrigera si ce n'est pas le cas) est de dire que la priorité est aujourd'hui d'apprendre aux enfants à utiliser Internet avec intelligence et à savoir trier, à savoir repérer la fiabilité d'une source, à savoir recouper l'information, à définir ce que l'on peut estimer être scientifique, véridique, prouvé, et ce qui peut être partisan, politique, orienté, mensonger.
D'un certain point de vue, je suis d'accord avec cette idée, car je pense en effet qu'Internet a tout bousculé. Le Danemark s'est adapté, on y passe l'écrit du bac en ayant le droit d'utiliser le net, les connaissances brutes étant mises à l'épreuve à l'oral. Il s'agit d'adapter l'enseignement à un monde qui bouge, quoi qu'on pense du bienfondé de ce mouvement.
Ceci dit, ça ne justifie en rien selon moi que l'on relâche l'étau autour des savoirs fondamentaux et des connaissances pour autant. Il y a juste une épine dans le pied supplémentaire qui, à mes yeux, complexifie l'enseignement. Un gamin est capable à tout moment de vous dire qu'il a lu sur le net l'inverse de ce que vous lui inculquez. C'est très pénible. Et il faut effectivement trouver des solutions à ce nouveau problème.
Lorsque j'ai enseigné les Grandes Découvertes à une classe de seconde pro composée essentiellement de Maghrébins, je vais vous dire que l'Histoire "officielle" s'est rapidement retrouvée en confrontation avec les sites conspirationnistes. Comment leur rappeler la prédominance du prof sur Internet dans ce cas précis ? Tout seul, dans sa classe, c'est tenter d'arrêter l'océan avec les doigts. On en revient à la lente déstructuration de l'autorité du professeur, qu'on a redistribué en morceaux aux parents d'un côté, aux médias divers de l'autre. C'est cette autorité qu'il faut reconstruire avant de penser vouloir faire des réformettes à la con comme elles se succèdent depuis des années et des années !
Je ne peux que plussoyer. Tu as parfaitement cerné ce que je pensais (car même vécu).
Citation
Je manque de compétence pour te comprendre avec seulement ça. Quelles sont donc ces compétences qui me permettraient de trier l'information pour pouvoir me repérer ? Et qui seraient plus efficaces que des connaissances solides transmises par un professeur détenant le savoir ?
Par exemple, apprendre à reconnaître ses sources (auteur, rien que ça), à les recouper, à tenter de trouver le parti pris,... C'est difficile car peu ancrer dans la culture. Avant tu avais accès à la connaissance dans des encyclopédies ou dicos à peu près impartiaux. Maintenant, entre autres, tu as wikipédia, encyclopédie participative mais partiale, avec des sources parfois troublantes... (par exemple extrême droite ou extrême gauche).
J'ai un exemple qui m'a marqué, et pourtant à la prépa. Je me rappelle d'un capes blanc oral d'un copain. C'était sur les colonies britanniques en Afrique. Il s'est plutôt bien démerdé, c'était carré dans la méthode, mais des infos paraissaient douteuses.Lorsqu'il annonce sa bibliographie, il y a un dictionnaire sur l'Afrique écrit par un historien du front national. Il ne le savait pas. Le livre faisait très sérieux, pas de référence au penchant politique de l'auteur et à l'orientation du livre. Après, il nous a montré l'article sur l'Algérie... On a vite compris. Ensuite, on a développé la compétence : avoir un esprit critique sur ses sources.