Je fais un petit HS pour toi.
Si ça intéresse vraiment du monde on peu ouvrir un sujet.
Source Barricata.
"C'est en Grande-Bretagne, à la fin des années 60, que le mouvement skinhead voit le jour. Il est le résultat de la rencontre entre les hard mods anglais et les rude boys jamaïcains.
Les hard mods constituaient la frange prolétaire des mods qui, à cette époque se dirigeaient vers la mouvance hippie. Ces mods purs et durs refusaient d'intégrer un mouvement instigué et supporté principalement par les enfants des classes bourgeoises. En effet, comment parler de paix, de spiritualité, de délires mystiques et psychédéliques, alors que partout ne règnent qu'injustice économique et violence sociale. Ces mods ne pouvaient se reconnaître dans les facéties bourgeoises d'une jeunesse dorée en mal de sensations fortes.
C'est donc tout naturellement dans leurs quartiers, dans leurs rues, qu'ils ont rencontré les immigrants jamaïcains et antillais, et plus particulièrement les rude boys.
De cette rencontre multiraciale et multiculturelle, et de ce refus de compromis avec la bourgeoisie marquant l'affirmation de l'appartenance à la working class, nait le mouvement skinhead. Par essence, anti-raciste et prolétaire.
A ces débuts, le mouvement n'est pas politisé. Si ce n'est, comme pour toute autre partie du prolétariat, certains ayant pris conscience de l'intérêt de classes et de la nécessité de la lutte et de l'engagement.
C'est aussi de cette époque que date le look skin : Un mélange de fringues destinées à singer les bourgeois et de tenues de travail. C'est ainsi qu'apparaissent pour la première fois le port des chaussures de sécurité (tels les Doc Martens), en référence aux origines prolos
En 1977 éclate la tempête punk, et avec elle le mouvement skinhead connaît un renouveau.
Mais là aussi, alors qu'une partie de la scène keupon tourne vers le plastic punk (aujourd'hui appelé MTV punk) où la rebellion n'est plus qu'une simple vue de l'esprit, avant de devenir un produit commercial de plus, quelques groupes (tels SHAM 69 ou THE BUSINESS) se radicalisent plus sur des positions de classe et une expression working class. C'est la naissance de la Oi ! (Oi ! : Abréviation argotique cockney de "Hey you !").
Et c'est à cette période qu'entrent en jeu les idées d'extrême-droite.
De tout temps, l'extrême-droite a recruté dans le Lumpen-proletariat. Et le mouvement skinhead n'a pas échappé à cette règle. D'autant que l'absence d'idéologie politique précise dès le début du mouvement a fortement contribué à faire passer certaines idées puantes chez certains. Le National Front, et consorts, a donc tout naturellemnt tenté de récupérer cette scène dans laquelle se trouvaient des jeunes exploités ayant envie de réagir, mais sans véritable conscience ni culture politiques. Apparaissent dès lors les "skins" fachos, que les skinheads appellent Boneheads.
A cette fin des années 70 et début 80, c'est aussi le revival ska avec le mouvement 2-TONE (tels THE SPECIALS, BAD MANNERS ou MADNESS). Ce renouveau permet aux skinheads de (se) rappeler les racines et origines du mouvement en portant le damier noir et blanc SKA, symbolisant l'antiracisme et l'unité.
Mais les médias, toujours à l'affut du sensationnel, voient dans la dérive de certains une putain d'aubaine. Dès lors, pour l' "opinion publique", le mouvement skinhead est assimilé aux errements sanglants et criminels de quelques groupuscules boneheads.
En réaction à cet amalgame, fruit de la course à l'audience des mass-media, se créent des tendances comme les SHARP (SkinHeads Againt Racial Prejudice - Skinheads contre les préjugés raciaux) ou encore les RASH (Red and Anarchist SkinHeads). Au sein de ces derniers s'affirme bien la nécessité d'un engagement politique radical et d'une veritable transformation sociale et économique, et de ne plus simplement se contenter d'un anti-racisme bon teint et de principe.
'Tain j'avais pas vu ça.
Ouais cet historique est connu comme un des plus exacts, mais bon, y a des passages comme celui-là :
Par essence, anti-raciste et prolétaire.
C'est limite du révisionnisme. A l'époque il n'y avait pas d'antiracisme car c'était pas (encore) devenu un problème pour ces jeunes qui vivaient ensemble plutôt bien. Les seules embrouilles entre couleurs de peaux différentes étaient souvent dues à des meufs (et ouais, encore !).
Il faut pas oublier aussi que quelques gangs de skinheads pratiquaient la chasse aux gens qui selon eux refusaient d'adopter les valeurs de la working class britannique, et surtout ses mouvements socio-musico-vestimentaires (mods, teds, skins etc) : les étudiants étrangers, les touristes (particulièrement les Français d'ailleurs), et une grande partie de la récente immigration indo-pakistanaise. Ce n'était pas une majorité, mais ça a existé. A noter que les blacks ne rechignaient pas à "enfoncer la boot dans le Paki". C'était donc une histoire de culture plus que de racisme, de défense de territoire (le quartier, le style, la musique).
C'était un comportement minoritaire et surtout propre à cette époque. Il existait tout de même des bandes de skins d'origine pakistanaise.
Quant au terme de "hard mod", il est contesté car finalement, cette frange du mouvement n'a jamais vraiment existé. Les journalistes ne savaient pas comment appeler ces "nouveaux mods" au style plus affirmé encore et plus "choquant" que leurs prédécesseurs. Ils ont inventé des appellations comme hard mods, pinheads, et celle qui est restée est skinhead, car le point commun de tous ces jeunes c'était avant tout leur coupe de cheveux copiée de celle des GI's américains, et complètement en décalage avec ce qui se faisaient à l'époque, tant dans la rue que dans la bourgeoisie. Certains étaient virés des écoles à cause de cette coupe jugée provocante ! Idem pour leurs fringues.
Bref, l'historique du feu-site Nono RDH est pas mal, mais un peu orienté lui-même philosophiquement, à vouloir faire à tout prix des militants de types qui voulaient juste vivre leur trip musical et vestimentaire sans qu'on leur casse les couilles. Si aujourd'hui les skins sont assez politisés, ils le doivent à la période post-punk, où contrairement aux glorieuses années 60, les jeunes étaient en galère de boulot, d'éducation, d'argent... Ca correspond à la fin de la prospérité du Royaume-Uni, à l'arrivée de Thatcher la pute, et donc aux premières réponses extrémistes face aux problèmes socio-économiques de l'époque. Rejet de l'immigration, fracture consommée entre working class et middle-upper class, émeutes ethniques à Brixton, manifestations punks... Le punk a largement contribué à "politiser" ou du moins à donner une conscience sociale à beaucoup de jeunes. Pas forcément en bien. D'où l'apparition de skins aux manifs du British National Party ou du National Front. Mais encore une fois, c'était des types parmi tant d'autres. Ils ne sont pas devenus fascistes et racistes parce qu'ils étaient skins. D'ailleurs la majorité des skins en GB a toujours été parfaitement apolitique. Les fringues et le son comptaient beaucoup plus que le reste. Les types ne mettaient pas de fringues de marque pour "singer le bourgeois" (dialectique quand tu nous tiens), ils les mettaient car ils trouvaient ça classe et point barre. D'ailleurs les classes plus aisées ne mettaient pas ces marques-là, qui étaient grandement non conventionnelles et de toutes façons très connotées.
Bref, c'est à la fois beaucoup plus simple et compliqué que cet historique, pas mauvais mais très orienté.
J'en profite pour dire que Desmond Dekker (notre photo) est mort hier et que ça fait chier. C'était un des chanteurs jamaïcains (comme Laurel Aitken, Prince Buster, Derrick Morgan etc) adoré des skinheads du monde entier.