Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager ce mail, qu'un pote vient de m'envoyer depuis le nord de l'Inde. C'est long mais c'est assez dépaysant...
Namate, Julei, salut a tout les copains !
Apres une dizaine de jours un peu plus loin de la civilisation que d'habitude, un petit resume de nos aventures [...]
Apres notre depart de Richikesh nous avons roule environ une douzaine d heure en direction de l himachal pradech pour notre 1ere etape a Shimla. Arrivee a minuit dans une gare routiere pourrie sous la pluie. Evidemment nous refusons toute aide (interessee) pour decider de nous demerder tous seuls. Resultats apres 1h d errance sous la pluie et d hotel full on a fini par ce faire escroquer une chambre minable a 1300 Rs (plus de 20euros, contre 300 Rs habituellement en moyenne). Apres un petit tour dans la ville, depart pour le Kinnaur et le debut du voyage. La vallee est superbe pleines d'arbres malgres l'altitude deja elevee. Apres 2 jours a Kalpa, face au majestueux Kinnaur Kailash (6070 m), passes en ballade rando repos et obtention d un Inner Line Permit (pour rentrer dans la zone la plus proche de la chine) nous partons pour Nako. Le bus repart sans moi au check point (heureusement que Jean etait dedans) et nous commencons a monter. La route et vertigineuse, le paysage devient totalement mineral et le chauffeur nous fait parfois un peu peur (nous finirons par nous habituer meme si selon Jeannot, la route La Paz - Corovico 'la route dite la plus dangeureuse"en Bolivie c est du petit joueur en comparaison de celle-ci). En arrivant a Nako (1 ligne ds le routard en 2005, possibilites d hebergement home stay...) nous constatons que le village "pulule" d'israeliens (au moins un groupe de 6). A partir de ce moment nous decidons que nous n aimons plus les israeliens, ou tout du moins les groupe de 6-7 minimum tout smooth babos qui trainent la zapatos en marchant). Depuis notre chambre, nous apercevons la "pyramide sommitale" du Leo Pohang a 6770 metres et le lendemain nous prenons les chemims solitaires bien decides a l apercevoir "en entier". Apres quelques heures de marches et au detour du dernier virage, nous l apercevons 'pleine face' (ou presque). Au bout de la vallee, a quelques kilometres, la frontiere avec le Tibet. Nous nous sentons cette fois vraiment au bout du monde. C est grandiose !
A partir de cette etape, nous n aurons plus le sentiment d etre en Inde, les gens sont boudhistes, parlent tibetains et sont tres types asiatiaques. Notre voyage se poursuit dans la vallee du Spiti. La vegetation se rarefie, les paysages prennent un apect lunaires et l altitude augmenente encore. A Kalpa, nous decidons d aller la ou les qqs touristes n iront pas. Where do you go ? - To Kibber. Ok on ira donc a Ki sans trop savoir ou cest. Nous y passerons une des etapes des plus marquantes du voyage, heberges dans le plus ancien gompa (monastere) de la region. Nous participons au Puhja (ceremonie quotidienne de 8 heures, ok ok on est pas restes tout le temps !) dans la salle des prieres principale avec une dizaine des moines parmi les plus vieux du monastere. On nous offre le traditionnel butter thea (vraiment pas tres bon surtout quand on en boit trois bols) melange avec de la farine d'orge pour former la sampa, mixture particulierement nutritive (visiblement la main levee devant soit en tournant la tete signifie ici merci c est tres bon j en reprendrais bien encore un petit bol...)
Apres avoir loupe le seul bus de la journee, nous embarquons avec un francais bossant pour une ONG locale, financee par l'UE, qui developpe la construction de serres pour que les habitants puissent manger quelques legumes l'hiver. On s arrete avec lui dans un des trous du cul du monde que comporte la vallee. "L'ingenieur" du villagee nous fait visite sa serre perso. 2 metres de green pees et quelques beaux pieds de weed. But, it's sharla ? No, No. But Yes! No, no... Ou comment l Europe finance la culture du cannabis dans l Himachal Pradech!
Le soir, arrivee a losar ou nous allons manger dans un boui boui plus qu'authentique avec la tele nous montrant la version indienne d'idols, ni plus ni moins pitoyable que le programme francais. Nous avons surtout la chance d'y rencontrer une jeune fille du bourg de 17 ans qui parle un peu anglais. On lui explique que nous allons au lac de Chandratal le lendemain, coincidence elle s'y rend aussi avec toutes ses copines et nous invite a se joindre a elles! Et c'est ainsi que le lendemain matin nous nous retrouvons assis a l'avant d'un jeep avec le chauffeur avec pas moins de 13 filles derriere nous qui enchaineront chant sur chant pendant les deux heures de montee jusqu'au Kunzum La, un col a 4500m d'altitude. Ambiance! Au col arret de 20 min pour aller prier devant les shortens entoures de drapeaux a priere, puis nous reprenons la route vers le lac. Arrives, on ne se refait pas, nous ne trouvons rien de plus intelligent que d'aller nous jeter dans l'eau du lac qui ne devait pas faire beaucoup plus de 5 degres... 5 minutes dedans et nous voila casses jusqu'au soir... Nous emmenageons dans une petite tente canadienne au bord du lac, faisons nos adieux a nos jeunes et infatigables (elles ont fait le tour du lac en chantant et dansant!) amies de losar puis attendons que la nuit tombe pour aller manger sous une espece de grande yourte. Nourriture excellente malgre le menu unique mais le meilleur viendra plus tard d'une longue discussions avec un tcheque qui a deja passe passe quelques annees en inde avec moult anecdotes incroyables a raconter, le tout entrecoupe de nombreux joints offerts par notre ami tcheque et quelque bergers indiens venus passer la soiree sous la tente...
Le lendemain, apres une nuit plutot fraiche a 4200 m d'altitude nous nous mettons en route, 3 heures de marche nous separant de la route principale ou nous devons attraper un bus passant vers midi. Arrives au croisement un peu apres 11h nous attendrons deux heures avant de nous rendre compte que le bus etait en fait deja passe... Nous nous retrouvons alors assis sur une caisse en plastique a l'arriere d'un camionette transportant des condiments. Ca pue le cornichon moisi, ca secoue, on se prend de la poussiere plein la figure et ca dure 6 heures... Eprouvant! Heureusement la route de la vallee du Lahaul est magnifique, c est tres vert et ca ressemble beaucoup aux Alpes en plus immense, nous longeons une moraine glaciaire puis un torrent avant de remonter un col a 4100m puis finalement redescendre vers Manali. Nous avons droit a quelques pauses the pour nous depoussierer et permettre au sympathique chauffeur de nous faire quelques commentaires touristiques, il devait sans doute culpabiliser de nous voler 500 Rs pour voyager dans ces conditions...
Arrivee hier soir, enfin !, a Manali, petite ville blindees de touristes roulant ouvertement leur joint a la table de leur restaurant. Sentiment etrange en arrivant, celui d'un retour a la vie moderne, nous nous sentons comme "deux indiens dans la ville". Enfin, apres une inestimable douche chaude, un bon resto occidental, quelques bieres du cru et une bonne nuit de sommeil, nous voila de retour a la civilisation...
Voila voila en attendant de vous montrer les photos un petit avant gout
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