Posté 23 décembre 2011 - 09:11
Du site du Pays.
FC Sochaux Mecha Bazdarevic : « Il y a des choses que je n’accepterai plus »
le 23/12/2011 à 05:02 par Propos recueillis par Sébastien Daucourt
Bazdarevic : « Oui, j’ai déjà pensé à partir ». Photo Lionel Vadam
Bazdarevic : « Oui, j’ai déjà pensé à partir ». Photo Lionel Vadam
Au lendemain du coup de massue reçu face à Ajaccio, Mecha Bazdarevic, l’entraîneur du FCSM, a bien voulu revenir sur la situation de crise dans laquelle son équipe est plongée. Tout en promettant des changements dès la reprise en janvier.
Sa nuit a été courte. Blanche, ou presque. C’est donc avec les traits tirés, et un moral fluctuant entre dépit et combativité que Mecha Bazdarevic nous a reçus hier après-midi dans son bureau de Bonal. L’occasion de revenir longuement avec lui sur la situation très difficile traversée par son équipe, et sur les décisions qu’il compte prendre pour redresser la barre dès le mois de janvier.
Mecha, vous venez de visionner à nouveau ce match face à Ajaccio. Comment le FC Sochaux a-t-il pu le perdre ?
Encore là, oui, je me dis que ce n’est pas possible d’avoir perdu contre eux. On n’a pas fait un grand match, mais on était tellement supérieurs qu’à la mi-temps il doit y avoir 2-0 sans qu’il y ait à crier au scandale. Moi, je m’attendais à ce que ce soit la guerre face à Ajaccio, mais il n’y a même pas eu de tacle, rien… Mais on est tellement dans une mauvaise passe, dans un état d’esprit catastrophique, qu’on a quand même perdu contre eux.
Il faut dire qu’après leur premier but, on n’a senti aucune réaction de votre équipe…
Et pourtant, j’ai encore essayé de les secouer à la mi-temps. On savait que ce match contre Ajaccio allait être très compliqué face à cette équipe qui n’a rien à perdre. Mais en effet, dès qu’on a pris le but, on a senti une grande fébrilité, et un manque de volonté de se venger, d’aller chercher l’égalisation. C’est bête à dire, mais un match comme ça, on doit le finir avec trois ou quatre cartons jaunes. Là, rien, pas un tacle, rien. C’est ça que je ne supporte pas. Je sais que je suis responsable de certaines choses. Mais il y a des trucs que j’ai subi de la part de certains joueurs, et si on travaille encore ensemble, je n’accepterai plus.
Cela veut-il dire que vous allez profiter de la trêve pour remettre des choses à plat ?
Oui. Je reste toujours dans le même esprit que le premier jour. Ce qui m’a vraiment intéressé en venant ici, c’est amener cette grinta que j’ai toujours en moi, cette communion avec le public également.
Mais pourquoi n’avez-vous pas encore réussi à transmettre tout cela ?
Je pense qu’on vit ici, depuis quelques années, dans un certain confort, dans une fausse image. Or, moi, même si les gens me voient comme quelqu’un de gentil, il faut savoir que j’ai un sale caractère. Les joueurs disent que je suis parfois trop dur avec eux même. Mais je vais tout faire pour que mon message passe.
À la fin du match contre Ajaccio, vous aviez pratiquement les larmes aux yeux sur le banc. Était-ce juste une impression ?
J’étais malheureux, oui. Je suis quelqu’un de sincère, et là, oui, j’avais envie de pleurer. J’ai envie de pleurer quand je vois mes joueurs battus, et surtout quand je les vois battus sans qu’ils répondent. Ça ne me ressemble pas. Moi, ce que je veux, c’est que les gens viennent au stade et que, même si on joue mal, ils disent : « P…, ils ont quand même mouillé le maillot, ils ont tout fait ». Pour moi, cette moralité, ces valeurs, c’est très important.
Qu’avez-vous ressenti mercredi matin en ouvrant votre journal, et en voyant votre équipe 19 e au classement ?
(Dépité) Pfff, je n’ai même pas voulu regarder. Je n’ai pas de mots pour le dire. Mais là, je ne suis même pas dépité. J’ai plutôt envie de revanche.
Pendant ces quatre mois difficiles, avez-vous déjà pensé à prendre votre sac et à démissionner ?
Franchement, oui. Ah oui !
Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ?
Parce que j’aime ce que je fais, et j’ai toujours confiance en ce club, en cette équipe. Malgré ce qui s’est passé, je crois en ce groupe, on a quelque chose à faire ensemble. Quand j’ai signé, il y avait le papier, mais aussi un contrat moral avec ce club, avec ses supporters. Moi, je m’imaginais des fois aller communier avec les supporters, partager avec eux, les saluer, exulter. Depuis mon arrivée, je n’ai pas eu une seule occasion de le faire. Parce que depuis l’affaire Maïga-Anin par exemple, je sens que les choses sont mal embarquées.
Cela vous inquiète-t-il de voir que des incidents commencent à intervenir entre joueurs et supporters ?
Oui, mais ça ne me surprend pas vraiment. Quand on voit ce que certains joueurs ont fait… franchement ils sont allés trop loin. Il y a des limites. Je ne suis pas là pour défendre les supporters, mais des fois, je peux les comprendre.
Clairement, voulez-vous encore de Maïga et Anin dans votre effectif en janvier ?
Comme ils étaient là, non. Avec moi, ce ne sera plus possible. Je pense à eux, voire à d’autres. Inconsciemment, avec leurs histoires, leurs affaires, ils ont détruit le travail.
Pensez-vous qu’il y aura de nouveaux joueurs à Sochaux en janvier ?
Je le pense, et je l’espère pour nous tous.
le 23/12/2011 à 05:02 par Propos recueillis par Sébastien Daucourt
"Peppone est un âne ! " Madame Christina.