L'équipe semble tomber des nues, un article à la gloire du méritant Gervais... Quel torchon ce journal.
L'ère Mammadov en chiffres Relégable avant sa visite à Reims, dimanche (17h00), Lens vit en coulisses au rythme des hauts et bas de son actionnaire azerbaïdjanais, Hafiz Mammadov. Synthèse en chiffres d'une situation financière très précaire.
Hafiz Mammadov (L'Equipe)
23,5 Millions d'euros injectés En juillet 2013, Hafiz Mammadov sauve la maison sang et or de la faillite en injectant 19,5 M€. L'homme d'affaires azerbaïdjanais, devenu actionnaire ultra-majoritaire (99,99%) de la holding qui contrôle le club (RCL Holding), présente de sérieuses garanties. N'est-il pas à la tête de Baghlan Group, un puissant conglomérat (banque, pétrole, gaz, construction et transports)?
Le doute s'installe pourtant. Des 18 M€ supplémentaires promis, 4 seulement sont arrivés en 2014. Sur cette somme, 2,5 M€ auraient été prêtés par Anar Mammadov, autre entrepreneur local proche du pouvoir d'Etat, fin décembre. Plombé par des emprunts toxiques dans le secteur gazier et pétrolier, lié à d'énormes forages en mer Caspienne, Hafiz Mammadov pourra-t-il honorer le nouvel échéancier annoncé par Gervais Martel, un versement de 14 M€ réparti sur janvier (4), février (5) et mars 2015 (5)? Joueurs recrutés
Depuis l'arrivée de Mammadov, Antoine Kombouaré n'a jamais eu les moyens de renforcer son effectif. En décembre dernier, grâce aux 4 M€ présentés à la DNCG, l'interdiction de recrutement qui frappait le club depuis l'été a été très partiellement levée. Le RC Lens a pu alors homologuer les contrats du gardien
Samuel Atrous et du latéral gauche
Benjamin Boulenger pour 500 000 €, ainsi que faire signer deux néo-pros et prolonger cinq jeunes joueurs.
Au total, pas de quoi compenser la dizaine de départs de joueurs expérimentés enregistrés depuis 18 mois, dont des éléments libres (Ljuboja, Yahia), en prêt (Areola, Tisserand) ou dont l'arrivée était pressentie (Nguemo, qui ne s'est pas mis d'accord pour des raisons salariales, finalement à Saint-Etienne). Sans les 14 M€ d'ici la fin du mercato, Lens ne pourra pas recruter.
80 000 Kilomètres en avion Entre son premier vol pour Bakou, fin septembre 2012, et son dernier voyage, la semaine du 12 janvier, Gervais Martel a effectué au bas mot une dizaine de déplacements dans le petit pays du Caucase (10 millions d'habitants). Le boss dépense une énergie démesurée pour trouver des solutions mais il est tributaire d'un actionnaire qu'il ne maîtrise pas. A raison de 7 600 km aller/retour (plus de 10 heures de vol, 1000 euros environ), le président de la SASP RC Lens (40% des parts) a effectué quelque 80 000 km pour séduire, convaincre et relancer un Hafiz Mammadov pas toujours très disponible et qui ne sera venu lui-même, à Lens, qu'en de très rares occasions, notamment en septembre 2013. Les deux hommes se sont aussi vus en Espagne, à Monaco ou en Angleterre (Londres) où Haziz
Mammadov a échoué, en septembre dernier, à reprendre Sheffield Wednesday (D2). <b>Et maintenant?</b>
Samedi dernier à Amiens (Lens-Lyon, 0-2), Gervais Martel expliquait publiquement qu'Hafiz Mammadov avait sensiblement amélioré sa situation. Ce mercredi sur la chaîne locale Weo, il a avoué que son actionnaire majoritaire était toujours tenu par ses soucis financiers. Lens a impérativement besoin d'argent frais d'Hafiz Mammadov ou d'un autre d'ici fin janvier pour éviter de se retrouver à court de trésorerie dans le courant du mois de février. Rédaction, avec Joël DOMENIGHETTI, à Lens