Pas mal l'article dans l'équipe du jour sur la reprise du championnat NATIONAL :
Comme des amateurs
Alors que le plateau de National tend
à se relever sportivement, la division s’éloigne
de la professionnalisation. Le Championnat
reprend aujourd’hui sans connaître le nombre
et l’identité de tous ses participants.
Sur le papier, il a de la gueule, ce
National. Nîmes, Valenciennes,
Sochaux, Dijon, Châteauroux et
même un sympathique
FC Rouen - Nancy dès ce soir à
Diochon. Les mauvaises gestions
de certains clubs, conjuguées à la
réforme des Championnats menée
ces deux dernières saisons,
amènent aujourd’hui à proposer
un plateau alléchant. Les « amateurs
» emblématiques, comme
Cholet ou Avranches, ont fini par
tomber. Il ne reste plus qu’Aubagne
comme petit poucet cette
saison, et le National commence
sérieusement à ressembler à
une « petite Ligue 2 » aux yeux de
mal d’observateurs. Mais
vraiment une « petite », alors.
« Là, à quelques jours de commencer
le Championnat, on est
17 clubs, pointait récemment
Pablo Correa, l’entraîneur de
Nancy. Il me semble qu’il faudrait
faire un effort. Cela ne fait pas très
professionnel. » Dans le viseur notamment,
le cas Bordeaux. La si
tuation des Girondins, examinée
par le CNOSF aujourd’hui, a généré
un nouveau feuilleton dont
le National a le secret. Toute la
semaine, le GOAL FC a attendu
désespérément un repêchage
avant d’être éconduit. Comme la
saison passée à cette époque
avec le cas Sochaux, le troisième
échelon pourrait démarrer sans
que l’on connaisse l’identité de
tous ses participants.
« Je connais
bien le National, affirmait cette semaine
dans nos colonnes Bruno
Irles, membre du comité directeur
du syndicat des entraîneurs.
Déjà qu’on a du mal à le professionnaliser,
il ne faut pas le décrédibiliser
non plus. Dix-huit clubs,
c’est la base. Il faut que le Championnat
ressemble à quelque
chose. »
En termes de crédibilité, les
clubs ont aussi le droit de ne pas
faire n’importe quoi, comme
Niort, 3e la saison dernière et finalement
rétrogradé faute de garanties
financières (les Chamois
ont été exclus des compétitions
nationales).
“Souvent, ceux qui montent
ne sont pas ceux qui
le crient le plus fort KARIM' MO'KEDDEM,
ENTRAÎNEUR DE SOCHAUX
Pour ressembler à quelque
chose, il faudrait aussi au National
une certaine visibilité, or le
groupe Canal ne diffusera plus
l’affiche du lundi. Quant à l’idée de
Ligue 3 qui avait pris de l’épaisseur,
elle est au point mort à
cause, entre autres, des droits
télé et aussi d’un manque de volonté
politique. Au grand dam des
dirigeants. « Notre modèle économique
nécessite une réflexion,
soutient Thierry Gomez, président
du Mans et en quelque sorte
porte-parole de ses homologues.
Le deal était de passer à 18 en L1 et
L2 et de créer une Ligue 3 pro. On
pouvait se retrouver avec 54 clubs
professionnels. Si les fondations
sont plus fortes, la L2 et la L1 seront
plus fortes. » L’un des derniers
espoirs réside dans la négociation
des contrats de
sponsoring de la FFF, notamment
celui de Nike, qui va dépasser
les 100 M€ annuels à partir
de 2026. Mais sans aucune garantie
de retombées.
Le mieux, pour tous, sera donc
de s’extirper de cette division par
le haut, mais les prétendants
sont nombreux. Nancy, emmené
par son attaquant Cheikh Touré, a
quand même une bonne tête de
favori. « Bien évidemment qu’on a
envie de jouer le haut de tableau,
reconnaît Correa. Mais la réalité,
c’est qu’on reste fragiles. Il y a
beaucoup de “poker face” dans ce
Championnat. Les trois-quarts des
équipes ne disent rien, mais rêvent
de monter. » On pourrait aussi citer
VA, qui sort de dix saisons en
L2 et a eu le temps de se préparer
pour remonter. Le Mans et Orléans
ont encore bien recruté, ce
qui finira bien un jour par payer.
Et évidemment il y a Sochaux, Bonal
et son capital sympathie avec lui.
« On sait très bien pourquoi on est
là, assure Karim Mokeddem,
l’entraîneur des Lionceaux. On a
un effectif cohérent pour essayer
de se mêler à la lutte pour le haut
de tableau. Comme Dijon, Nancy,
Nîmes. Mais souvent, ceux qui
montent ne sont pas ceux qui le
crient le plus fort. »
Si tout ce petit monde échoue
aux portes de la Ligue 2, il pourra
au moins se consoler en se disant
que le maintien sera plus facile à
obtenir, avec 2… ou 3 relégations
seulement, contre 6 ces deux
dernières années. Ne pas être
précis sur ce point ne fait pas très
professionnel, mais c’était pour
rester dans le thème.
NOS FAVORIS :
****
Nancy
***
Sochaux,
Valenciennes
**
Le Mans, Nîmes
*
Dijon, Orléans,
FC Rouen, Versailles
LES DIX
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