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beIN Sports dans la course
En menant des négociations sur quelques matches de L1, la L2 et les droits internationaux,
le diffuseur franco-qatarien paraît prêt à faire des efforts pour que la LFP obtienne le montant
global espéré, proche de 900 M€, pour ses droits télévisés.
Le président de la LFP, Vincent Labrune, et Yousef al-Obaidly, le directeur général de beIN Sports, se saluent avant le match de Coupe de France entre Orléans et le PSG, hier soir.
Au départ, il semblait assez improbable que beIN Sports participe activement aux enchères sur les droits de la Ligue 1 pour la période 2024-2029. Pendant des mois, le diffuseur franco-qatarien a en effet assuré en coulisses ne pas vouloir faire de folies sur le marché des droits.
Son intention affichée était de ne plus perdre d’argent et de s’appuyer sur son contrat de distribution avec le groupe Canal+, qui lui verse autour de 250 M€ par saison. L’échéance de cet accord, tacitement reconductible pour cinq ans, est fixée à juin 2025. La Ligue 1 n’étant a priori pas obligatoire pour renouveler ce contrat, l’intérêt de beIN d’acquérir quelques matches de l’élite pour le marché français peut donc sembler limité.
Mais dans les faits, les dirigeants de beIN Sports envoient régulièrement des signaux positifs depuis le début de la commercialisation des droits de la L1. Une longue réunion s’est tenue, le 13 novembre, à Paris en présence de Vincent Labrune, le président de la Ligue, et de Yousef al-Obaidly, le directeur général de beIN Sports. Un nouveau signal après que la chaîne franco-qatarienne a formulé, le 16 octobre, une offre qualitative sur l’ensemble des lots de la L1. Même si comme tous les autres diffuseurs, beIN Sports n’a finalement pas formulé de proposition financière, estimant que le prix affiché de 800 M€ par saison pour l’ensemble des rencontres était prohibitif.
Une autre rencontre a eu lieu en début de semaine entre le président de la LFP et Nasser al- Khelaïfi, président du PSG, mais aussi de beIN Media Group. Celui qui est aussi patron de l’ECA, l’association européenne des clubs, suit le dossier de près. Il semble vouloir éviter un accident industriel pour la L1, qui serait forcément pénalisante pour son club. Le PSG a en effet besoin d’un bon niveau de droits au niveau national pour le fair-play financier de l’UEFA. Un échec de l’appel d’offres pourrait aussi déstabiliser la LFP, ce qu’il ne souhaite pas.
DAZN a un peu augmenté son offre très récemment
Hier soir, dans les tribunes du stade de la Source, pour le match de Coupe de France entre Orléans et le PSG, Vincent Labrune (originaire d’Orléans) et Yousef al- Obaidly affichaient leur complicité. Garant de l’équilibre économique de beIN Sports, le Qatarien est prudent, mais il a poursuivi les discussions avec le patron de la LFP sur la L1, la L2 et les droits à l’international.
Si elle se concrétise, la participation du diffuseur franco-qatarien à la L1 pourrait prendre la forme de deux ou trois matches, en appui de DAZN, seul acteur du dossier à avoir fait une offre ferme sur l’ensemble de droits du Championnat de France. Au départ assez basse, l’offre du « Netflix du sport » a un peu augmenté très récemment.
La seconde option pour la LFP est de coupler l’offre de DAZN avec Prime Video, la plateforme d’Amazon qui retransmet déjà sept matches de L1 sur neuf, dont les dix meilleures rencontres de la saison, pour 250 M€ (Canal + diffuse deux affiches payées 332 M€).
Prime Video ne veut plus payer de tels montants, mais pourrait se laisser convaincre de prendre une rencontre en exclusivité (peut-être un choix 3), dans la case du vendredi, et voire deux autres en co-diffusion avec DAZN pour un montant revu à la baisse, mais qui permettrait à la LFP de s’en sortir. Dans ce climat compliqué, la Ligue espère quand même atteindre un montant global pour ses droits (nationaux et internationaux) proche de 900 M€.
Depuis quand Bein est franco-qatarien?