Posté 09 août 2022 - 08:47
J'ai toujours du mal à percevoir ce fameux "manque de condition physique" que nous survendent certains.
Je ne sais pas vers quoi les regards se tournent pendant les matchs, s'ils restent rivés sur le ballon ou s'ils étendent parfois la focale, mais enfin, Sissoko pousse quand même beaucoup au cul ses adversaires, il pèse dans la surface et redescend souvent pour tenter de s'inscrire dans le jeu.
Un peu de sang-froid permet bien de considérer qu'il souffre avant tout, et par conséquent l'équipe avec lui, d'un manque criant d'automatismes, pour comprendre quels efforts fournir, quand et où, notamment en complément de ceux de Kalulu, pour éviter que les uns et les autres n'annulent les initiatives de leurs coéquipiers.
À une cagade près de Mauricio manquant l'immanquable, il nous gratifiait dès la 2ème minute de la saison d'un but obtenu grâce à son abnégation face au gardien. Bien que hors-jeu, son but refusé contre Paris laisse clairement entrevoir sa capacité à rôder proche du but et donc à nous mettre au fond des occasions que nous ne nous procurions pas la saison passée. Par exemple, sur les fameux centres de Ndour que tout le monde charrie pour ce qu'ils sont, alors qu'il aurait surtout fallu s'interroger sur le manque de densité jaune et bleue à la réception, celle-ci se limitant à la présence d'un minimoy d'1m65.
Sissoko, à l'instar de Ndour d'ailleurs et son allure déguingandée, va souffrir dans les jugements à l'emporte-pièce de son style lourd et pâtaud. Il est pourtant clair, après ses deux matchs avec nous,
que son football est bien plus élégant que ce qu'en disent certains, et qu'il met déjà une énergie à toute épreuve pour essayer de bien faire, expliquant davantage une baisse d'intensité en fin de match qu'une présumée nonchalance.
Pourvu qu'il marque samedi pour éviter la spirale infernale de la cogitation qui pourrait le poursuivre jusqu'à l'automne comme la malédiction bien connue du buteur muet, et qui nous suivra de fait, et ainsi se prémunir des quolibets de Bonal qui me fatiguent d'avance.
"Hé camarade, si les jeux sont faits, au son des mascarades on pourra toujours se marrer !"