Concernant les affiches taguées ou arrachées, je m'étonne que d'aucuns puissent trouver ça sinon constructif, au moins légitime. C'est l'acte anti-démocratique par excellence qui revient quasiment, quand on est au Kremlin, à dézinguer les potentiels concurrents politiques afin que les électeurs ne puissent matériellement pas voter pour eux. Bref, c'est con et c'est grave. Que diraient les affiches de gauche si elles se faisaient arracher par de vilains fascistes ? Ca finirait vite en article dans agoravox, que Shardik nous ferait tout de suite partager ici. Remarque, si les arracheurs d'affiches étaient aussi cons à droite qu'à gauche, on ferait l'économie de la pose des millions de panneaux pour les élections. Une idée à creuser...
Décidément, après m’avoir taxé de me sentir honteux de mon vote, voilà que tu prédis ce que je ferais dans tel ou tel cas…
L’arrachage des affiches de gauches par de vilains fascistes n’est pas une éventualité, mais une réalité. Que crois-tu que font quelques gentils skins désœuvrés à la nuit tombée dans certaines villes, lorsqu’ils ne sont pas en train de tagger un cimetière juif ou la maison d’un docteur noir ?
Ensuite, les affiches Sarko ou Le Pen vandalisées ne sont pas forcément et exclusivement le fait de vilains gauchistes engagés (je pense même que très peu doivent le faire). Je doute que le jeune de banlieue dépité, ou le lycéen révolté qui fait ça soit particulièrement guidé par un militantisme politique. C’est comme ça. Il y a des gens qui plaisent et ne choquent pas la population de la rue par leurs déclarations et leur personnalités, et d’autres qui sont rejetés et haïs.
Pour revenir sur les programmes des candidats, moi je compare un peu ça à une équipe de foot qui prépare un match : on élabore un plan de jeu, un plan stratégique, on met au point des combinaisons offensives, défensives, tout est réglé impeccablement. Mais voilà que le match doit se jouer sous des trombes d’eau sur un terrain boueux, et que l’équipe adverse se montre beaucoup plus coriace qu’on le pensait, de plus on prend un but d’entrée. Tout ce qu’on avait prévu et mis au point ne peut plus s’appliquer intégralement. Il faut s’adapter et revoir sa stratégie si l’on veut quand même atteindre son objectif. Et c’est de cette faculté d’adaptation que dépendra l’issue du match
C’est un peu la même chose lorsque un candidat est élu président. C’est quand on tient les rênes du pays que l’on s’aperçoit que les chevaux sont nerveux et on tendance à s’emballer, et que la route est défoncée. François Mitterrand en a fait l’expérience en 81, qui après avoir donné beaucoup sur le social sitôt après son élection, a vite été obligé de revenir à plus de rigueur devant les réalités économiques.