Sochaux : En vendant le FCSM, PSA veut tirer un trait sur 86 ans de vie commune
14/10/2014 - 16h27 (mis à jour 14/10/2014 - 16h27) .
Depuis sa création en 1928 par Jean-Pierre Peugeot, l'histoire du FCSM a toujours été étroitement liée à celle de Peugeot et le sera toujours même après le désengagement de PSA. En effet, depuis fin mai 2014, les dirigeants à la tête du groupe PSA ont annoncé officiellement vouloir se séparer du FC Sochaux-Montbéliard, comble de l'élégance, cette annonce a eu lieu une semaine après la relégation sportive du club en ligue 2 !
Si dans un premier temps, le club a beaucoup œuvré et communiqué sur la « digestion » de la sanction sportive et toutes les conséquences induites par cette relégation, maintenant que le sportif est en route, le club entre désormais dans une phase décisive pour son avenir.
Lors de l'annonce officielle et en se justifiant, le groupe PSA avait targué vouloir se recentrer sur l'automobile, mais ne voulait pas abandonner le FCSM au premier venu. Mais depuis une semaine, le calendrier et la pression viennent de s'accentuer puisque le président du FCSM, Mr Worbe, multiplie les interviews pour annoncer que la cession du club doit être réalisée avant le 31 décembre 2014. Il argumente sur le fait que pour le futur repreneur c'est le bon timing pour commencer à modeler l'équipe à son image avec l'ouverture du mercato hivernal, tout en tentant de rassurer les supporters et surtout les salariés du club en leur disant que s'il n'y a pas de repreneur à cette date, PSA assure quoiqu'il arrive la saison avec un budget validé et conforté par les ventes de dernières minutes de plusieurs joueurs. Mais il ne donne aucune information sur les décisions de PSA sur l'avenir du FCSM en fin de saison si aucun repreneur ne se fait connaitre.
Vouloir vendre c'est une chose, mais il faut trouver un acheteur, et là, malheureusement peu d'informations filtrent pour nous rassurer.Aujourd'hui des premières rumeurs commencent bien à circuler sur un groupe d'investisseurs locaux, des amoureux du club qui seraient prêts à faire une offre de reprise, mais à ce jour on peut douter de l'avenir sur le long terme d'un tel consortium. Quand on compare le modèle économique d'un club de football professionnel en France à celui de la gestion d'une entreprise, on est à l'opposé des genres, puisque sans investissement massif, le sportif est régulièrement rattrapé par le financier et son déficit chronique.
Dans un passé récent, ce sont grâce aux actions des politiques qu'un club comme Valenciennes a pu être sauvé ou que Lens est encore maintenu en vie, mais pour le moment dans le dossier FCSM, aucun engagement politique local ou national n'a pointé le bout de son nez.
Dernier acteur étrangement muet dans ce dossier, la famille Peugeot. Si PSA, qui est aujourd'hui dirigé par M. Tavares, M. Gallois et des actionnaires chinois, a décidé de se séparer du FCSM, c'est leur choix de grand capitalistes, mais la recentralisation sur le secteur automobile ne peut pas se faire juste pour le FCSM pour le sponsoring, il faudra réfléchir aussi aux sommes investies dans le PSG et l'OM avec Citroën, le tennis ou le Rugby avec Peugeot, dans un souci de cohérence et de vrai recentrage. Pour en revenir à la famille Peugeot, si aujourd'hui, les héritiers de Jean-Pierre Peugeot profitent de leur fortune bien tranquillement en Suisse c'est grâce à leur aïeul et le FCSM fait partie de cet héritage et de leur ADN. Leur mutisme sur le dossier est assimilable à une non-activité pour sauver le soldat FCSM et de leur part, cette attitude est proprement et tout bonnement scandaleuse.
Le dossier de reprise du FCSM est loin d'avoir trouvé son épilogue, épilogue que l'on espère tous heureux pour les salariés du club et les supporters, et il faut malheureusement s'attendre à vivre encore des jours, voire des semaines douloureuses dans l'attente d'éléments positifs. Puisque les coulisses sont encore indécises, il faut espérer que les joueurs vont continuer sur leur bonne lancée de septembre et confirmer le redressement de leurs résultats sur le carré vert.
David Modeste