Tu peux reprocher mille choses à Zemmour, mais en aucun cas celle de ne pas être "intelligent", c'est-à-dire de ne pas maîtriser son environnement.
Les six derniers mois, aboutissement d'une maturation idéologique de quinze années, suffisent à démontrer tout l'inverse.
Je n'osais le dire, de peur d'être immédiatement catalogué comme un suppôt du nouveau Satan, donc mieux vaut que ça vienne de toi, tu devrais y échapper.
Zemmour a probablement beaucoup de défauts mais il ne manque aucunement d'intelligence !
Je n'ai plus aucune pudeur à considérer les choses pour ce qu'elles sont.
Ceux qui se revendiquent d'une gauche totalement sinistrogyre, vautrée dans l'identitarisation des individus plutôt que dans l'écriture d'un récit collectif, ont une part essentielle dans l'ascension d'un type qu'ils conspuent à longueur de journée, persuadés que cela constitue en plus de leur médiocrité culturelle un argument politique supplémentaire.
Des enfants de l'individualisme néolibéral, convaincus que leur nombril a valeur d'universel, que leur morale a valeur d'éthique et que leurs sacro-saints droits, allant jusqu'à l'autodétermination totale, dépassent toutes les entités qui ont constitué notre bien commun à travers l'Histoire, le bon comme le mauvais.
Diaboliser l'État-nation (qui, jusqu'à preuve du contraire reste la seule entité susceptible de fédérer des individus par-delà leurs différences ethniques, sexuées, religieuses ou ce que vous voudrez dans un même ensemble, et leur permettant par la même occasion de se distinguer d'un autre groupe par partage de valeurs, coutumes ou expériences qui leur sont propres), la souveraineté, le peuple précarisé, les institutions et j'en passe, c'est envoyer dans les bras de Zemmour tous ceux qui n'en peuvent plus de leurs délires néo-bourgeois qui n'existent que parce qu'ils sont 117 à faire beaucoup de bruit sur Twitter.
Je les conchie autant que je méprise Zemmour pour ses degueulis sur Dreyfus, son édifice maurrassien savamment charpenté des années durant et ses attaques gravissimes contre les contre-pouvoirs.
Ils sont des nullités qui font passer "la gauche" pour ce qu'elle n'a jamais eu vocation à être, un ramassis d'êtres sans consistances, obnubilés par leur petit ego et leur perception toute personnelle de ce que sont le Bien et le Mal.
Un élément me permet de catégoriser la couardise de quiconque se revendique de "gauche" : Mila. N'importe quel énergumène qui n'aurait pas le courage d'apporter un soutien franc et massif à cette jeune fille, dont la vie est massacrée depuis deux ans pour une pathétique grossièreté lancée un jour sur un réseau social, ne mérite aucune considération et surtout pas le droit de se dire "de gauche", parce que c'est précisément cette lâcheté qui permet aujourd'hui à un scribouillard et un faussaire d'être en position d'entrer à l'Elysée.
Je ne supporte plus le rapt que subit mon "camp" par ces escrocs, et je me battrai avec mes modestes armes pour faire comprendre à "la gauche" que ce n'est pas en s'opposant par pur principe à Zemmour qu'ils se construiront une légitimité, une crédibilité, une cohérence intellectuelle et un corpus idéologique, mais en revenant à ses fondamentaux et en combattant ses adversaires sur le terrain des idées, et non de la morale.