Posté 28 avril 2010 - 06:17
Le ras-le-bol de Francis Gillot
Francis Gillot, assez énigmatique hier, n’a pas caché son agacement quant à l’environnement actuel. Cette fin de saison semble décidément bien longue… Photo Lionel Vadam
Agacé par la situation actuelle, le coach sochalien réaffirme à l’envi que le maintien de Sochaux en Ligue 1 devrait satisfaire tout le monde. Sa lassitude transpire.
La soirée qu’il a vécue, comme bien d’autres, samedi dernier a forcément laissé quelques stigmates. Entre la « claque » reçue sur le terrain, les quelques quolibets descendus des gradins de Bonal, l’overdose n’est pas loin pour Francis Gillot. « Je ne cherche surtout pas à me justifier, je connais juste déjà le scénario » lance t-il amer.
Francis, la soirée de samedi n’est visiblement pas digérée…
On a pris une claque, c’est clair. On ne s’attendait pas à ça. Encore une fois, c’est une mauvaise spirale dans laquelle on ne prend plus de points. Quand je compare le parcours de Marseille, qui a joué le même nombre de matches dernièrement, ils auraient dû faire trois points. Auxerre serait donc devant. ça va donc très vite et c’est aussi pour ça que je crois qu’il y a beaucoup de vagues pour des choses qui auraient en réalité pu bien tourner.
Est-ce à dire que vous avez du mal à accepter les critiques de samedi ?
Samedi soir, on finit le match devant avec Butin, Privat, Dias, sans compter le petit Duplus qui a 19 ans. En début de saison, c’est l’ossature de l’équipe CFA. À partir de là, ce qui s’est passé fait partie des choses auxquelles on peut s’attendre.
L’objectif cette saison, c’était le maintien, il est acquis à 95 %
Et ça vous agace que ce ne soit pas compris…
Mais attention, quand je parle des jeunes devant, ce n’est absolument pas péjoratif. J’essaye depuis le début d’équilibrer. Sauf que quand tu as trois ou quatre joueurs qui ne sont pas là, eh bien je ne peux plus faire. Les jeunes se retrouvent là, pas encadrés. Moi le truc, c’est que les gens ne comprennent pas que l’objectif du club : c’était le maintien. Il est acquis à 95 %. Alors oui, on l’a fait deux fois, il fallait plus ce coup-ci…
Le revers en coupe à Monaco a t-il accéléré ce phénomène ?
Non, je ne le pense pas. Ça aurait fait des matches en plus. Et aujourd’hui, des matches en plus, on fait comment quand vous êtes sur les rotules ? Après, oui, la manière a fait mal. Mais ce sont surtout les blessures qui pèsent. Des fois, je me retrouve sans « côté ». Je ne peux même pas jouer avec trois milieux, car je ne les ai pas. Mais ça, les gens ne le savent pas.
Vous êtes usé de cette situation…
Oui, mais ce que je dis là, je l’ai déjà dit. Encore une fois, l’objectif était le maintien. À partir du moment où il est en passe d’être atteint, et qu’il y a le feu au club, c’est bien que quelque chose ne va pas. Les joueurs le sentent aussi. Ils ont besoin d’aide, et réclament du renfort, ils ne sont pas fous. Ils savent ce qui se passe.
Je sais ce qui va se passer
Est-ce que ça va vous amener à avoir une réflexion personnelle pour l’avenir ?
Mais le scénario, ça fait longtemps que je le connais ! Moi je suis venu ici pour sauver le club. Mais regardez ce qu’a dit Pierre Wantiez (NDLR : notre édition du 17 avril). Sochaux finira en Ligue 2 s’il continue comme ça. Ce qui se passe aujourd’hui au club, je pensais honnêtement que ce serait arrivé avant. De toute façon, en perdant Erding l’été dernier, je savais qu’on souffrirait. Le scénario, je le connais, il ne faut pas me la faire à moi.
C’est-à-dire ?
Je ne veux surtout pas me justifier. Je sais que je bosse, que mon staff bosse. Je sais aussi que mes joueurs ne sont pas des tire-au-flanc, ce ne sont pas des petits c. J’essaye donc juste d’anticiper les choses. Je sais ce qui va se passer…
Propos recueillis par Maxime Chevrier (Le Pays)
Sochaux COMTOIS NENNI TA FOI