Le Pays :
Citation
Il ne prend jamais la parole pour servir une soupe tiède et insipide. Lorsque David Sauget décide de se confier, c’est toujours pour aller au bout de ses idées et de ses ressentis. La preuve…
Il a rempli les conditions. Disputé le nombre de matches minimum, ce qui devrait, automatiquement, prolonger son contrat dans le Doubs d’une saison supplémentaire. Pourtant, David Sauget ne veut surtout pas s’attarder sur son cas personnel. « Pour l’instant, ça ne m’intéresse pas, lance-t-il. S’ils veulent parler avec moi pendant les vacances, je serai dans la région, il n’y aura pas de souci. Mais là, pour l’instant, je ne pense qu’à gagner des matches et sauver la place du club en Ligue 1 ». Une mission toujours périlleuse, dont la réussite ne tiendra vraisemblablement qu’à un fil. Un fil de l’espoir que le défenseur sochalien est prêt à dérouler avec en filigrane un désir ardent : sauver la place en Ligue 1 d’un club auquel il est forcément lié à plus d’un titre.
La nouvelle dynamique
« Il y a une dynamique, plus de sérénité dans le groupe. C’est plus sain, ça joue mieux ensemble, et ça se retrouve sur le terrain. Il n’y a pas de secret. Il y a des joueurs qui n’étaient pas souriants et ne jouaient pas sur leur valeur ; maintenant ce n’est plus le cas ».
Le tournant contre Dijon
« Pour eux aussi, ce sera un match charnière ! Nous, c’était déjà le cas contre Nice ou Brest dernièrement. On sait aussi qu’il y a des gros matches en perspective face à des « gros » pour nos adversaires directs. J’espère que ce week-end, justement, les « gros » vont assumer leur statut… Quant à nous, si on fait une perf’, on arrivera peut-être à sortir de cette zone rouge. Et puis, on ne doit pas se focaliser uniquement sur les matches face à nos concurrents directs. Nancy a bien réussi à battre des équipes de haut de tableau, pourquoi pas nous ? »
Question d’expérience…
« Les joueurs d’expérience, comme moi, on est là pour canaliser les jeunes, pour leur expliquer les conséquences que pourrait avoir une descente. On doit les mettre en garde par rapport à ça, et leur dire qu’il faut penser avant tout au club, et non à eux-mêmes. Qu’ils arrêtent de croire tout ce que les agents leur disent… Vous savez, j’ai toujours dit que les joueurs d’expérience, ça n’avait pas de prix pour structurer un groupe, guider les jeunes, leur expliquer ce qu’il faut faire ou pas ».
Son attache régionale
« Pour moi, c’est un honneur de porter le maillot de Sochaux, de ma région. Je n’ai vraiment pas envie de faire partie de ceux qui vont faire descendre le club. Moi, après le football, je serai encore là. Ici c’est ma région, c’est mon club, donc je veux lui apporter le maximum. Je ne veux pas le voir en Ligue 2 ».
Le titre à Montpellier ?
« J’espère que Montpellier sera champion. Moi, je suis pour eux, ce serait beau par rapport au président, à l’investissement qu’ils ont mis. Ils ne sont pas du tout dans la même catégorie de Paris qui possède des moyens illimités. Donc ce serait beau de voir un club comme ça coiffer une grosse cylindrée. Histoire de montrer que l’argent ne fait pas tout ».
Les journalistes
« Les journalistes, ils peuvent faire ou défaire une carrière. Regardez par exemple en ce moment avec Ben Arfa : il y a un article tous les jours, pour qu’il soit pris à l’Euro ! Moi, on ne m’a rien donné. Tout ce que j’ai obtenu c’est grâce à moi, à mes efforts, à mon entourage ».
La «méthode Éric Hély»
« Il nous a redonné confiance. Il est proche de ses joueurs, très juste. C’est un compétiteur, un meneur d’hommes, et j’aime beaucoup sa franchise. Je le connaissais déjà avant, mais maintenant il un rôle différent. Avant je le tutoyais, maintenant je le vouvoie, c’est normal je trouve. Il se fait respecter en étant franc, et du coup il est écouté. Regardez par exemple à quel niveau revient Modibo Maïga actuellement… Moi, je préfère quelqu’un qui me dit les choses directement, plutôt que de les apprendre par-derrière. Avoir quelqu’un comme ça, c’est hyper important. Il est protecteur avec ses joueurs, il a connu beaucoup d’entre nous par le passé et sait comment les mettre dans les meilleures conditions. Tout le monde est mis à la même enseigne, il n’y a pas de passe-droit. Celui qui ne respecte pas les règles, tant pis pour lui. Avant Hély, disons que c’était un peu plus… « olé-olé » à ce niveau ».
L’engouement du public
« Je pense que ce sont eux, les spectateurs, qui ont pris conscience de la situation, et qu’ils se sont aperçus qu’on avait vraiment besoin d’eux. Même les partenaires ont beaucoup travaillé là-dessus. L’apport du public est vraiment important dans les situations difficiles. Vous savez, si on a gagné des matches ces derniers temps, c’est en partie grâce à eux. Sur le terrain, ça te transcende et te donne une motivation supplémentaire. Dimanche, contre Dijon, ils auront encore un grand rôle à jouer. Regardez par exemple ce qu’ils ont fait pour Papa Camara : même pour un arrêt basique, il a eu droit à des encouragements, ça l’a mis en confiance, et du coup il nous sort un arrêt décisif à la fin du match. Le public a pris conscience qu’on avait besoin de lui, et que si on descend, c’est tout le monde qui perdra gros ».
Une fois sa carrière de joueur terminée dans quelques années, David Sauget restera sur Montbéliard. En compagnie de son beau-frère Camel Meriem, il a d’abord très bien avancé dans un projet de complexe sportif couvert dédié au foot à 5 mais aussi au squash, au badminton… non loin de l’Axone. Mais David Sauget se voit bien, également, continuer à aider le FC Sochaux, avec une autre casquette sur la tête cette fois. « Entraîner plus tard ? Non, ce serait trop de contraintes par rapport à la famille, débute-t-il. Vivre en étant toujours loin de mes enfants, non… Je préfère gagner moins d’argent et être proche de ma famille. Si c’est pour faire des enfants et ensuite se barrer tout le temps, voir sa famille tous les quinze jours, ça ne m’intéresse. Par contre, c’est vrai que j’espère avoir l’occasion de travailler au FC Sochaux. J’aimerais apporter autre chose à ce club. Je ne suis pas le seul décideur, mais ce serait vraiment avec plaisir. J’aime bien le recrutement, voir des matches, voir des joueurs, ça me plaît vraiment beaucoup. Et ça me permettrait de rester dans le milieu ».