N'étant pas abonné à L'Equipe, je n'ai pas accès à l'article d'Emery Taisne, propagandiste de Lopez qui semble retourner sa veste.
Je suis supporter bordelais, je le croise, je l'expédie avec son maître.
COUAC DE FIN
Après avoir de nouveau espéré hier un possible rachat du club par Fenway Sports Group avant que le deal ne capote finalement en soirée, les Girondins se dirigent vers un redressement judiciaire.
EMERY TAISNE
Les montagnes russes se sont poursuivies jusqu’à tard dans la soirée d’hier, un ascenseur émotionnel puissance 1000 avec une grosse désillusion et la très probable chute d’un monument du football français au bout. Après avoir, contre toute attente, repris de l’épaisseur à la veille du passage devant la DNCG d’appel, ce matin à 10 heures, la perspective d’une vente des Girondins à Fenway Sports Group s’est de nouveau écroulée en début de soirée, laissant tout un environnement sous le choc face à la triste réalité d’un très probable redressement judiciaire pour sauver ce qui peut l’être, éviter la liquidation et la disparition du club, repartir d’une page blanche, en National 2.
Au regard des rebondissements des vingt quatre dernières heures, un ultime retournement de situation doit-il automatiquement être exclu ? La nuit porte conseil, paraît-il, mais l’espoir semblait bien avoir déserté le camp bordelais, informé par les avocats de « FSG » que les conditions n’étaient pas remplies aux yeux du propriétaire de Liverpool pour aller au bout des discussions. Après un premier échec des négociations, acté par deux communiqués simultanés le 16 juillet, Fenway avait été relancé samedi soir par Gérard Lopez (notre photo) avec l’assurance donnée par le président bordelais de réussir à se rapprocher des conditions souhaitées par la société américaine concernant le loyer du Matmut Atlantique et son contrat, qui court jusqu’en 2045.
Un redressement judiciaire devenu inéluctable
Cela faisait partie des obstacles qui avaient dissuadé Fenway de se lancer dans l’aventure, au même titre que la question de la prise en charge des dettes du club. La promesse, hier, par la Métropole de soumettre lors de sa prochaine assemblée, en septembre, un abandon de créances (plus de 20 M€) et une nouvelle proposition de loyer plus adaptée que les 4,7 M€ que sont censés débourser les Girondins chaque année, n’ont visiblement pas suffi à convaincre FSG d’aller plus loin : malgré ces efforts, Fenway aurait estimé que les garanties juridiques n’étaient pas suffisantes. Selon l’entourage de Lopez, un protocole d’accord concernant les conditions de rachat de la majorité de ses parts existait depuis une quinzaine de j o u r s . C o m - prendre : ce n’est pas ce qui aurait posé problème… La question du passif bordelais, les 12 M€ potentiellement dus à son ancien entraîneur Vladimir Petkovic (2021-2022), avec lequel le club est en conflit, par exemple, semblait rester entière hier soir.
Compte tenu des délais très courts, l’affaire s’annonçait de toute façon serrée pour se présenter dans les temps devant la DNCG d’appel avec a minima une lettre d’engagement – au mieux une offre – de Fenway pour entreprendre une nouvelle démarche juridique, un appel devant le CNOSF pour réussir à boucler le deal entre-temps et obtenir gain de cause, comme en 2022 lorsque le club, rétrogradé de manière administrative en National, avait finalement été repêché en L2. Après plusieurs jours à broyer du noir, au moins la reprise des négociations avait-elle eu le mérite de redonner un peu d’espoir au microcosme bordelais, des supporters aux salariés, franchement pas gâtés ces derniers temps (voir ci-contre) et à qui l’on souhaite bien du courage.
Sauf miracle, revoilà Bordeaux revenu au même point que le 18 juillet lorsque Lopez, pour sa première prise de parole depuis octobre, avait évoqué une « situation critique » à l’AFP. Ce matin, 42 M€ sont toujours nécessaires pour renverser la décision de la DNCG de rétrograder le club en National, le 9 juillet, et il est entendu que l’homme d’affaires hispanoluxembourgeois n’a jamais eu l’intention de réinjecter cette somme lui-même, après avoir investi 60 M€ depuis qu’il a racheté le club en 2021. Avant de relancer Fenway, le patron du FCGB avait également noué de nouveaux contacts, en Inde notamment, pour dénicher le fameux partenaire financier capable de soutenir économiquement le club. Il a fait chou blanc.
L’avenir, ce matin, s’annonce loin d’être radieux pour les Girondins. Ce qui se dessine : la confirmation par la DNCG d’appel de la rétrogradation du club, un redressement judiciaire pour geler les dettes sociales et fiscales du club, et un retour à la case départ, au quatrième échelon du football français. 142 ans d’histoire s’apprêtent à être balayés sous l’accumulation des trop nombreuses erreurs commises ces dernières années, du choix de M6 de vendre le club à GACP et King Street en 2018 à Lopez, en passant par la gestion désastreuse des deux fonds américains. Triste fin.