Les gens ont de plus en plus de mal avec une chose pourtant très simple, à savoir lire ce qui est écrit et accepter de le prendre pour argent comptant.
Rémi Farge écrit mot pour mot "une fois passé le premier constat". Le premier constat étant que l'envahissement d'une pelouse n'est pas acceptable, pas plus que ça n'est excusable.
Quelle est cette nouvelle lubie vallsienne de vouloir, dès que quelqu'un cherche à comprendre le monde ou une situation, de ramener celui-ci à la réalité cruelle du postulat de base de cette situation ? D'ériger une fois encore son émotion individuelle en référent et de la placer au-dessus de la réflexion collective ?
Un religieux radical qui pénètre dans un supermarché et assassine de manière barbare des lambdas innocents, c'est insupportable. Une fois que l'on a dit cela, peut-on aller au-delà et penser cette situation, tenter de comprendre comment elle est possible, pourquoi elle a été rendue possible, et ce que l'on peut/doit mettre en place pour y remédier ? Ou doit-on systématiquement rappeler que "quand même, c'est mal".
C'est ce que fait Rémi Farge ici avec les envahissements de terrain : c'est mal, on a compris. Et ensuite ? Il tente d'expliquer comment c'est possible, pourquoi ça l'est devenu, et il ouvre une piste de réflexion permettant d'y remédier, à savoir trouver le moyen pour empêcher un seul homme de détenir dans ses seules mains la destinée d'un club qui fédère des milliers de passions. Quel est exactement l'intérêt de ramener cette réflexion au stade du "oui, mais envahir un terrain, c'est mal !" ?
Hormis agiter encore et encore et encore et encore cette tyrannie insupportable de l'émotion compassionnelle et la dictature de l'instant qui nous oblige à nous positionner pour ou contre tout, plutôt que de réfléchir ce qu'il y a au juste milieu entre le pour et le contre.
Putain de société à la con.