On peut comprendre l'argument lié au côté sentimental et à la "trahison"
Mais si on se fout de toi, si on ne t'apporte aucun soutient, si tous les actes sont à l'encontre de tes aspirations, à un moment tu passes outre
C'est un peu toujours le même problème selon moi, et contre lequel je me suis souvent élevé ici, c'est-à-dire considérer un club de football comme une entreprise comme une autre.
Ceci n'a de sens que si l'on admet le Marché comme tout puissant et légitime à tout investir sans distinction. Or, ce n'est pas mon cas, et je considère avec force qu'un club de football n'est pas une industrie automobile ou pharmaceutique, pas plus un magasin de prêt-à-porter ou une start-up dans les nouvelles technologies. De même que l'hôpital ou l'école ne sont pas "des entreprises" que l'on gère comme un bureau.
Dans le cas précis, oui, Daf peut être en totale antipathie avec Sami. Bien sûr, l'actionnariat peut-être fantôme ou fantasque. Bien sûr, il peut se sentir pieds et poings liés par une politique économique qui ne serait pas en adéquation avec ses ambitions sportives.
MAIS !
Un club de football, ce n'est pas son actionnaire et son DG, en tout cas pas seulement ça, et surtout pas principalement ça. Daf avait derrière lui des dizaines de milliers de personnes ayant prouvé ces dernières semaines qu'elles étaient derrière lui et derrière son équipe, prêtes à jouer leur rôle à fond dans la saison à venir contre vents et marées pour atteindre le Graal d'un club qu'il prétend avoir chevillé au corps.
Si tu penses aux intérêts du FCSM, tu penses à cela, pas à ta relation délétère avec ton patron en coulisses et à des promesses non tenues. Tu penses aux gens qui font ce club et tu te dis que tu prends sur toi pour eux, parce que le club, c'est eux.
Et pour te défendre des couleuvres qu'on te fait avaler, tu montes au créneau publiquement.
Au lendemain d'Auxerre, tu prends la parole et tu expliques "voilà ce que je veux et voilà ce qu'on me donne, on n'atteindra pas nos objectifs ainsi et les supporters doivent le savoir". Il aurait eu TOUT LE MONDE derrière lui ici (sauf l'autre, évidemment). Tout le monde. Et la pression publique sur Sami et Nenking aurait été énorme.
Qu'aurait-il risqué si, vraiment, ses relations en off sont détestables ? Un licenciement ? C'eût été plus glorieux. On aurait peut-être même accepté qu'il finisse à Dijon dans ces conditions.
Mais là, il ne fait que se tirer comme un voleur dans le lit de la voisine, sans explication, gérant son transfert depuis ses vacances avec son pote Desplats, comme une bonne douille supplémentaire mise à l'institution qu'ils prétendent aimer à la vie, à la mort. Et l'institution, c'est nous, pas Sami ni Nenking.
Il avait l'occasion de se faire publiquement le relais de nos inquiétudes et contraindre l'actionnariat à sortir du bois pour nous expliquer qui ils sont, ce qu'ils veulent et ce qu'ils comptent faire.
Au lieu de ça, il s'est carapaté lamentablement.