Pour en revenir au sujet précédent, ce qui me navre n'est pas tant que Sarkozy s'inspire de ses glorieux ainés et joue de basses manoeuvres pour avoir mainmise sur la presse, mais plutôt qu'il puisse le faire sans craindre d'être blackboulé de la scène politique française. Dans la plupart des démocraties (Royaume-Uni, Japon, Suède) de nombreux ministres ont été rayés de la carte politique du jour au lendemain pour beaucoup moins que ça. Aux Etats-Unis, on destitue les présidents qui écoutent illégalement à des fins personnelles, en France on les réélit. Alors, ne nous étonnons pas si ce type de comportements se systématisent chez nos têtes couronnées. On a les politiques qu'on mérite...
Je ne suis pas du tout convaincu par la non existence de lien entre presse et hommes politiques.
Beaucoup de journal ont une ligne éditoriale et un lien plus ou moins direct avec les politiques. "Times" est foncièrement conservateur et ses liens avec les Torries ne sont pas à démontrer. Aux Etats Unis, les chaines Fox news sont conservatrices et liées à l'adminstration Bush par Rupert Murdoch. D'autres sont plus liés aux démocrates aussi bien en journaux qu'en télévision. Au canada, c'est pareil "la presse" est lié aux parti fédéral etc... Il faut tout simplement prendre en compte ce fait et diversifier ses sources d'informations. Ce que Sarkozy fait, c'est une façon beaucoup moins fine que ses confrères occientaux d'assurer le soutien d'un certaine presse.
Je crois que Tot disait qu'une majorité d'élèves des grandes écoles qui formaient les anciens politiques partent dans le privé. C'est totalement vrai. Pour avoir des connaissances dans différents IEP (et moi meme étudié en sciences politiques), le privé propose un meilleur salaire, une certaine sécurité dans le sens où tu ne vas pas te faire pourrir sur la place publique, des mouvements politiques qui sont peu ouverts à de nouvelles idées... La décision est simple. Je dirais même qu'en sciences politiques tout du moins en fac, on t'apprend l'analyse mais aussi comment les candidats truandent une élection, quels outils utilisent pour acquérir une meilleure base électorale, etc... On ne te donne pas l'envie de faire de la politique.
Les élections présidentielles sont d'un ennui mortel cette année. Sarkozy essaye d'adoucir son discours pour concurrencer l'UDF et a l'avantage d'avoir gagné vaille que vaille une certaine union autour de lui (Chirac et villepin ne feront rien car en aucun il ne souhaite que la gauche remporte les élections). Je suis d'accord avec ceux qui trouve son discours peu rassurant. L'UDF joue la victime des médias (ce qui n'est pas totalement faux mais la manière est vraiment affligeante) pourtant ils ont d'assez bonnes idées mais bayrou a le charisme d'une chaise pliante. LE PS a choisit une candidate qui connait aussi bien les relations internationales que je les connais c'est-à-dire une débutante qui fait des boulettes de premières années. Et en coulisse aucun ponte ne souhaite vraiment qu'elle soit élue... Le pen a une base électorale stable d'environ 10% des votes mais malgré un discours adouci il ne pourra pas obtenir plus qu'en 2002 car les mécontents de la politiques sont très partagés entre les extrêmes et le vote blanc. IL ne sera jamais présiden à mon sens.
On se chicane, se donne des coups de pieds sous latable mais c'est encore plus plat que les précèdentes élections. J'ai l'impression qu'il n'y a aucun thème de campagne: je pensais que l'on a parlé de l'environnement (mais ça s'est éteint avec la non candidature d'hulot), du chomage, de l'éducation, ... même pas. ça éffleure les sujets sans en parler vraiment, pire que des déconnectés de la vie "réelle".
Ce qui va être intéressant, il me semble, quel que soit les résultats de la présidentielle,ce sont les élections législatives. Je sens fortement qu'il n'y aura aucune majorité claire au Parlement. J'aimerai bien savoir comment les partis et les programmes se modulerait pour pouvoir atteindre enfin quelque chose de potable...