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C'est marrant, cette réforme a été élaborée par les représentants élus par les profs eux-mêmes ; de nombreuses mesures ont été testées sur place et évaluées par les profs eux-mêmes ; les plus pertinentes ont été retenues. Et malgré ça, ça bronche de tous les côtés (SNES, droite, parents d'élèves...)
Pas vraiment, des propositions ont été faites, le gouvernement les a fait passer dans un conseil de l'éducation qui regroupe un peu tout et n'importe quoi (des syndicats fantomes, des assoc de parent d'éleves, d'étudiant, de lycéens et de vrais syndicats de terrains). Tous les vrais syndicats (et très largement majoritaires, 80%) d'enseignement ont voté contre, mais leur vote a été dilué, d'où la grève du 19 mai.
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Les enseignants transversaux ? Une excellente idée, tant le cloisonnement des matières (donc des cerveaux) est une plaie pour l'enseignement. Il faut toujours garder à l'esprit qu'on n'intéresse pas les collégiens / lycéens / étudiants avec des matières dont ils pensent qu'elles sont inutiles. Un des meilleurs moyens pour lutter contre ça, c'est de tisser un maximum de passerelles entre les matières.
Le latin ? S'il est remplacé par un enseignement mieux fait, plus complet (avec du grec aussi, quitte à moins rentrer dans les détails) et plus interdisciplinaire, je dis clairement oui.
Le transdisplinaire, déjà pratiqué (mais pas assez c'est vrai), n'est pas le problème. C'est sa mise en oeuvre. Il va manger des heures sur les enseignements basiques. Si les fameux thèmes de ces EPI permettraient de mettre en lien les programmes de chaque matière, ça ne poserait pas de problème. Pas de chance, ce n'est pas le cas (alors que les programmes sont en ce moment réformés)... Donc il y aura des pans de programme qui vont sauter, et c'est les élèves en difficulté qui vont payer l'addition. Donc pour les passerelles, c'est en papier mâché.
Pour le latin, il supprime le programme et il n'est vu plus que dans l'aspect civilisationnel. C'est une suppression de poste pur et simple. De plus, sur sa mise en place, elle sera dépendante du nombre d'élèves des établissements car les EPI est un % sur la dotation horaire de l'établissement (voir élévé si moins d'élèves). Résultat : pas d'EPI de latin dans les petits bahuts (montreux, rougemont, beaucourt, etc...) On passera sur l'école républicaine égalitaire !
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L'accompagnement personnalisé ? Tout le monde ou presque le réclame, parents, profs et élèves, depuis des décennies ! Il sera fait par des profs non qualifiés ? J'aimerais bien voir où c'est écrit dans le projet de réforme.
L'ap mange aussi des heures classiques et sont dispensés par n'importe quel prof. EX: un prof d'anglais fera dans des maths en soutien. Tu préfères quoi : un heure en demi classe avec le prof de maths que tu as pour revoir tes problèmes ou bien avec la prof d'anglais (qui peut ne pas te connaitre d'ailleurs) ? Pourquoi ça ne se fait plus (car ça existait avant le fameux 1/2 de sarko), parce que cette manière est plus flexible et permet de supprimer des postes ou de compléter les services (de la prof d'anglais).
Pareil pour les EPI, la répart se fera pour completer les services des collègues, donc tu veux faire des EPI, mais ça fait des heures sup, donc c'est non. On complète pour le collègue pas motiver pour un projet décidé dans un conseil pédagogique, où il n'a pas siégé (car ce conseil est nommé par le chef d'établissement, qui peut ne pas te voir en pature), puis voter au conseil d'administration où des parents d'élèves + élèves siègent (mais ne comprennent rien à tout ce charabia car non formés).
Evidemment, ce type d'explication de terrain, ça n'arrive pas au grand public. Action à suivre pour la com'