Le nouveau patron de PSA veut une offre d'«avant-garde»Philippe Varin veut privilégier les voitures à faible émission. Par ailleurs, il se dit «prêt à saisir les opportunités de croissance externe».
Rien ne semblait ce mercredi pouvoir départir Philippe Varin, le
nouveau président du directoire de PSA Peugeot Citroën, de son calme. Ni la trentaine de salariés de Lear (un équipementier du groupe qui ferme une de ses usines françaises) venus manifester devant le siège où se tenait l'assemblée générale du groupe, ni les questions d'actionnaires. Et quand l'un d'eux lui a souhaité «la bienvenue en enfer», en référence à la conjoncture automobile, Philippe Varin s'est interrogé : «Je viens de la sidérurgie, alors, dans ce contexte, où est l'enfer où est le paradis ?»
Arrivé chez PSA le 15 avril, Philippe Varin, qui a consacré quelques semaines à «approfondir sa connaissance du groupe», a décrit ce mercredi ses ambitions pour celui-ci, ajoutant qu'il préciserait sa vision «dans les semaines à venir». Tout en réaffirmant la volonté du constructeur de rester «indépendant», conformément aux
souhaits exprimés par la famille Peugeot, le nouveau patron a laissé la porte ouverte à «des discussions pour passer d'un groupe international à un groupe mondial», ajoutant qu'il n'hésiterait pas, «si la croissance interne ne suffit pas, à saisir toutes les opportunités de croissance externe et de partenariat» afin de renforcer le groupe hors d'Europe.
Pas de fermeture en FranceDans les pays industrialisés, l'heure est cependant à la gestion et à la réduction des surcapacités. Même si une fermeture de site en France reste «exclue». Le groupe travaille au «compactage» de ses usines, expliquant qu'un mètre carré de moins sur une chaîne de production, c'est 600 euros d'économie par an.
Le site de Sochaux devrait ainsi être réduit de 120 000 mètres carrés, soit un tiers de sa surface.Parallèlement, Philippe Varin veut développer une offre d'«avant-garde», privilégiant les voitures à faible émission. Dès 2010, le stop & start, qui coupe le moteur à l'arrêt, sera ainsi généralisé. Le style est un autre «des points forts reconnus» des marques du groupe, a-t-il ajouté. «Citroën est bien parti, Peugeot ne décevra pas» : une petite phrase lourde de sous-entendus alors que la marque au lion est en passe de se faire rattraper par Citroën en volume de ventes. Le constructeur veut conserver, voire accentuer la spécificité de ses modèles en fonction de leurs marchés de destination et garder une gamme allant de la low-cost au premium, loin de l'idée d'un véhicule standard unique évoqué par certains concurrents.
Troisième ambition annoncée par Philippe Varin : «devenir un groupe de référence en termes d'efficacité». La démarche déjà en place dans les sites de production doit être généralisée.
De son côté, Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance, a détaillé la rémunération des dirigeants, précisant que cette année, aucune part variable ni stock-options ne leur seraient attribués. Philippe Varin percevra un salaire fixe de 1,3 million d'euros, 270 000 euros de mieux que son prédécesseur,
Christian Streiff. Ce dernier n'a pas perçu d'autre indemnité de départ que deux mois de salaire et n'aura pas de retraite chapeau. C'est d'ailleurs à cette seule occasion que Thierry Peugeot a évoqué le nom du patron débarqué.
» PSA dope ses ventes de voitures neuves en mai (avec jdf.com)