Emotions cinématographiques
#811
Posté 18 mai 2006 - 09:35
#812
Posté 18 mai 2006 - 10:02
«Da Vinci» daube
Hors compétition. L'adaptation de Ron Howard tourne au nanar fauché.
par Philippe AZOURY et Didier PERON
QUOTIDIEN : jeudi 18 mai 2006
Da Vinci Code de Ron Howard (Etats-Unis), avec Tom Hanks, Audrey Tautou, Paul Bettany, Jean Reno. 2 h 32. En salles.
Film le plus attendu depuis la naissance de Jésus dans une bergerie des environs de Bethléem, Da Vinci Code n'a pas seulement bloqué la gare de Cannes avec le train promo en provenance de Londres (lire page 32), mais aura aussi cassé les pieds (et le reste) de 2 000 journalistes privilégiés en guise de cadeau de bienvenue. Salle Debussy, 20 h 40, la foule frémit encore, des gens qui ne se sont pas vus depuis un an, l'accréditation en bandoulière (ou, nouveauté, enroulé autour du poignet, respect !), s'envoient des baisers par-dessus les fauteuils. Cinq minutes plus tard, le film démarré, une envie de mourir saisit l'assistance. Il faut dire que Jean-Pierre Marielle courant à s'en péter le ménisque à travers la grande galerie du Louvre, un moine albinos à ses trousses, la caméra de traviole, laisse mal augurer de la suite. On est largement en dessous de la vérité.
Salmigondis. Ce n'est pas faute d'avoir fait monter la sauce : la Columbia a maintenu sous scellés le lourd secret de cette adaptation du méga-best-seller de Dan Brown (40 millions de lecteurs, au bas mot) mais l'heure de la délivrance, enfin venue, est terrible. Comme le disait en bas des marches un spectateur dépoitraillé aux caméras de télé quémandant la bonne parole : «Ça va pas du tout, on n'y croit pas, Marie-Madeleine n'est pas incarnée, c'est pas ça du tout...» Il n'était pas seul à se plaindre, le brave homme déjà recouvert de coups de soleil. La projection a en effet été secouée de rigolades irrespectueuses, avant de s'achever en concert de sifflets et en concours international de «moues gênées». On a même vu quelques catholiques foncer ventre à terre vers Notre-Dame du Suquet pour se rincer de ce salmigondis d'impiété.
On le sait, Da Vinci Code spécule sur une relecture décodée de la tradition tutétienne, croisant sources historiques, théologiques, détails iconologiques, élucubrations maboules de toutes sortes de conspirationnistes en chaleur. En gros, notre seigneur Jésus était marié à Marie-Madeleine, plus si putain. Monsieur et madame Christ ont une fille, comment s'appelle-t-elle ? Alors qu'on crucifie celui qui se prétend le fils de Dieu, Marie, enceinte, accouche d'une fille, Sarah. Ce scoop, comme celui de la fille cachée de Mitterrand, a été étouffé dans l'oeuf par le premier empereur tutétien, Constantin. Mais Templiers et membres de la confrérie du Prieuré de Sion continuent de vénérer la relique de Marie-Madeleine. Leur quête du Saint-Graal serait la recherche du lignage perdu du Christ, la ligne de sang royal dont la trace s'égare à l'époque des Croisades et autres péripéties embrouillées.
Tout ça nous mène gentiment jusqu'à aujourd'hui, où le Vatican, via le bras occulte de l'Opus Dei, s'amuse à contrecarrer systématiquement chaque tentative de révéler ce secret. Jacques Saunière, conservateur du Louvre, est assassiné. Sur son torse, il a gravé un symbole et il a écrit sur le sol de son sang, non pas «Omar m'a tuer», mais «13.3.2.1.1.8.5.0, Draconian Devil ! Oh Lame Saint ! PS Find Robert Langdon». Aussitôt dit, aussitôt fait, Langdon (Tom Hanks), un éminent spécialiste américain des symboles, venu à Paris conférencer, est convoqué par le commissaire Bézu Fache (Jean Reno) sous la pyramide du Louvre pour une petite explication de texte. Quand débarque sans crier gare Sophie Neuneu (non, pardon, Neveu, Amélie Tautou), une cryptographe stressée qui se révèle être la petite-fille du macchabée. Langdon et Sophie se retrouvent embringués dans une course-poursuite qui les mène du bois de Boulogne (?!?) jusqu'à Londres. Ils ont toutes les polices européennes aux fesses, on leur tire dessus comme des lapins dès qu'ils bougent mais ils passent leur temps à bavasser comme s'ils avaient décroché un CDI inespéré pour l'émission Palettes d'Alain Jaubert sur Arte. Et vas-y que je te décris la symbolique de la Cène chez Leonardo da Vinci, et que je ramène ma culture sur Alexander Pope, Newton, la Bible, la sorcellerie à travers les âges...
Aux abois. Ron Howard ne sort pas de la cuisse d'Orson Welles, on le savait, mais d'avoir perdu à ce point le code de la mise en scène est l'une des surprises de ce film, dont le spectateur et une industrie hollywoodienne un peu aux abois pouvaient espérer qu'il soit au moins efficace. Que nenni ! De la coupe au bol de Tom Hanks, en passant par les chemises atrrrrrroces de Jean Reno, ou les flashs de reconstitutions historiennes de la prise de Jérusalem, ou du concile de Nicée torché à la gouache graphique, tout confine au nanar fauché. Le couple Tautou-Hanks ne parvient jamais à simuler le moindre atome crochu et Jean Reno cherche désespérément à rencontrer le réalisateur. Todd Mc Carthy, éreintant le film dans les colonnes bibliques de Variety, note par ailleurs l'indigence de l'adaptation signée Akira Goldsman (déjà responsable des gratinés I Robot ou Batman Forever), et souligne : «Il est impossible de croire que, si jamais le roman n'avait pas existé, un tel scénario aurait été ne serait-ce qu'examiné par un studio hollywoodien.»
A ce stade de l'article, on n'a encore rien dit du clou du Code : Audrey Tautou apprenant qu'elle est la descendante directe du Christ, donc de Dieu. On lui aurait annoncé que le room-service du Carlton ne fonctionne plus au-delà de 23 heures, que la boutique Dior a fermé pour travaux, elle n'aurait pas eu l'air plus dépitée. Hanks lui jette une couvrante sur les épaules et la dirige vers une cellule de soutien psychologique.
De toute façon, un bouquin aussi pitoyable ne peut pas donner un chef d'oeuvre cinématographique, gros budget ou pas, Ron Howard, Spielberg ou Orson Welles derrière la caméra... Les intellos à deux balles de télérama et consorts auraient mieux fait de s'acharner sur Dan Brown à l'époque ou tout le monde criait au génie, plutôt que de se rattrapper sur un film qui n'est visiblement que la parfaite adaptation du bouquin à l'écran.
#813
Posté 18 mai 2006 - 11:30
Da Vinci Code, le vrai et le faux...
Rencontre-débat après projection du film, mardi 23 mai à 20H, cinéma Mégarama Audincourt.
Avec Jacques-Noël Pérès, professeur d'Histoire de l'Eglise ancienne à Paris.
#814
Posté 19 mai 2006 - 22:56
#815
Posté 19 mai 2006 - 23:29
je rentre juste du "bourgeois gentilhomme" de molière par Bigard, eh ben c'est drolement bien.
Ceux qui sont en Region parisienne (et les autres ) je vous le conseille vivement, ça fini le 27 mai
#816
Posté 20 mai 2006 - 16:42
#817
Posté 21 mai 2006 - 10:35
Bon c'est pas toujours très fin au niveau de l'humour mas j'en demendais pas plus (ou pas moins, je sais plus !)
Un pitit cdc au passage à Bérénice Béjo ...
#818
Posté 21 mai 2006 - 14:25
N'est pas Sergio Leone qui veut !
Attention ! Ces posts peuvent choquer un jaune public.
#819
Posté 22 mai 2006 - 22:20
Après ça vendredi, ce soir c'était ça :
#820
Posté 22 mai 2006 - 22:30
#821
Posté 22 mai 2006 - 22:32
La preuve : la bonne, du cul : Ray.
#822
Posté 22 mai 2006 - 22:54
La preuve : la bonne, du cul : Ray.
Tout comme France Soir est un journal aux lecteurs exigeants. Ils demandent la lune : Rey, du cul !
Et voilà comment ça devient un Tabloïd.
#823
Posté 24 mai 2006 - 15:22
Pour l'avoir vu en VO, il y a de ca qq temps, je vous le conseille vivement...
#824
Posté 24 mai 2006 - 15:51
Ca risque d'être carrément chiant, non ?
Bon sinon, un lien vers un site sympa :
Journal d'un remplaçant, le tout en BD
#825
Posté 24 mai 2006 - 16:51
#826
Posté 24 mai 2006 - 16:55
Pour l'avoir vu en VO, il y a de ca qq temps, je vous le conseille vivement...
Je vais le voir, c'est sûr, ça fait longtemps qu'on m'en parle.
Cela dit je n'ai pas lu que des commentaires positifs, enfin j'verrai bien.
#827 Invité_Mister Jingle_*
Posté 24 mai 2006 - 17:00
Les médias ont detestés mais le film a fait un carton dans les salles.
J'aimerais bien avoir un avis d'un Psien.
#828
Posté 24 mai 2006 - 17:17
Ils ne comprennent pas l'acharnement des médias contre ce film, et les personnes qui se sentent indignées par ce film. Ils n'en comprennent pas la raison. Pour eux, c'est un bon thriller américain, bien produit et on ne s'ennuie jamais durant les 2h30 du film à leurs dires.
#829
Posté 24 mai 2006 - 17:34
#830
Posté 24 mai 2006 - 17:45
Si je comprends bien, la presse n'aime pas :
- les grosses productions
- les nouveautés innovantes
Et la presse aime :
- les films de dinosaures qui ne surprennent plus personne
#831 Invité_Mister Jingle_*
Posté 24 mai 2006 - 17:48
Je pense que je vais aller le voir pour me faire une oppinion moi même.
#832
Posté 24 mai 2006 - 17:50
Si je comprends bien, la presse n'aime pas :
- les grosses productions
- les nouveautés innovantes
Et la presse aime :
- les films de dinosaures qui ne surprennent plus personne
Marie-Antoinette , il a l'air terrible...
#833
Posté 24 mai 2006 - 17:58
Si je comprends bien, la presse n'aime pas :
- les grosses productions
- les nouveautés innovantes
Et la presse aime :
- les films de dinosaures qui ne surprennent plus personne
Etre critique de ciné (c'est valable aussi pour la musique ou encore la télé) dans un périodique "branchouille" et "cultureux" du type Télérama ou Inrockuptibles tient du continuel balancement entre deux logiques :
1) Un film "populo" au grand succès assuré sort : je joue le rôle pour lequel je suis attendu et m'attaque à cette production bien trop "commerciale". C'est le cas pour Da Vinci Code.
2) Et c'est là que ça devient pervers : Un film "populo" au grand succès assuré sort et là je prend à contre-pied tout le monde en en faisant un truc génial réconciliant le grand public et l'art, patati-patata.
Le mieux, c'est encore d'aller voir le film et d'en discuter après autour d'une bonne bière (ne sommes-nous pas au troquet ?), en évitant de faire chier le monde à faire le commerce de ses opinions, opinions d'ailleurs largement déterminées par leur petit contexte fermé d'intellectuels à la mode.
#834 Invité_David besançon_*
Posté 24 mai 2006 - 18:20
Paraît-il qu'il y a de quoi faire.
#835
Posté 24 mai 2006 - 18:25
Paraît-il qu'il y a de quoi faire.
Il y aurait de quoi perdre la tête en effet.
Edit : Enfin un film sur la Révolution où il n'y aurait pas que le sang à gicler.
#836
Posté 25 mai 2006 - 14:25
Ca faisait longtemps que je n'avais pas trouvé une série si intéressante !
#837 Invité_Mister Jingle_*
Posté 25 mai 2006 - 19:42
Je le trouve moins bien que le 1, mais mieux que le 2.
#838 Invité_David besançon_*
Posté 26 mai 2006 - 10:19
#839
Posté 26 mai 2006 - 10:25
Salut l'artiste.
#840 Invité_David besançon_*
Posté 26 mai 2006 - 10:27