Le truc dont tout le monde se branle
#19891
Posté 02 septembre 2012 - 09:59
Pour notre KHALED, apparemment il a terminé 338ème sur 675 dans sa catégorie (et 750ème sur 1953 si on considère tous les participants masculins), en 19h28 !!! Là il doit être en train de dormir à mon avis.....
#19892
Posté 02 septembre 2012 - 12:35
bravo!
SALL, The pride of Juraside
#19893
Posté 04 septembre 2012 - 21:17
Voici un "petit" récit "tout à ma gloire" que j'ai posté sur un autre forum
Bref, l'histoire commence en janvier quand je m'inscris et que j'ai la chance d'être tiré au sort. Il faut donc se préparer et j'enchaine les entrainements. 1200 km jusqu'au week-end-W. Je suis content, je suis près.
Bref, je crois que je suis prêt. J'arrive le mercredi sur Chamonix et je commence à stresser. Toute la ville tourne autour des courses de l'UTMB. Je cherche Francky (un copain) sur le salon mais ne le trouve pas, surement déjà en préparation. Mon frère le croise. Le temps semble serein en ce mercredi soir et puis il pleut.
Bref, après une bonne nuit, le jeudi, il pleut toujours. En fait, il pleuvra toute la journée. J'ai une grosse pensée pour FRANCKY qui doit partir sur la course du vendredi (110 km). J'ose à peine imaginer ce qu'il va subir. La pression monte. Suis-je vraiment prêt pour ce temps ? Après une nuit un peu moins bonne, le vendredi s'annonce à nouveau pluvieux. Je vais voir sur la ligne mais au bout d'une demi-heure, je renonce. Je ne verrai pas francky, il pleut de trop et j'ai déjà froid.
Bref, il fait moche. Mais moche. Le moral ressemble au temps. Et puis vers 11 h, le SMS qui annonce le changement de parcours. Ce n'est plus 168 mais 103 qui nous attendent. Avec les frères, c'est la déception affichée et un secret soulagement. Un sentiment un peu schizophrène.
Bref, c'est le moment de se changer, on croise les finishers de la TDS, ils sont décomposés. On se pointent donc sur la ligne. Il ne pleut pas. C'est bon. L'ambiance est incroyable. J'ai des frissons et ce n'est pas le froid. La musique, les coureurs, les spectateurs, tout est surdimensionné.
Bref, on part. Doucement. On marche pendant un temps interminable, acclamé par la foule ! Gladiateurs, Abattoir ? On verra bien. Ca part vite. Enfin, je trouve que ça part vite. On arrive aux Houches sans soucis. Un ravito, un encouragement de la part de nos suiveurs et on entame la montée du Delevret que je connais par cœur... en descente et en ski. Je suis mes frères. Enfin, je suis Antoine car le grand s'envole ! On arrive à moins de la moitié et on sent une goute, puis deux. Il va falloir enfiler la veste, on ne la quittera plus.
Bref, ça tombe et ça fait pas semblant. On ajuste aussi la frontale car il commence à faire nuit. L'avantage d'être à plusieurs, on ne s'arrête pas et on ne tombe pas les sacs. Chacun aide l'autre. Je suis toujours un peu à la roue des mes frères. Ca ne s'arrange pas dans la descente, ils partent. Je ne les vois plus. Il pleut, on traverse des torrents de boue. La pluie des derniers jours plus celle qui nous tombe dessus, ça n'arrange rien. A un passage de chemin, je prends ma première et seule gamelle. Rien de grave, à peine sale. Et puis tout d'un coup j'attends crier "Alex". Finalement, mes frères ne sont pas si loin.
Bref, on arrive ensemble à Saint-Gervais, ravito rapide, il pleut mais tout va bien. Nos fidèles accompagnateurs sont là. Même pas fatigué. Le temps d'une bonne soupe, je me retourne, je suis tout seul. Je fonce donc dans la nuit et au bout de 100 m, c'est bon, j'ai retrouvé mes frères. Le petit relance, j'ai les jambes, le grand cale. C'est presque un classique, sauf que j'arrive à suivre Antoine. Je le déborde pour prendre le relais et me met en mode "débranchage de cerveau". Au bout d'un moment, je me retourne, je suis seul. Mais qu'est ce qui m'arrive. Heureusement, ça va pas durer, mon frère me reprend. Tout rentre dans l'ordre. Mais ça aussi ça va pas durer.
Bref, on arrive aux Contamines à deux. Je mange et ça c'est l'erreur à ne pas faire. Au bout de 5 min, juste après l'arrivée d'Arnaud, je grelotte. Je suis mort de froid. Je n'ai nul part ou m’assoir. C'est pas vrai, ils ont oublié les bancs sur cette course (ce sera pareil à chaque ravito ou presque). Je repense amoureusement au ravito de l'UTTJ à Saint-Claude. Je décide donc de me changer. Torse nu, ça ne s'arrange pas mais dès que je suis ré habillé, ça va mieux. Je peux remanger un peu. Au prochain ravito, je me changerai avant de manger. On repart, les jambes sont dures, je n'arrive pas à relancer. J'ai été trop vite avant les Contamines. Mais surtout, ça me travail dans le ventre. Sensation pas très agréable qui m'inquiète un peu. Arrivée à Notre Dame de la Gorge, il pleut, normal. Le début de l'ascension de la Balme se fait dans la difficulté. Je n'arrive pas à suivre le rythme. Le ventre commence sérieusement à me déranger. Je fais l'élastique avec mes frères. C'est pas top. Sur le replas de la montée, j'essaye de relancer. Je les rattrape mais dès que ça remonte, plus de jambes. Et ça commence à résonner dans mon ventre à chaque pas. Pas cool. Heureusement on voit poindre la Balme à travers la brume. Je ne m'arrête pas près du feu, je prends une soupe, enfile le pantalon qu'on nous a "ordonné" de passer.
Bref, on repart. Je n'arrive définitivement plus à suivre. Cette fois, mes frères s'échappent, j'ai maintenant véritablement mal au ventre. Heureusement, il ne pleut plus.......il neige. Ca s'accumule, le chemin au début facile devient réellement technique avec des pierres. C'est assez dur, personne ne court. Personne ne parle. Et puis encore une fois : "Alex". Ils ne sont pas loin finalement. Je les rattrape à un arrêt pipi. J'aimerais bien me vider aussi. Je sers les dents. C'est interminable cette partie. Mais tout d'un coup, une ferme. Et oui, il existe de la vie dans ce coin. On entame la descente, chaque pas fais résonner mon ventre mais je double pas mal de monde. Je me fais la réflexion que la descente n'est définitivement pas le point fort de pas mal de monde. Je rattrape Arnaud qui m'interpelle pour que je l'aide à changer la pile de sa frontale. La mienne tient. Je repars et arrive dans les Contamines. Je ne mange pas beaucoup, direction le médecin de course.
Bref, je suis au chaud avec une charmante médecin. Deux malheureux sont alités prêt de moi. Ils ne repartiront pas. C'est dur quand même. Je me réchauffe un peu mais je n'ai plus assez d'habits pour toute la course. Heureusement, Antoine a pris large, très large. Je récupère du sec mais je ne peux repartir qu'après deux spasfons, deux paracétamol. Je suis du coup à au moins 15 min d'Antoine et 5 min d'Arnaud. J'entame le Truc qui est raide mais que je connais. J'ai un bon rythme, ça va un peu mieux. Je cause 5 min avec un Islandandais perdu dans le froid et la pluie savoyarde, ça ne le change pas qu'il me dit. Je le laisse en descente et commence la dure montée de Champel que je connais depuis le nid d'Aigle. C'est calme, très calme. Plus un bruit dans cette nuit froide et d'un noir d'encre. C'est la pleine lune, ha bon ! Il n'y a plus personne avec moi jusqu'à ce que je vois une lumière, il est 6 heure. Nos suiveurs sont à Champel, ça fait du bien au moral. Je suis en fait juste derrière Arnaud qui vient de passer. Je le rattrape mais mes douleurs reprennent. Je lui dis que cette fois-ci, je dois m'arrêter et je m'enfonce dans la nuit de la forêt. Je perd encore du temps mais ça va cette fois-ci beaucoup mieux. Les jambes sont revenus et mon ventre n'est plus un problème. J'avale la montée de Bellevue à un rythme plus que sympa. Je me dis qu'après, il ne reste que 30 bornes et que du plat.
Bref, je me goure. En haut de Bellevue, re-neige, re boue. La descente ressemble au dimanche de l'UTTJ. Je rattrape mon grand frère qui me dit que son genou va mal. On arrive Aux Houches et il ne pleut plus. Ca faisait que 12 heures que l'on s'en prenait plein la tête. Je croise Antoine juste avant qu'il ne reparte. Je me change. Je n'ai plus mal au ventre. Arnaud arrive, je repars.
Bref, je suis tout seul et on part dans Merlet. De la route, que de la route. Je n'y arrive pas. Je me plein pas, je croise de vrais héros, des finishers de la PTL. Je n'arrive pas à avancer et je n'ai que 75 km dans les jambes. Je ne serais qu'à Courmayeur, que je me dit.
Bref, je suis dans le dur. Et ça n’est pas finit. Surtout qu'un copain se rappelle à moi. Mon ventre que je croyais calmé. Le balcon sud n'est qu'une suite de montée raide et de descente qui me mettent toutes au calvaire. Je m'étais vraiment trompé, cette fin est sans fin. J'arrive à Planpraz tant bien que mal et fait la plus grosse erreur de la course. Je ne recharge pas en eau mon camel.
Bref au bout de 2 km, plus d'eau, à sec. Et pour une fois, on est plein sud et on n'a pas spécialement froid. la montée des Tines est un enfer. J'ai soif et mal au ventre. Je n'avance plus. Je me traine jusqu'à Argentière (Arnuva, il resterait 110km). Je reste quasiment 15 min amorphe même après 2 l d'eau. Arnaud me rattrape. Antoine, je ne sais même plus où il est. Arnaud me dit, plus que 10 et on finit sous les 20 h. Il se sent bien.
Bref, on repart, je suis mal de partout. Des épaules aux pieds, ça grince mais c'est toujours le ventre qui crie le plus fort. Et au Lavanchet, deuxième arrêt. Arnaud me dit qu'il part doucement devant. Je ne le reverrai plus. Normal. Je finis un peu mieux les 4 km sans mes douleurs au ventre. J'en cours au moins deux.
Bref, j'arrive à l'entrée de Chamonix. Une personne m'applaudit, puis deux, puis dix. Je suis dans la rue piétonne, la foule m'applaudit, me tend les mains pour que je les tape. Ils se trompent. J'ai envie de leur dire : Vous avez vu ma tronche, mon temps, mon classement ! Mais en fait non, c'est bien pour moi. J'ai de nouveau des frissons mais de plaisir. Je cours, je ne peux que courir ! Je vois la ligne, mes frères et mes supporters. Je passe la ligne. Je pleure.
Bref, 19h29
Bref, j'ai fait 103 km.
Bref, je suis au Grand Col Ferret (il me resterait 65 km)
Bref, j'ai fait l'UTMB......ou presque
#19894
Posté 04 septembre 2012 - 22:53
Décidément trop dur pour moi le vélo.
Bravo à toi.
#19895
Posté 04 septembre 2012 - 23:58
Attention ! Ces posts peuvent choquer un jaune public.
#19896
Posté 05 septembre 2012 - 00:05
Chapeau.
#19897
Posté 05 septembre 2012 - 05:46
#19898
Posté 05 septembre 2012 - 06:17
#19899
Posté 05 septembre 2012 - 06:45
J'ai quand même une question:
"Qu'est-ce que tu as bien pu faire comme connerie pour vouloir te punir à ce point ?"
Et pis quand même 103 kms ça fait un peu petite bite, faudra voir à t'y recoller l'année prochaine pour la totale !
Mais bon, sérieusement respect, affuté le gars !
#19900
Posté 05 septembre 2012 - 10:56
Tu le connais peut être, il habite dans le haut Jura.
#19901
Posté 05 septembre 2012 - 11:09
@PaL : c'est prévu de faire la totale un jour. Ca peut difficilement être autrement !
#19902
Posté 05 septembre 2012 - 13:43
@PaL : c'est prévu de faire la totale un jour. Ca peut difficilement être autrement !
Respect en tous cas !
#19903
Posté 05 septembre 2012 - 15:50
#19904
Posté 05 septembre 2012 - 15:54
#19905
Posté 05 septembre 2012 - 16:23
Attention ! Ces posts peuvent choquer un jaune public.
#19906
Posté 05 septembre 2012 - 18:03
Et ben tu vois, c'est prévu ! Va falloir par contre définitivement laisser le cerveau à la maison pour ça.
#19907
Posté 05 septembre 2012 - 18:18
SALL, The pride of Juraside
#19908
Posté 05 septembre 2012 - 18:53
Tiens, il devient quoi Astek ?
#19909
Posté 05 septembre 2012 - 20:17
Et merci pour le récit de ta course, ça fait peur et donne envie à la fois...
Source des données : Insee
(Mis à jour le 20 septembre 2008)
#19910
Posté 05 septembre 2012 - 20:27
mais ton histoire m'a filé l'envie d'aller aux chiottes (j'avais mal pour toi) désolé
jura cyclisme Le site du club cycliste du Jura.
#19911
Posté 05 septembre 2012 - 20:47
Et ben tu vois, c'est prévu ! Va falloir par contre définitivement laisser le cerveau à la maison pour ça.
Tu me prends pour un con ou quoi ?
L'Alien dit et les choses se passent.
Tiens dorénavant, l'Alien gagnera 10 000 €/mois.
Ah non, tiens
Attention ! Ces posts peuvent choquer un jaune public.
#19912
Posté 05 septembre 2012 - 20:58
Bref. Chapeau, bravo, je suis sincèrement admiratif. Depuis que j'ai couru un semi-marathon (un petit cinquième de ce que tu t'es tapé !!!) sur glace, sans crampons, de nuit, sous la pluie et le vent, par 3°C, j'ai la conviction profonde que les fondeurs sont de sacrés psychopathes Mais je les admire quand même...
#19913
Posté 05 septembre 2012 - 21:01
J'ai quand même une question:
"Qu'est-ce que tu as bien pu faire comme connerie pour vouloir te punir à ce point ?"
Et pis quand même 103 kms ça fait un peu petite bite, faudra voir à t'y recoller l'année prochaine pour la totale !
Mais bon, sérieusement respect, affuté le gars !
Nan mais clair.
Je connais les coins là bas et quand je vois comme je ressors cassé après une journée de marche, je n'imagine même pas la difficulté et la douleur en courant.
Bref, respect.
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Critères pour choisir un sport : si tu es grand, tu peux faire basketeur; si tu es costaud, tu peux faire rugbyman; si tu es con, tu peux faire footballeur.
#19914
Posté 05 septembre 2012 - 21:03
Bin, à gauche au début de la vidéo, short bleu, T-shirt blanc. C'est le 1er à valser.
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Critères pour choisir un sport : si tu es grand, tu peux faire basketeur; si tu es costaud, tu peux faire rugbyman; si tu es con, tu peux faire footballeur.
#19915
Posté 05 septembre 2012 - 21:59
A aucun moment il ne m'est venu à l'idée que ça pouvait être une course à pied, la fatigue sans doute.
Encore plus chapeau du coup. Par contre toi et tes semblables êtes complétement cintrés.
#19916
Posté 05 septembre 2012 - 22:05
Ou comment retirer ses lunettes de soleil sans les mains...
#19917
Posté 07 septembre 2012 - 15:22
Attention ! Ces posts peuvent choquer un jaune public.
#19918
Posté 08 septembre 2012 - 07:32
Ca peut être sympa. Pour avoir fait les sources de la Loue par Haute Pierre avec vue sur le Mont-Blanc cet été, c'es vrai que ça peut être magnifique la France (et la Franche-Comté en particulier).
#19920
Posté 09 septembre 2012 - 07:52
Ce week end, grand festival de spectacles dans la rue à Angers. Un artiste s'est blessé et sa troupe est remplacée au pied levé par Didier Super. Le principe du festival est d'avoir des spectacles ouverts à tous et gratuits. Une foule importante de petits cathos secs est dans les rues, avec évidemment des parents bien peignés, des tee shirts Lacoste, des jupes plissées, des barrettes dans les cheveux.
Et comme ces gens -là ne connaissent pas Didier Super, on en retrouve un certain nombre dans l'assistance quand commence le spectacle. héhéhhé qu'est-ce qu'on a ri.
SALL, The pride of Juraside