Le Jura enseveli sous la neige
JURA De 60 à 80 cm de neige sont tombés en vingt-quatre heures sur le canton. Porrentruy a même dû constituer une cellule de crise
JEAN-PIERRE MOLLIET
05 mars 2006
Si la Suisse romande a été relativement épargnée par les intempéries du week-end, le Jura a subi des chutes de neige inhabituelles pour la plaine. Des mesures exceptionnelles ont été prises hier. La patinoire de Porrentruy et la piscine couverte de Delémont ont été fermées par crainte d'un surpoids venu du toit. Des bâtiments se sont écroulés à Chevenez et à Boncourt. Des accidents de la circulation par dizaines ont été enregistrés, heureusement sans blessés. Durant la nuit, plusieurs conducteurs ont abandonné leur véhicule bloqué par la neige. Des routes ont été fermées.
Delémont (413 m d'altitude) et Porrentruy (423 m) avaient, hier matin, l'allure de stations de sports d'hiver. Malgré un travail permanent, les services de la voirie ont dû s'avouer vaincus par la fracassante offensive de l'hiver, les rues étaient recouvertes d'un tapis blanc qui ne faisait que s'épaissir au fil des heures. Et les remblais de neige atteignaient par endroits plus d'un mètre.
Yvan Meuret a été l'un des cinquante conducteurs de chasse-neige qui ont sillonné les routes jurassiennes: «Il a commencé à neiger samedi à 7 h, et les précipitations n'ont pas arrêté jusqu'à dimanche matin. Il me fallait deux heures pour achever ma boucle... et retrouver une couche de 10 cm de neige fraîche. Dimanche, nous avons reçu l'ordre de déblayer la chaussée à 1 h déjà, alors qu'habituellement ce jour-là nous prenons notre service à 5 h.»
Responsable de l'entretien des routes cantonales, Jean Bianchi témoigne: «Je n'avais jamais vu autant de neige tomber en vingt-quatre heures. Le déneigement a été perturbé par les arbres qui jonchaient le sol. Il fallait les couper, les évacuer avant de poursuivre la route.»
A Porrentruy, le maire, Gérard Guenat, a annoncé la constitution d'une cellule de crise. «Nous avons institué le 30 km/h sur l'ensemble du territoire communal, vu que, les trottoirs n'étant pas déblayés, piétons et automobilistes se retrouvent sur la route. Un détachement de la protection civile a été mis sur pied pour seconder nos voyers. Nous avons également interdit la circulation dans la vieille ville par mesure de sécurité, compte tenu de l'épaisseur de la couche de neige sur les toits.» Dans un but de prévention, deux écoles seront fermées ce lundi.
Les Forces motrices bernoises ont aussi été sollicitées. De nombreuses localités jurassiennes ont été privées de courant. Les employés ont eu souvent de la peine à se rendre sur les lieux où s'étaient produites les ruptures provoquées par des branches ou des arbres qui avaient sectionné les lignes. Des appels à la prudence ayant été lancés hier de partout, plusieurs manifestations ont été purement et simplement annulées. Dont, à Delémont, les Brandons, avec la mise à feu du Bonhomme Hiver. Tout un symbole.
JURA De 60 à 80 cm de neige sont tombés en vingt-quatre heures sur le canton. Porrentruy a même dû constituer une cellule de crise
JEAN-PIERRE MOLLIET
05 mars 2006
Si la Suisse romande a été relativement épargnée par les intempéries du week-end, le Jura a subi des chutes de neige inhabituelles pour la plaine. Des mesures exceptionnelles ont été prises hier. La patinoire de Porrentruy et la piscine couverte de Delémont ont été fermées par crainte d'un surpoids venu du toit. Des bâtiments se sont écroulés à Chevenez et à Boncourt. Des accidents de la circulation par dizaines ont été enregistrés, heureusement sans blessés. Durant la nuit, plusieurs conducteurs ont abandonné leur véhicule bloqué par la neige. Des routes ont été fermées.
Delémont (413 m d'altitude) et Porrentruy (423 m) avaient, hier matin, l'allure de stations de sports d'hiver. Malgré un travail permanent, les services de la voirie ont dû s'avouer vaincus par la fracassante offensive de l'hiver, les rues étaient recouvertes d'un tapis blanc qui ne faisait que s'épaissir au fil des heures. Et les remblais de neige atteignaient par endroits plus d'un mètre.
Yvan Meuret a été l'un des cinquante conducteurs de chasse-neige qui ont sillonné les routes jurassiennes: «Il a commencé à neiger samedi à 7 h, et les précipitations n'ont pas arrêté jusqu'à dimanche matin. Il me fallait deux heures pour achever ma boucle... et retrouver une couche de 10 cm de neige fraîche. Dimanche, nous avons reçu l'ordre de déblayer la chaussée à 1 h déjà, alors qu'habituellement ce jour-là nous prenons notre service à 5 h.»
Responsable de l'entretien des routes cantonales, Jean Bianchi témoigne: «Je n'avais jamais vu autant de neige tomber en vingt-quatre heures. Le déneigement a été perturbé par les arbres qui jonchaient le sol. Il fallait les couper, les évacuer avant de poursuivre la route.»
A Porrentruy, le maire, Gérard Guenat, a annoncé la constitution d'une cellule de crise. «Nous avons institué le 30 km/h sur l'ensemble du territoire communal, vu que, les trottoirs n'étant pas déblayés, piétons et automobilistes se retrouvent sur la route. Un détachement de la protection civile a été mis sur pied pour seconder nos voyers. Nous avons également interdit la circulation dans la vieille ville par mesure de sécurité, compte tenu de l'épaisseur de la couche de neige sur les toits.» Dans un but de prévention, deux écoles seront fermées ce lundi.
Les Forces motrices bernoises ont aussi été sollicitées. De nombreuses localités jurassiennes ont été privées de courant. Les employés ont eu souvent de la peine à se rendre sur les lieux où s'étaient produites les ruptures provoquées par des branches ou des arbres qui avaient sectionné les lignes. Des appels à la prudence ayant été lancés hier de partout, plusieurs manifestations ont été purement et simplement annulées. Dont, à Delémont, les Brandons, avec la mise à feu du Bonhomme Hiver. Tout un symbole.
