Je ne résiste pas au plaisir de poster ici la dernière livraison du blogueur footballistico-politique "degôche", Bruno Roger-Petit sur ce qu'il pense des ultras.
http://blogteam.spor...isparaitre.htmlLe lien ne fonctionne pas.
Bizarre, il fonctionnait tout à l'heure.
Le mec aurait-il eu des scrupules et retiré le texte ?
Il a été retiré.
Incidents du Trocadéro : les Ultras du PSG se sont condamnés à disparaitrePar Bruno Roger-Petit le 15 mai 2013 9h14 | 8 CommentairesDans dix ans, personne ne se souviendra des Ultras du PSG. Dans dix ans, le stade du PSG, le Parc des princes rénové, agrandi ou reconstruit accueillera un public aujourd'hui semblable à celui de Manchester, Arsenal, Chelsea... Dans dix ans, la politique menée par les pouvoirs publics et les directions du PSG depuis 2010 aura porté ses fruits. Le phénomène Ultra (et son virus dérivé, le hooliganisme, lui même victime du virus casseur) ne sera plus qu'un souvenir. Le processus de substitution du public du PSG sera parvenu à terme. Une génération suffira.
Les incidents de lundi soir, au Trocadéro et certains quartiers de Paris ont achevé les derniers espoirs des Ultras. Ce n'est pas demain qu'ils pourront revenir au stade. En organisant une petite manif parallèle, entre anciens de la tribune d'Auteuil d'avant le plan Leproux, à ce qui devait être la fête du Trocadéro, en offrant aux casseurs de tous horizons l'occasion de s'engouffrer dans la brèche qu'ils ont eux-mêmes ouvertes, en laissant certains d'entre eux participer aux affrontements, ils ont participé à la mise à mort définitive de leur mouvement (lire ICI*). On ne discute pas avec des gens qui prennent des initiatives irresponsables.
Les dirigeants du PSG (et les pouvoirs publics) ont désormais beau jeu d'opposer une fin de non-recevoir définitive à la demande perpétuelle de concertation formulée par le dernier carré des Ultras canal historique. Et tant pis pour les Ultras pacifiques et honnêtes, car il en existe, ceux-là seront victimes de leurs petits camarades. C'était inévitable. Nasser El-Khelaïtfi, le représentant du Qatar qui tient le PSG, ne laissera pas passer l'occasion.
En vérité, les Ultras n'ont plus leur place dans le modèle économique, culturel, social et sociologique du football d'aujourd'hui. Le football, spectacle sportif généraliste, n'a pas besoin de leurs abonnements (trop faibles) et de l'ambiance qu'ils étaient si heureux de mettre dans le stade (trop anxiogène, agressive et excluante). Le stade du 21e siècle est un théâtre, ce n'est plus une arène. C'est un endroit ou vont naitre des générations de supporters bon enfant, qui se transmettront, à l'anglaise d'aujourd'hui, la culture club, mais de manière apaisée et tranquille. En outre, ce nouveau public, plus bourgeois et CSP+ est susceptible de consommer davantage football en produits dérivés de la même façon qu'il est prêt à débourser davantage pour une place ou un abonnement. L'ultra des tribunes populaires rapporte peu et dissuade des supporters plus rentables de venir au stade : il est condamné à terme, au PSG comme en France, comme partout où l'économie du football se développe.
Il n'y a plus que les Ultras (et une certaine presse à la fois nostalgique et complaisante, tels nos amis de So Foot ou de Rue89 sport-
ICI -) pour pleurer sur la disparition des Ultras, de leurs fumigènes, de leurs banderoles et de leurs cris. Le système les a condamnés depuis longtemps, et pour tout dire, le nouveau public du Parc des princes s'en fout complètement de leurs états d'âme. Le nouveau public du Parc préfère venir assister à un match tranquille, sans risquer d'assister, à la sortie du stade, à une bagarre ultra violente entre membres d'Auteuil et de Boulogne pouvant se terminer par une mort d'homme. Le nouveau public du Parc ne veut plus aller dans un stade transformé en camp retranché et comme assiégé par des milliers de CRS. Le nouveau public du Parc veut être comme devant sa télé, et peu lui importe que l'ambiance du stade ait perdu quelques décibels.
Les Ultras vont mourir parce qu'ils n'ont pas d'avenir et ne seront pas remplacés. Ils incarnent le monde d'avant, et leur refus de toute adaptation aux exigences de la planète football les condamne. La pureté sans compromis, c'est très joli, c'est très noble, mais c'est la fin assurée. Le monde du football, au PSG comme ailleurs, n'a plus besoin d'eux.
Les Ultras n'ont pas d'avenir parce qu'ils n'ont pas compris qu'ils sont économiquement, socialement, sociologiquement et culturellement inadaptés au football d'aujourd'hui.
* lien qui renvoie à l'article de SoFoot