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Le Pays: Et tout le stade se met à chanter
L’énergie et l’enthousiasme de la troupe sochalienne ont gagné les tribunes de Bonal. Finis les spectateurs passifs, comme l’ont démontré les derniers rendez-vous. Désormais, c’est tout un stade qui s’est glissé dans le sillage du onze d’Éric Hély. Témoignages.
Inutile de téléphoner à Kevin Anin pour lui demander son avis. Le néo-Niçois a vite constaté que le public de Bonal avait décidé, lui aussi, de payer de sa personne pour aider le FC Sochaux à rester en Ligue 1. Pour son retour à Sochaux avec Nice, Il y a un petit mois, il a été servi. « Ce que lui a réservé le stade Bonal, ça reste à bannir » a même lâché René Marsiglia le coach azuréen, presque ulcéré.
Mais il est vrai que d’un revers de manche, d’une volée de sifflets plutôt, Bonal a balayé cette réputation d’enceinte la plus paisible de l’hexagone. Et derrière cette attitude, c’est tout un stade, longtemps muet, qui s’est mis à chanter. « À mon avis, tout est parti de là, de ce match contre Nice » assure quasiment Fabrice Recouvrance, fidèle de Bonal depuis… 33 ans et qui suit les matches en latérales Est.
Il s’est donc passé quelque chose ce jour-là, qui a gagné tous les rangs de l’arène sochalienne. « Ce n’est pas un hasard » explique Renate Cesca, un abonné en populaires nord. « On reprend plaisir à voir et à commenter les prestations des Sochaliens car ils transmettent leur enthousiasme. Par leur jeu et leur état d’esprit. Depuis quelque temps, on ressent du sérieux et de la solidarité. On a envie de les pousser. Avant, on avait l’impression qu’ils ne nous respectaient pas, que c’était chacun pour soi ».
Inconsciemment, ce public a peut-être senti, lui aussi, l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Descendre en Ligue 2, c’est être privé de l’élite, de ces gros rendez-vous qui font le football français. Sans être certain de les retrouver rapidement. Une grosse frustration, en somme.
« Il y a eu une prise de conscience semble-t-il » explique Alexandre Henry, fidèle de Bonal depuis plus de douze ans en secondes nord avec quelques amis. « Franchement, j’ai été agréablement surpris ces dernières semaines. Je ne suis pas du genre à m’extérioriser facilement mais l’ambiance qui règne actuellement dans le stade me pousse à encourager les Sochaliens. Tout ce qui s’est passé avec Anin et Maïga au début de saison avait donné un drôle de climat, même dans les tribunes. On s’interrogeait… Mais je pense que le public a toujours voulu croire au maintien et que de voir l’équipe afficher un meilleur état d’esprit a permis de créer quelque chose ». Et d’ajouter. « Les différentes opérations réalisées pour faire venir les gens au stade ont porté leurs fruits, à mon avis. Je travaille chez Peugeot et bon nombre de personnes qui ne mettaient pas les pieds à Bonal, ont eu l’occasion de bénéficier de places et en sont revenues enchantées. Pour la venue de Dijon, les places sont à 1€ pour les femmes et les enfants. Il n’y a pas de secret, avec un stade plein et une équipe qui en veut, il est plus facile de créer une ambiance ».
Les spectateurs ne se rendent donc plus à Bonal en figurant. « Ah non, franchement, je suis impatient d’être à dimanche » reconnaît encore Alexandre Henry. « Il faut absolument battre Dijon ».
« Ce match contre Dijon, c’est du copié-collé avec ceux de Nice et Brest. Il ne faut pas perdre. Et je suis certain que dimanche, on va vivre encore une sacrée ambiance ». Fabrice Recouvrance, incollable au grand quiz du FC Sochaux, n’a nul besoin de se réfugier dans les archives. Il a juste à ouvrir sa case aux souvenirs. « Émotionnellement, ce qu’il s’est passé contre Brest, c‘est du niveau du but de Genghini contre les Grasshoppers en Coupe d’Europe, du but de Santos contre Dortmund, de celui de Le Tallec en finale de la Coupe. Il y a eu toute une série d’éléments : les victoires à Evian, contre Nice, une équipe qui se bouge, la frustration d’un penalty oublié à Lyon, d’un tacle non sanctionné à Montpellier, la blessure de Richert, qui ont uni le public. On le verra encore dimanche » assure-t-il avec un enthousiasme communicatif.
Bonal est donc prêt à prendre des airs de fête, à vivre pleinement son match, demain, sans retenue pour pouvoir fêter la… 600e victoire du FC Sochaux. Et certainement pas la moins importante.
par Gilles Santalucia
C'est vrai que de mémoire, je ne me souviens pas d'une telle mobilisation spontanée et active, comme nous la vivons depuis quelques matches autour d'une opération maintien. Et Dieu sait si nous en avons déjà connu...
5141 personnes ont été prénommées Ilan en France depuis 1900.
Source des données : Insee
(Mis à jour le 20 septembre 2008)