Mais bon ça veut dire qu'il ne faut pas se démonter quand on perd un match, voire 2 ou 3 matchs, et garder sa philosophie. C'est là que tu ramèneras du monde au stade d'ailleurs et que tu verras des scénarios qui font envie de revenir...
On connaît la capacité, notamment celle des supporters, à s'arracher les veines au cure-dent à la première défaite venue, promettant l'enfer, le goudron, les plumes et les sauterelles à l'équipe lorsqu'elle a le malheur d'être 12ème à la 2ème journée. Combien de fois avons-nous lu que "cette fois", c'était fini pour la montée en février, en janvier, en décembre et même en septembre après chaque défaite venue, avant de lire les mêmes expliquer en long et en large pourquoi il était bon d'y croire après une victoire ?
Certains parlaient de descente en National au match de Chambly. Avant le match retour, oui, mais à la 88ème l'unité du match aller, aussi.
Je suis vacciné contre cela, ça fait 15 ans que je suis sur forum, on m'a promis la descente en 2008, en 2009, en 2010, en 2011 un peu moins, en 2012, en 2013, en 2014 ... bon ben au bout d'un moment, tu vises forcément juste. Mais si t'as une majorité de supporters qui est incapable de penser contre elle-même, de prendre une bonne respiration après une déroute ou une série de matchs compliquée, de se dire qu'avec la victoire à trois points, tout peut aller très, très (très) vite dans ces championnats, tu n'aides pas non plus à créer un environnement serein.
Il faut un entraîneur qui parvienne à faire abstraction de cette donnée psychologique, parce que force est de constater que beaucoup de supporters en sont incapables.
Je trouve, par exemple, assez symptomatique ce qu'il s'est passé ces dernières semaines. Nous avions une chance d'accrocher les barrages. Elle était mince. Tout le monde le savait, tout le monde savait pertinemment qu'il y avait beaucoup plus de risques de jouer en L2 l'an prochain qu'en L1, il ne fallait pas être devin pour le dire, et pourtant, que lisions-nous ? "Ah ben on ferait mieux de se concentrer tout de suite sur l'an prochain", "ça sert à rien d'y croire, on y arrivera pas", "préparons tout de suite la saison prochaine et laissons Weissbeck sur le banc" ... Qui pour juste se mettre en ordre de marche derrière l'équipe et alea jacta est ? Les ultras l'ont fait, ils ont accompagné les joueurs avant le match contre Guingamp. Pas de de calcul, un immense bravo à eux. Mais derrière eux ? Rien. Les joueurs ont eu le malheur de se prendre les pieds dans le tapis et bim, les voilà redevenus des moins que rien, "on ne montera jamais, ceci, cela".
Je suis un peu circonspect face à cette attitude.
Je vais regarder le match tout à l'heure avec la conviction à 99% que nous jouerons en L2 l'an prochain. Les mathématiques me disent que l'inverse est toujours possible. Alors, parce que je suis supporter de mon club et que je le suis pour vivre des émotions principalement positives, je vais me concentrer sur le % restant. Pas par naïveté, mais parce que je ne vois pas bien ce que ça apporterait aujourd'hui à l'équipe et à la dynamique collective d'apporter un enieme borborygme de ronchon consistant à dire que l'on va tous mourir.
La dynamique positive à insuffler, elle doit être collective. Ce sont les joueurs, c'est l'entraîneur, mais ce sont aussi les supporters. Jusqu'au bout, et tant que je considérerai qu'ils honorent le maillot qu'ils portent, je les suivrai. Et je pense qu'il serait bon que certains laissent, de temps en temps, leur sinistrose de côté. On a compris qu'on avait plus de risques de ne pas monter en L1 ou d'être champions de France que de chances d'être promus ou sacrés. On le sait. Il faut qu'on apprenne, aussi, à gérer le championnat pour ce qu'il est, une compétition de long terme et pas un sprint, et ne pas exiger de tout jeter à la première sortie de route venue.