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Jean-Marie Cantona est l’agent de Marvin Martin. Il explique clairement que, aujourd’hui, à 23 ans, son protégé ne peut plus envisager son avenir à Sochaux. Ses jours en jaune et bleu semblent donc comptés.
Jean-Marie Cantona, vous êtes l’agent de Marvin Martin. Quel jugement portez-vous sur le joueur et l’homme ?
Cela fait effectivement quatre ans que je lui ai fait signer son premier contrat pro à Sochaux. Marvin est un garçon qui respire le foot, je dirais un vrai joueur, au plein sens du terme. Sa vie, c’est le foot. Même s’il est par nature très réservé au quotidien, c’est un vrai gentil. Il sait se transformer sur un terrain et, surtout, Marvin ne fait pas de complexe, n’a pas connu de problème d’adaptation. On s’en est aperçu lundi soir. Il évoluait, pourtant, pour la première fois en équipe de France aux côtés de joueurs de renom alors que lui joue en Ligue 1, à Sochaux.
Vous attendiez-vous, cependant, à une telle prestation de sa part ?
Je ne suis pas surpris par ce qu’il a été capable de faire, même si le fait de marquer deux buts, de faire une passe décisive, en un quart d’heure sur le terrain, c’est quelque chose d’assez incroyable. Seul Zidane l’avait fait avant… Mais, en plus, Marvin a touché beaucoup de ballons, possède un gros volume de jeu est toujours aux quatre coins du terrain. Lundi, il aurait pu encore augmenter ses statistiques.
Au lendemain d’une telle prestation, vécue par toute la France du football, qu’avez-vous envie de lui dire ?
De continuer à prendre du plaisir sur un terrain, comme il le fait, et il progressera tout naturellement. Marvin est un garçon très sérieux, très travailleur qui est le même à l’entraînement qu’en match. Qu’il se dise, aussi, que ce ne sera pas toujours comme ça, à tous les matches et que, s’il connaît des moments plus difficiles, qu’il ne remette pas en cause son niveau et persévère avec les qualités et l’état d’esprit qu’il a.
Il risque de découvrir une facette du métier qu’il connaît peu. La médiatisation, voire plus ?
Bien sûr, il va voir la lumière rejaillir sur lui. C’est dangereux, en effet, car il va être l’objet de nombreuses sollicitations. Cela fait partie du foot, aujourd’hui. Mais Marvin n’est pas quelqu’un qui va s’épancher dans les journaux, les magazines. Il va rester discret. Et puis, il doit s’attendre, désormais, à ce que les joueurs en face de lui le considèrent comme un joueur de l’équipe de France. Ce sera plus difficile pour lui, mais pas un problème, à mon avis. Il va devoir se dire que tout est un éternel recommencement.
Il va également susciter les convoitises. D’un seul coup, sa côte a fortement grimpé.
Vous savez Marvin n’a plus 20, ou 21 ans, mais 23 ans. Et, à cet âge-là, un joueur doit franchir un palier dans sa carrière. On ne joue pas au foot jusqu’à 50 ans. Marvin a beaucoup donné au FC Sochaux. Il a remporté la Gambardella, il est devenu un cadre et a largement aidé cette saison le FC Sochaux à entrer en Ligue Europa. Dans son plan de carrière, il doit maintenant franchir un cap. Si on l’a vu lundi soir avec l’équipe de France, il ne faut pas oublier qu’il manquait aussi des joueurs à cette équipe, style Gourcuff, etc. Et que Laurent Blanc ne va pas s’arrêter sur un seul quart d’heure. Les places sont chères en équipe de France. Marvin, pour pouvoir être au niveau, doit donc désormais disputer régulièrement des matches de haut niveau à enjeu. Ce n’est pas valable que pour lui, mais aussi pour tous les joueurs du monde entier.
Le président du FC Sochaux l’a pourtant déclaré intransférable.
J’ai rencontré les dirigeants sochaliens, il y a quelques mois déjà pour leur expliquer. Il est normal qu’un club cherche à conserver ses meilleurs joueurs. Le président Lacombe connaît le football et sait bien qu’un joueur comme Marvin a un plan de carrière. Et je le répète, il n’a plus 20 ans, mais 23. Et un départ n’a rien à voir avec le fait que Francis Gillot soit parti. Financièrement, le FC Sochaux va s’y retrouver, mais Marvin doit franchir un cap.
Quels sont les clubs qui vous ont appelés à son sujet ?
Ils sont nombreux. Si, eux, veulent se dévoiler qu’ils le fassent. Moi, ce n’est pas ma politique. Mais, je vous l’assure, il y en a
Le Pays.
Vivement que les joueurs retrouvent leur cerveau afin de gérer seuls leur carrière et leur vie.
Marre que des rapaces à la recherche de leur pourcentage viennent décider de tout pour tout le monde.
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