Je pense que le football français devrait accepter de se faire hara-kiri avant tout le monde.
Le modèle sochalien doit servir d'exemple : est-on réellement plus malheureux ce matin qu'il y a deux ans ?
Moi, non. Il y a même une forme d'insouciance confortable à être à notre place, même si l'on sait que les exigences économiques dudit football nous contraignent encore à des efforts pour éviter l'échafaud à terme.
Mais notre club est sain, propre, à l'image de ce qu'il a toujours été supposé être, une sorte de cœur battant d'une région et d'une population qui s'y retrouvent en miroir, et non la succursale d'une multinationale chinoise déconnectée de tout et de tout le monde.
Bien sûr, nous sommes amoureux de football en ce sens qu'il est un sport, et nous cherchons donc l'excellence et l'ivresse émotionnelle des sommets. Ce qui, en matière de foot, s'appelle la D1. Nous sommes en troisième division, et donc loin de ce derrière quoi nous courons.
Mais concrètement, je ne patauge pas dans le marasme depuis un an, tout simplement parce que ce que l'on vit ressemble à l'image que je me fais du foot pro. Sans chichi, sans paillettes, sans outrances, sans dégueulis d'argent, sans champagne, sans Labrune en tribunes.
Du foot, avec des joueurs et des dirigeants que l'on peut aller attraper par le colbac si besoin, ou qui mesurent au contraire la passion et l'amour du public quand ils se donnent à fond.
La réflexion que je tire de cela et en observant le pathétique football français professionnel, c'est de se demander ce que nous aurions collectivement à perdre à faire tout retomber de dix étages pour de bon.
"Nous", c'est-à-dire les supporters, tous ceux qui, de Sochaux à Brest, en passant par Lens, Marseille, Toulouse ou Auxerre, ont la même aspiration d'un football simple et passionné, proche d'eux et des valeurs qu'ils prétendent défendre.
Les seuls qui ont à perdre, au final, qui sont-ils ? Les propriétaires, les agents, les diffuseurs, les notables de la Ligue et les joueurs moyens surpayés. En somme, tous ceux qui nous emmerdent au quotidien. Tous ceux qui ont créé ce système à bout de souffle, qui en profitent grassement et qui réclament du plébéien qu'il dépense toujours plus pour continuer à le faire fonctionner.
Mais il faut leur dire merde, en fait, au bout d'un moment. La fronde anti-DAZN est une première pierre intéressante. Les gens assument ouvertement d'être des pirates. Il faut se rendre compte de ce que cela signifie, quand même.
Il faut aller plus loin, maintenant.
Que les clubs acceptent de s'effondrer, de repartir à zéro, un vrai reset, en redémarrant avec des joueurs de bonne volonté, payés pour ce qu'ils valent, des types de la région, des jeunes formés dans les centres, en tournant simplement avec des budgets moindres, assumés par des locaux, en s'appuyant aussi sur les gens de bonne volonté, amoureux du club, prêts à donner de leur temps et de l'argent, et à s'organiser en mouvements socios.
Il y aura toujours des clubs de L1, de L2, de National, mais sans être les otages de ce système infect qui, de toute manière, finira par s'effondrer.
On sera ridicules en Coupe d'Europe ? On s'en fout, on l'est déjà !
Mais surtout, surtout, surtout, je suis convaincu que le football français prendrait juste de l'avance sur ce qui attend, finalement, chacune des ligues européennes à moyen terme. Comme Sochaux, d'une certaine manière, se protège d'une chute à venir en ayant déjà été mis à terre.
Ce sport tel qu'il est organisé va se casser la gueule, parce qu'il est réclamée d'une base toujours plus paupérisée qu'elle paye plus cher un système ne profitant qu'à une poignée de riches qui continuent de s'enrichir (la plus belle métaphore du système néolibéral est bien le football).
Anticipons !
Le ménage se fera de lui-même. Finis les diffuseurs rois du monde qui décident de quand doivent se jouer les matchs, dehors les propriétaires véreux venus transformer les clubs en objets de spéculation et en filiales, coup de pied au cul à la ploutocratie qui s'engraisse sur le dos des miséreux qui remplissent les stades et regardent la télévision.
Je suis passé par tous ces questionnements en effet
et j'en suis arrivé à la conclusion que si un club trinque, si le foot français dégringole, si l'on est à l'indice UEFA à la place qui est vraiment la notre, c'est à dire entre la Belgique et la Tchéquie (9eme) là où on serait sans les pts uefa du PSG qatari, et bien malheureusement je pense que ceux qui se font toujours couillonner dans l'histoire ce sont les ''petites gens''.
Comme ça se passe à Bordeaux. Comme ça se passera dans 1, 2 ou 3 ans à Strasboug, St-Etienne ou Nice.
Tu vois, les propriétaires de club, ils viennent, ils jouent au Monopoly, ile repartent, et vont trouver un autre pigeon comme Lopez aujourd'hui, comme Textor demain. Ils s'offrent une danseuse, font mumuse puis se cassent à 3000 kms en s'offrant des vacances luxueuses dans des palaces. C'est complètement ce qui est en train de se paser également avec Labrune. Quand le gars aura terminé son jeu de massacre il ira profiter des millions qu'il a accumulés au cours de son mandat. C'est finalement la pure logique cynique du capitalisme : des gars fortunés reprennent des boites, les saucissonnent, font des plans sociaux,ça marche tant mieux, ça marche pas tant mis, ils ont leur parachute doré en cas de problème.
Les agents, c'est un peu différent, quand t'as 150 qui dévorent le même cadavre, probable qu'il y ait de la casse et que certains n'aient pas suffisamment à becter.
Là où je te rejoins à 100% c'est que j'aime 100000000000 fois plus ce FCSM en National que celui de Ledus. Pour moi, de 2015 à l'été 2023 notre club n'était plus vraiment notre club de toute façon.
Pour ce qui concerne l'élite du foot actuel, donc pas la France : coupe du Monde, Euro, ligue des champions, etc j'ai cessé d'avoir le moindre espoir que le foot puisse redevenir celui qu'on connait, que le système puisse s'effondrer, que la bulle financière explose en vol. Même quand des clubs sont surendettés et ne respectent aucune règle : ils se sauvent par une escroquerie supplémentaire. Rappelons-nous comment le Real s'en est sorti avec l'appui du pouvoir Madrilène à une époque, comment plus récemment Barcelone arrive à s'en tirer en ayant des dettes colossales, comment Chelsea ou City ont gagné la Ligue des Champions en se torchant avec le Flair-Play financier. Il y a un système mafieux mis en place. Les puissants se protègent entre eux et pendant que Infantino, Ceferin & co s'engraissent toujours plus, que les prochaines coupes du Monde vont être offertes à toutes les dictatures du Monde sans la moindre considération pour les droits de l'homme ni l'écologie, et bien pendant ce temps là Niort coule dans l'indifférence générale, Goal se fait encu... à sec comme Luzenac précédemment dans l'indifférence générale, bientôt Rouen, Troyes ou un autre petit connaîtra les mêmes déboires quand, dans le même temps, Marseille & Longoria fêteront leur 1000eme transfert en 5 ans, Textor prendra des parts dans un 650eme club et Lopez sera devenu président d'un anième club belge ou suisse qu'il coulera à son tour.
Les puissants du Monde du foot n'ont rien inventé, ils appliquent à la lettre les préceptes du monde politique traditionnel : Sarkozy peut avoir 850 casseroles au cul, jamais il ne tombera. Le plombier au coin de ma rue si demain il remplit mal un document administratif d'un de ses salariés qui a un accident du travail, il morflera sévère.
Est-ce que si notre foot français se pète la gueule, en sachant comme tu l'as souligné très justement qu'on est déjà nuls en coupe d'Europe depuis la nuit des temps, donc un peu + ou un peu -, on s'en fout, ouais, mon souci c'est que si demain on perd 4 places à l'indice UEFA, avec moins de rentrées d'argent au niveau des droits télé européens, ce n'est pas Longoria, Rybolovlev ou Nasser qui fera la gueule, c'est le magasinier ou le cuistot de Rennes ou Lens qui s'inscrira à France Travail.
Après, oui, c'est sûr, est-ce que ça me rendra + ou - heureux que Brest, Lille, Monaco cumulent 15 victoires ou au contraire 0 en coupe d'Europe, est-ce que ça me rendra + ou - heureux que Montpellier fasse faillite, clairement ouais ça ne changera pas mon humeur du matin.
Malgré tout j'avoue que j'aimerais que nos clubs aillent taquiner les clubs italiens, allemands, espagnols en coupe d'Europe, nous offrent quelques belles épopées, quelles belles soirées en mai. Un peu le même principe finalement que les JO : que Léon Marchand gagne ou pas, ça change rien à ma vie mais j'ai aimé ces moments, j'ai vibré. C'est un peu comme ça que je vois les choses quand je parle de la Ligue 1, des coupes d'Europe.