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Voyage sur le toit du métro
Acte I. « Elle enjambe la passerelle à la station Bellecour, se pend par les bras et saute sur le toit de la rame du métro. » L'énigme sur les circonstances dans lesquelles Marine, 19 ans, avait atterri sur le toit de la ligne D dans la nuit de samedi à dimanche, semble résolue. Images de vidéosurveillance à l'appui. « Au moment où elle saute, elle n'était pas très loin du bureau de l'agent de ligne, vers les escaliers qui conduisent au quai », affirme Patrick Aujogue, directeur de sécurité à Keolis Lyon.
Le voyage atypique de « cette miraculée », entre Bellecour et Saxe-Gambetta sur le toit de la rame du métro s'est achevé à l'hôpital, le cuir chevelu bien abîmé et un doigt fracturé. Les conséquences auraient pu être bien pires.
Acte II. Une fois au-dessus de la rame, avec une bonne dose de chance, elle parvient à la station Guillotière. Quand le métro s'arrête, « plusieurs témoins à l'intérieur de la rame ont vu une tête dépassée. La jeune fille, qui était couchée, leur faisait des coucous. Elle faisait la zouave », poursuit Patrick Aujogue. D'autres personnes ont décrit la jeune Lyonnaise ayant un comportement « induit par l'abus d'alcool ». Mais personne n'a donné l'alerte. Pour l'heure, les vidéos concernant l'arrivée du métro à Guillotière n'ont pas été exploitées.
Acte III. La ligne automatique reprend son itinéraire jusqu'à Vénissieux. La vitesse de la rame n'est pas à son maximum. Une chance en quelque sorte pour Marine. Car, à l'entrée du tunnel, sa tête de Marine percute une caméra de vidéosurveillance. Elle ne se serait pas couchée à temps, selon l'hypothèse la plus probable. Les voyageurs entendent un « grand boom ».
Acte IV. A la station Saxe-Gambetta, les passagers qui attendent sur le quai aperçoivent un bras dépassant sur le toit de la dernière rame du métro.
« Atterrés » par cette vision, ils ont le réflexe d'informer la sécurité par interphone. Un voyageur tente de secourir la jeune fille qui est encore consciente. Mais en la manipulant légèrement, du sang commence à couler sur les vitres de la rame. Le passager se ravise. « Elle perdait une grande quantité de sang », raconte un témoin. Les secours prodiguent les premiers soins sur place avant de l'acheminer à l'hôpital Edouard-Herriot.
Epilogue. Marine devait être, hier, de retour au domicile familial situé dans le 1er arrondissement de Lyon, après avoir subi dimanche une opération.
L'analyse des vidéos remises aux enquêteurs et la collecte des témoignages se poursuivent.
Farida Chadri
fchadri@leprogres.fr
La version de Marine sème le trouble
Auditionnée hier, Marine aurait affirmé aux enquêteurs qu'elle n'avait pas l'intention de sauter sur le toit de la rame mais sur le quai… à la station Guillotière. Une version qui sème le trouble au regard des dernières informations parvenues hier en fin d'après-midi. « Elle revenait d'une soirée et était avec un groupe de copains. Ils avaient de l'avance sur elle pour prendre le métro », relate Jean Varaldi, vice-procureur. Pour les rattraper, elle aurait voulu contourner les escaliers qui conduisent au quai, en sautant. Un raccourci en somme. Mais ce serait sur le toit de la rame de métro qu'elle aurait atterri. En tout cas, « ce n'est pas du tout criminel, ni délictueux », a complété le magistrat
Les jeunes sont vraiment tarés. Ils ne reculent devant rien !