Tu ne crois pas que le fric investi en France dans l'éducation, l'enseignement supérieur, à l'Elysée
et j'en passe un paquet, pourrait être mieux utilisé ? Tu te contentes de bien peu.
Sans vouloir faire de l'égocentrisme, j'en suis un assez bon exemple : formé grâce aux deniers français mais cette même France est incapable d'offrir la moindre perspective post-doctorat à la plupart d'entre nous (l'alternative est le chômage et ça continue de coûter à l'état). Si on formait moins d'étudiants et qu'on créait plus de postes d'enseignants-chercheurs, permanents ou pas ?
Je ne connais pas particulièrement le milieu de la recherche mais ma copine y travaille.
Et lorsqu'il y a des postes à pourvoir post-doc, ils reçoivent assez peu de dossiers de jeunes candidats
français.
Et pourquoi former plus d'enseignants chercheurs pour moins d'étudiants?
Et je crois que des changements sont en train de s'opérer dans ce domaine.
Des postes de post-docs en France, il y en a vraiment très peu (1 ou 2 en physique-chimie à Besançon par exemple). Et les salaires sont misérables, on est parfois en-deçà du "salaire" d'un doctorant. Pour attirer d'autres candidats que des Indiens, Vietnamiens, Chinois... il faut utiliser des feintes comme employer le post-doc 6 mois au lieu d'un an et le payer le double, par exemple, quand c'est possible. Donc t'as des postes libres au compte-gouttes, le salaire est mauvais, les conditions de travail sont bien inférieures à ce qui se fait ailleurs (UK, Allemagne, Suisse, Scandinavie, sans parler des US). Et par-dessus le marché, pour décrocher un des rares postes de maître de conf qui sont renouvelés, une expérience internationale et anglophone est quasi obligatoire. Bref, un jeune docteur français n'a ni trop de possibilités, ni d'intérêt à faire un post-doc en France. A moins qu'il ait absolument envie de rester près de sa famille, etc. Ce qui n'est pas blâmable mais qui compromet quelque peu la suite de sa carrière.
Dans les pays que j'ai cités plus haut, le système est totalement différent parce que les post-docs, rarissimes en France, représentent presque un tiers ou la moitié des gens d'un labo. Ils assurent d'ailleurs une énorme partie du travail de recherche puisqu'ils n'ont en général pas trop d'enseignement. Ça explique aussi pourquoi il y a beaucoup plus de postes disponibles à l'étranger.
Pourquoi créer plus de postes d'enseignant-chercheur ? Surtout parce que la charge d'enseignement (ajoutée aux conneries administratives, demandes de subventions, etc...) les empêche de consacrer un temps satisfaisant à la recherche. A moins de faire 12h par jour... Je connais pas un type qui arrive à concilier correctement recherche, enseignement et vie de famille. L'un est forcément un peu négligé et c'est rarement l'enseignement.
Il y a certes une baisse régulière (mais assez faible) du nombre d'étudiants mais vu que dans le même temps le volume d'heures de cours hebdomadaire moyen a considérablement augmenté, les enseignants-chercheurs ont de plus en plus de cours à donner. Ils ont bien sûr le même service obligatoire (192h/an équivalent TD) mais ils se tapent de belles doses d'heures sup (parfois +30 à +50%).
On peut apprendre de l'Histoire des peuples que les peuples n'ont rien appris de l'Histoire (G. W. F. Hegel)