Il n’y a en effet aucune raison pour que des biens prennent de la valeur rien qu’en vieillissant. Mais le problème n’est pas là, ce qui régule ce marché n’est pas l’âge moyen des biens sur le marché mais uniquement la loi de l’offre et de la demande.
Les professionnels de l’immobilier n’ont pas forcément un intérêt à voir les prix augmenter la seule chose qui les fait vivre c’est le nombre de transactions. Alors on pourrait croire qu’une baisse générale des prix relancerait le marché mais c’est mal connaitre Monsieur tout le monde dans ce domaine. Lorsque les prix baissent, le nombre d’acheteurs augmentent mais les propriétaires ne vendent plus, sauf bien sûr en cas d’obligation. La pénurie arrive très rapidement et la tendance s’inverse. Il ne faut pas oublier que c’est le particulier qui régulent ce marché et que si la majorité de la population a plutôt tendance à être très généreux avec l’argent des autres il en est tout autrement lorsqu’il s’agit de ses propres deniers.
En Espagne ils sont + de 90% à être propriétaires alors que chez nous il n’y en a 60% donc le marché immobilier Espagnol est complètement différent du notre car en plus ils ont continué à construire massivement et maintenant il n’y a plus d’acheteur . Donc dans ces conditions on peut imaginer une forte et durable baisse des prix mais je ne vois pas comment cela pourrait arriver en France.
L’Allemagne c’est encore autre chose puisqu’il y a moins de 45% de propriétaires et si comme tu le dis ils peuvent se payer de belles bagnoles c’est juste parce qu’ils n’aspirent pas à devenir propriétaire de leur logement. La voiture chez eux est une marque de reconnaissance sociale alors que chez nous c’est plutôt la maison. Donc là il ne s’agit qu’une grosse différence dans les priorités. Les prix de l’immobilier ont beaucoup baissés parce qu’il y a plus d’offres que de demandes, en France c’est toujours l’inverse et ça le restera tant que les Français mettront le logement dans ses priorités
C'est beaucoup plus compliqué que la simple loi de l'offre et de la demande. Sauf exception (Paris notamment), il n'y pas de pénurie d'offre. On a même construit plus de logement depuis 25 ans en proportion par rapport à la croissance de la population.. Pour preuve, les loyers ont eux très peu augmenté.
Citation
La psychologie joue un rôle fondamental dans la détermination des prix de l'immobilier. Une expérience réalisée par les économistes Karl Case et Robert Shiller met en évidence ces phénomènes d'une manière empirique. En effet, en mai 1988, ils soumettent 3870 ménages américains à des questionnaires sur leurs sentiments par rapport aux évolutions récentes du marché dans 5 villes. Les cinq marchés immobiliers sont caractérisés par des états très différents :
•plein boom à San-Francisco et à Anaheim en Californie
•phase de correction suite à bulle à Boston
•et enfin un marché stable à Milwaukee.
Pour une écrasante majorité des sondés, les réponses sont loin d'être en phase avec les fondamentaux montrant une quasi absence de connaissance des mécanismes sous-jacent au mouvement des prix. A la question: « Les prix de l'immobilier explosent. Si je n'achète pas maintenant, je ne pourrais plus acheter une maison plus tard », 74 % ont répondu positivement en Californie, 40 % à Boston alors que le marché est en baisse et 28 % à Milwaukee. Majoritairement, ce sont donc dans les marchés en phase de boom que les mythes se développent et se propagent, les relations individuelles jouant un rôle prépondérant.
Finalement, en général les investisseurs ont une connaissance sommaire des fondamentaux économiques et les espérances, attentes psychologiques jouent un rôle majeur sur la détermination du prix que les gens sont disposés à payer pour un bien immobilier.
De nombreux mythes concernant l'immobilier existent à travers le monde et les âges :
•L'immobilier ne fait que monter.
•Le mythe de la pénurie.
•Le mythe d'achats massifs d'étrangers.
•Le mythe du mini baby-boom des années 2000-2001.
•Le mythe de la hausse du nombre d'étudiants.
•Le mythe du marché local déconnecté des fondamentaux du marché.
•Le mythe du mauvais entretien du parc immobilier alors que la France bénéficie du meilleur parc d'Europe.
La théorie de Robert Shiller est que ces mythes s'auto-alimentent grâce aux relations, discussion entre personnes mais aussi l'amplification par les médias provoquant un phénomène d'emballement aboutissant à la hausse brutale des prix et à une bulle.
Qu'est-ce qui a alimenté cette bulle ? L'Etat d'abord, avec tous les dispositifs mis à la disposition des acheteurs : PTZ, PTZ+, taux bas, allongement de la durée du crédit jusqu'à 30 ans,... Sans compter les banquesqui accordaient des crédits très facilement.
Les particuliers ensuite qui ont vu là un moyen de réaliser une grosse PV. La cupidité des particuliers leur a fait se tirer une balle dans le pied, alimentant ansi une bulle dont ils ressortent perdants. Pour le primo accédant, l'immobilier est très cher. Pour celui qui revend pour racheter (la plupart des transactions), le delta entre son prix de vente et son prix d'achat est très important. Beaucoup plus que dans un marché hors bulle.
En outre, il y a un aspect que tu négliges. Il s'appelle spéculation. Il n'y a pas que les particuliers à se gaver dans ce marché.
Sinon, bien entendu que les agents immobiliers ont intérêt à ce que le marché soit haut. Ils sont au % du montant de la transaction (en général 5% mais il n'y a pas de règle). Il vaut mieux vendre 2 maisons dans un marché bullesque que 5 dans un marché crachiste.
Il suffit de regarder le nombre d'agences immobilières depuis 10 ans. En 2000, dans ma ville de Lure (8.000 habitants), il y en avait 2; aujourd'hui, il y en a une dizaine.
A Munich la dernière fois, j'ai été frappé par ça : aucune agence immo dans (l'immense) rue pietonne.
"Les socialistes, c'est comme Christophe Colomb, quand ils partent, ils ne savent pas où ils vont et, quand ils arrivent, ils ne savent pas où ils sont" © Winston Churchill
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Critères pour choisir un sport : si tu es grand, tu peux faire basketeur; si tu es costaud, tu peux faire rugbyman; si tu es con, tu peux faire footballeur.